I.3.3 L'agriculture
L'agriculture paysanne occupe la majeure partie des surfaces
cultivées. La superficie cultivée. La superficie cultivée
par exploitant est d'environ 2 ha en moyenne dont :
- 1,06 ha pour les cultures d'exportations
- 0,94 ha pour les cultures vivrières
On pratique plusieurs cultures vivrières telles que :
arachides, maïs, manioc, macabo, igname, plantain, banane...
Le tableau ci-dessous donne la production vivrière de
l'Arrondissement de Bafia.
Tableau 6: La production vivrière de
l'Arrondissement de Bafia
|
Arachide
|
Maïs
|
Manioc
|
Macabo
|
Igname
|
Plantain
|
Banane
|
Production
|
1715
|
7778
|
60989
|
3937
|
92729
|
6667
|
1928
|
Rendement
|
0,5 à 1,5
|
1,5 à 3
|
15 à 28
|
0,8 à 1,5
|
Nc
|
2 à 4,5
|
Nc
|
|
ha
|
T/ha
|
T/ha
|
T/ha
|
|
T/ha
|
|
Source : Archives de la commune
Commentaire : L'igname est le produit le plus
répandu, alors que l'arachide est le moins produit. Plus la production
de l'igname est importante, plus son rendement se fait sur de vastes hectares.
L'arachide a également un rendement faible voir 0,5 à 1,5 ha.
A Bafia, le problème qui est influençant est
celui de la baisse de la production agricole, pour y remédier nous
devons améliorer la production agricole locale, en construisant et en
créant des équipements de 13 postes agricoles et aussi
l'affectation de 13 chefs de poste agricole. Nous
52
devons formés 235 agriculteurs locaux et les
recyclés et organisés des séminaires et ateliers de
recyclage et de remise à niveau de agriculteurs. (Tableau
7)
Tableau 7: récapitulatifs des 235 agriculteurs
selon les villages
Noms des villages
|
Nombres d'agriculteurs
|
Biabegoura
|
20
|
Doguem
|
30
|
Nyouka I
|
20
|
Ribouati
|
75
|
Biatsola
|
20
|
Bisseuh
|
15
|
Rigama
|
20
|
Bigna 2
|
10
|
Nlo'oh
|
10
|
Biabezock
|
20
|
Bigna 1
|
20
|
Rionong
|
20
|
Nyamsong 3
|
20
|
Sanam
|
5
|
Egona 1
|
5
|
Donenkeng 2
|
10
|
Goufan 1
|
10
|
Donenkeng 1
|
5
|
TOTAL : 17 villages
|
235
|
Source : Enquête de terrain, Novembre
2020
1.3.3.4 Le commerce
Le tissu économique et commercial est fortement
marqué par le secteur du commerce général. Il existe
à Bafia un centre commercial animé par des commerçants
dont les plus nombreux sont les vendeurs de produits vivriers (photo 1)
et de première nécessité.
La commune de Bafia compte plusieurs marchés dont le
plus important est le marché de Djoumba qui a la particularité
d'être en même périodique (tous les vendredis) et
journalier. Le
53
marché se tient tous les jours de la semaine sauf le
dimanche où les activités sont réduites sur les
marchés. Il existe divers marchés périodiques dans les
villages environnants où les résidents de la ville de Bafia
peuvent aller se ravitailler en vivre (tableau 5). Mais le plus souvent, le
circuit dde commercialisation des cultures vivrières est
contrôlé par les `'bayam Selam», qui se ravitaillent bord
champ auprès des producteurs et les revendent en vile, plus chers.
La vente de ces produits ne se fait pas sur les comptoirs
aménagés, et le plus souvent à même le sol. C'est
cette partie du marché qui produit l'essentiel des déchets. La
commune dispose aussi des comptoirs aménagés dans les
marchés Djoumba et du Centre commercial, et qu'elle loue aux
commerçants. On estime environ à 4000, le nombre de
commerçants présent dans les marchés de Bafia ; toutefois,
cet effectif peut tripler les vendredis, jour du grand marché Djoumba.
