WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mises en valeur agricole et dynamique des agroforêts dans les savanes autour de Bafia, centre-Cameroun


par Christine Vanessa Ntsama
Université de Yaoundé 1 - Master 2021
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE 1 :

LES CONDITIONS ECOLOGIQUES ET HUMAINES FAVORABLES A LA MISE
EN PLACE DES AGRO FORETS.

Introduction

Le climat de Bafia, est caractérisé par une grande saison de pluie qui dure 9 à 10 mois. Ce climat humide favorise l'implantation des arbres car nous notons une abondance de précipitations, les sols ferralitiques profonds favorisent aussi l'implantation ou l'installation des arbres. Ces avantages sont très largement exploités par les agriculteurs de l'Arrondissement. Dans ce chapitre nous allons décrire le climat, décrire le type de sol et présenter la population de Bafia.

I-1 Le climat humide actuel

Le climat de Bafia est situé dans une zone de transition entre la forêt équatoriale et la savane. Ce qui la place d'emblée dans la zone des climats subéquatoriaux guinéens forestiers. La région est caractérisée par l'abondance des précipitations. La pluviométrie annuelle est de l'ordre de 1455 millimètres3 et la température moyenne est de 24,9°C, la température minimale est de 23,8°C observée en Aout. Ce climat a quatre saisons qui rythment les activités humaines :

- La grande saison des pluies est la plus longue, elle va de mi-Aout à mi-Novembre qui dure 3 mois: cette période correspond à la mise en veilleuse des activités agricoles. C'est le moment de récolter le cacao, une des principales cultures d'exportations de la région.

- La petite saison de pluie va de mi-Mars à mi-Juin qui dure 3 mois : qui correspond à la période des semailles et de l'entretien des champs.

- La grande saison sèche qui va de mi-Novembre à mi-Mars : qui correspond à la période des grands travaux de préparation des champs.

- La petite saison sèche qui va de mi-Juin à mi-Aout : c'est la période pendant

laquelle les cultures céréalières et oléagineuses sont récoltées puis engrangées. C'est aussi une période de la campagne céréalière.

3 Pour Aubreville (1948), un mois est dit pluvieux lorsqu'il totalise en moyenne plus de 274 mm de pluies et inversement c'est-à-dire lorsque le total mensuel est compris entre 235 et 274.

37

Les déficits locaux de pluviométrie ont été évoqués pour expliquer la présence des savanes du "V Baoulé" au centre de la Côte-d'Ivoire, le tracé des isohyètes décrivant un infléchissement vers le sud. Les savanes reçoivent 1100 à 1200 mm de pluie par an alors que les secteurs en forêt enregistrent plus de 1300 mm (Eldin, 1971). Ce serait aussi le cas, au Cameroun, des principaux secteurs dominés par la savane tels que la région du confluent entre le Mbam et la Sanaga ( Yangben, Bokito, Yambassa) à l'ouest de la zone, de la moyenne vallée de la Sanaga (Mbadjock, Ntui) au centre et du bassin de la Kadéi à l'est qui enregistrent une moyenne annuelle de pluie comprise entre 1350 et 1400 mm (Suchel, 1972, 1988 ; Zogning, 1979). Ces mêmes localités connaîtraient un faible taux de convection de nuages à sommets froids, générateurs de fortes pluies au mois de mars, signe de leur déficit potentiel en humidité relative (Tsalefac et al, 1996).

Pourtant, au centre de la Côte-d'Ivoire, dans les mêmes conditions de pluviométrie, la forêt et la savane coexistent. Au Centre-Cameroun, plusieurs stations enregistrant les mêmes totaux annuels de pluies que celles situées en savane portent la forêt comme Doumé (1425 mm), Saa (1350 mm) ou Ayos (1430 mm). De plus, Bertoua (1584 mm), Nanga Eboko (1601 mm), Bafia (1480 mm) et Yoko (1633 mm), situées dans des régions où les savanes prédominent, enregistrent des moyennes pluviométriques annuelles situées bien au-dessus de 1400 mm.

Face à une absence de relation entre la pluviosité et la répartition des formations végétales dans le centre de la Côte-d'Ivoire, Avenard (1969) observe qu'une hauteur de pluie considérable n'est pas indispensable pour entretenir la forêt. Il suffit que l'humidité atmosphérique demeure élevée et que la saison sèche soit de courte durée. Autrement dit, la saison considérée comme écologiquement sèche (précipitations mensuelle < 50 mm) ne doit pas dépasser 3 à 4 mois pour que la forêt se maintienne. Pour Rougerie (1960) « Le total annuel des pluies peut jouer comme facteur limitant, mais il faut considérer la répartition des pluies... L'humidité de l'air peut compenser la carence des précipitations à certains moments de l'année ». Cependant en Côte-d'Ivoire, Tricart et Cailleux (1974), constatant que « les schistes birrimiens, qui donnent des altérites argileuses où l'infiltration est moindre, portent la forêt pour des totaux de 1200 mm, alors que les altérites plus poreuses des granites l'admettent seulement au-dessus de 1500 mm »,

38

La variabilité inter annuelle et saisonnière des précipitations :

affirment qu'il importe, dans le même contexte, que les sols aient une bonne capacité de rétention en eau pour entretenir la forêt.

Un climat chaud et humide favorable à la conquête de la forêt dans les régions de savanes dominantes, les diagrammes ombrothermique établis selon le modèle de Walker rectifié de celui proposé par Gaussen (cités par White, 1986), associent température et pluies et donnent un aperçu des variations au cours de l'année. En l'absence des données sur l'ETP, le principe suppose qu'une période relativement aride se traduit par le passage de la courbe des précipitations au-dessous de la courbe des températures, et qu'une période est relativement humide lorsque la courbe des précipitations passe au-dessus de celle de la température. La zone enregistre en moyenne plus de 1400 à 1600 mm de pluies par an. La moyenne annuelle de température est de 24,5° C avec une amplitude thermique annuelle de moins de 3°, très caractéristique des climats équatoriaux. Durant la période la plus chaude qui correspond à la fin de la