(PCD de la ville de Bafia, 2005)
Cliché, Ntsama christine Septembre 2020
Photo 1: Les bayam selam au grand marché de
Djoumba
Cette photo l'abondance des produits vivriers et des acheteurs
qui sont venus acheter les vivres pour la consommation familiale, soit
allée les revendre dans les autres villes. Ce grand marché est
rempli tous les vendredis et on y trouve tout genre de personnes.
54
Tableau 8 : Marchés de Bafia
Marché
|
Distance (Km
Bafia)
|
Etat de route
|
Jour du marché
|
Principaux
produits proposés
|
Djoumba
|
0
|
Bon
|
Tous les jours et Vendredi pour le grand marché
|
Produits vivriers,
produits de
première nécessité
|
Ouatéla (marché du centre)
|
0
|
Bon
|
Tous les jours et Dimanche pour le grand marché
|
Produits vivriers et manufacturés
|
« Jeudi »
|
0
|
Bon
|
Tous les Jeudis
|
Produits vivriers,
produits de
première nécessité
|
Source : PCD de la ville de Bafia , 2005
Commentaire : ce tableau nous montre le nombre
de marché présent à Bafia, la distance que ces
marchés ont avec la ville, le jour du marché et enfin les
principaux produits proposés.
1.3.5 L'économie locale
Bafia a une faible promotion des activités
économiques, d'où nous devons booster l'économie locale
par le biais de projets concrets et porteurs, en augmentant le taux de
croissance des activités économiques locales, en créant et
en légalisant des exploitations du sable et de pierre et en accroissant
le potentiel touristique. Pour améliorer la production agricole en
quantité et en qualité, une fourniture de plants de cacao
amélioré et une aménagement d'une pépinière
de cacao amélioré ont été distribué à
certains villages (tableau 9).
Tableau 9 : récapitulatif des plants de cacao
amélioré
Noms du village
|
Fourniture de plants de cacao
amélioré
|
Aménagement d'une
pépinière de cacao
amélioré
|
Egona
|
30
|
000
|
|
Taro
|
40
|
000
|
|
Goufaan 1
|
40
|
000
|
|
Nyamsong3
|
50
|
000
|
|
Biatsota
|
10
|
000
|
|
55
Nyamsong 2
|
10 000
|
30 000
|
Nyamsong 1
|
10 000
|
|
Bisseuh
|
|
30 000
|
Ngomo
|
|
30 000
|
Donenkeng
|
|
30 000
|
Bigna 2
|
|
10 000
|
Bigna 1
|
|
10 000
|
TOTAL
|
190 000 plants
|
140 0000 plants
|
Source : Enquête de terrain, Septembre
2020
Conclusion : Les conditions
écologiques et humaines actuelles influencent, non pas la
répartition ponctuelle de la végétation, mais le rythme de
l'implantation des agroforêts sur la savane. A l'échelle locale,
le facteur pédologique commande en premier lieu la vitesse de la
progression des agroforêts sur la savane. A ce titre, les surfaces
à cuirasses ferrugineuses affleurantes et les sols engorgés
constituent un des facteurs limitants. Ce facteur n'est très
déterminant que lorsqu'il s'associe aux feux de saison sèche qui,
par temps d'Harmattan, rencontrent à de tels endroits un couvert
végétal desséché. A l'échelle
régionale également, cette vitesse semble être en relation
avec la fréquence des feux. Les régions qui connaissent des
pressions anthropiques relativement importantes --cas de la région
située au centre du cameroun-- subissent une plus grande
fréquence des feux et, par conséquent une faible vitesse de la
progression de la forêt. Les faibles déficits locaux de la moyenne
annuelle des pluies peuvent tout de même expliquer la lenteur de
l'avancée de la forêt. Par exemple, la proportion de savanes est
plus importante sur le confluent du Mbam et de la Sanaga où la moyenne
annuelle est comprise entre 1350 et 1400 mm. En plus, une moins bonne
répartition des pluies au cours de l'année n'est probablement pas
étrangère au maintien de ces savanes, ainsi que celles du nord de
la ville de Bafia, la station pluviométrique de Bafia qui est la plus
proche des savanes enregistre également environ 1350 mm par an. D'autre
part, alors que l'ensemble de la zone enregistre plus de 100 jours de pluies
par an, la même station (Bafia) enregistre seulement 83. Il en est de
même de la région du confluent du Mbam et de la Sanaga dont la
majorité des stations (Yangben, Bokito, Ombessa) enregistrent 80
à 90 jours de pluies par an.
Mais au-delà des autres facteurs du milieu, le climat
humide régnant actuellement sur l'ensemble de la zone explique en
premier lieu la progression quasi généralisée de la
forêt. Ponctuellement, l'homme qui est l'auteur des feux participe
à cette dynamique lorsqu'il met en
56
défens certaines parcelles de la savane.
Immédiatement derrière les habitations à Biabegoura du
côté nord, l'envahissement de la savane par la forêt a
été très important du fait d'une mise en culture
temporaire qui a entraîné la mise en défens de parcelles de
savanes et de lisières durant la période de cultures. Ce
phénomène, qui a été décrit en
Côte-d'Ivoire (Blanc-Pamard et Spichiger, 1973), est aussi observé
autour des autres groupements originellement implantés en savane. Les
habitants du village de Doguem, par exemple, affirment que les collines qui
étaient autrefois visibles tout autour du village ne le sont plus
à cause de la croissance spontanée des arbres qui aujourd'hui
barrent la vue. Les observations et les enquêtes montrent qu'ils ont
introduit des espèces d'arbres et d'arbustes fruitiers et ornementaux
dont l'ombrage a, avec le temps, pratiquement éliminé les
Gramineae tout en favorisant la germination et la croissance des espèces
de forêt. Ceci dans un contexte où les arbres des abords des
villages ne sont pas très régulièrement entretenus. La
figure 43 montre également que même à la
périphérie d'une ville de près de 80 000 habitants comme
Bertoua, le faciès de la forêt colonisatrice se détecte
à moins de 5 km de ses marges au nord et à l'est, ce qui signifie
que même à la marge des grandes agglomérations, la
forêt s'étend malgré le passage fréquent des feux.
La présence d'une espèce exotique comme Chromolaena odorata
n'est pas étrangère à cela. En effet, depuis son
introduction sur le territoire camerounais à la veille des années
60, elle a connu une très forte expansion, envahissant à la fois
les espaces cultivés, les parcours bovins ou les abords des voies de
communication. Elle est également présente sur les limites
forêt-savane où elle s'est intercalée en zone tampon entre
le couvert graminéen et la lisière. Sa présence à
ces endroits où elle joue un rôle de pare feu contribue activement
à la progression de la forêt sur la savane
57
CHAPITRE 2 :
LA RECONSTITUTION DES TECHNIQUES LOCALES DE LA
MISE EN VALEUR AGRICOLE DES SAVANES
|
Introduction
Ce chapitre va nous permettre de reconstituer les techniques
locales de la mise en valeur agricole des savanes des agro forêts
à Bafia, en décrivant les différentes étapes des
techniques locales de donner le rôle des feux et le rôle de la
jachère sur ces cultures et enfin de parler de l'association des arbres
dans les champs.
II.1 Les différentes étapes des
techniques locales de la mise en valeur agricole des savanes II.1.1 Le
défrichement
Le défrichement initial d'une zone de
végétation» naturelle» est manuel et a lieu d'aout
à décembre, c'est-à-dire en fin de saison des pluies ou en
début de la saison sèche. Les herbacées sont
coupées et couchées sur le sol. Les ligneux que l'on veut
supprimer peuvent être abattus ou une partie du tronc de 50cm à 1m
de haut peut être conservée. Dans les parcelles destinées
à la culture de l'igname, il arrive que l'on maintienne de nombreux
petits arbres, alors que sur le reste de la superficie du champ, quelques
grands ligneux seulement sont laissés en place : Dannielle olivera,
Parkia biglobosa, Ficus platyphylla.
A Bafia, lors de nos enquêtes sur le terrain, le
défrichement consiste à débarrasser une surface des
arbres, souches, broussailles, pierres et autres obstacles pour augmenter la
superficie cultivable d'une ferme existante ou pour aménager le terrain
d'une nouvelle exploitation agricole. La terre récemment
défrichée doit être prête pour la culture, et elle a
notamment été chaulée et nivelée suffisamment pour
permettre d'atteindre des buts acceptables en matière de rotation
culturale et de conservation du sol. Ces défrichements ne doivent pas
être faits sur les terrains ayant une pente supérieure à
10%. La terre défrichée près d'un champ existant ne doit
pas augmenter la longueur générale du rang produit dans ce champ,
à moins d'appliquer les mesures de conservation du sol requises pour
empêcher tout accroissement de l'érosion du sol
58
causée par la zone défrichée. Ils ne
peuvent pas défricher la terre située à moins de 30
mètres d'un coup d'eau, à moins d'y être autorisé
par un permis de modification de cours d'eau du ministère de
l'Environnement. Il faut complètement éliminer les pousses
d'arbres, les souches, les grosses pierres et tout autre obstacle à
l'utilisation normale de l'équipement agricole. La méthode de
défrichement permet de limiter les terres arables dans une zone
défrichée. Les tas de débris doivent aussi être
exempts de boues et de terre. Les débris doivent être
empilés et brûlés, ou transportés à un lieu
même aux alentours des champs ou bien ces débris vont
sécher et seront plus tard enfouie dans le sol lors du semis. Les
débris ne doivent pas être jetés dans les zones adjacentes
du champ défriché.
Cette zone défrichée, protégée
volontairement des feux de brousse de décembre et janvier, est
brûlée fin février juste avant les cultures pour
éviter la prolifération des adventices4
Immédiatement après le brûlis, les petites branches des
arbres abattus sont rassemblées au pied de certains autres ligneux
toujours en place ou à l'intérieur des termitières de
Macrotermes que l'on veut détruire et le feu est
rallumé. De nombreux troncs et branches trop gros pour être
consumés par le feu sont débités au fur et à mesure
des besoins et parfois ramenés au village pour être
utilisés comme bois de chauffe ou vendus.
Les paysans détruisent la plupart des
termitières5 présentes dans les champs ; ils
s'attachent surtout à éliminer les Macrotermes bellicosus
qui sont des termites lignivores.
Le champ, ainsi défriché (photo 2)
et tardivement brûlé, est prêt pour l'installation
des cultures. Les années suivantes, un brûlis sera aussi
effectué à la même période sur la totalité du
champ. Les populations de Bafia défrichent le champ, pour
préparer les semailles. Ils défrichent ces champs à l'aide
des machettes, et ce travail est généralement fait pour les
hommes. Après avoir défriché, ils brûlent la
parcelle.
4 Sigaut (1975). Rappelons que c'est pour lutter
contre les adventices que la jachère a été
réintroduite sur l'essai « Broadbalk » de Rothamsted en 1924,
à raison d'une année sur cinq.
5 C'est une foule ou une ruche de termites.
59
Cliché, Ntsama Christine Vanessa, Novembre 2019
Photo 2: Une parcelle défrichée en
attendant d'être brulée
Cette photo nous montre une parcelle de champs qui a
été défriché en attendant d'être
brulée ou bien en attendant que ces herbes sèchent pour
être enfouie dans le sol lors du semis.
|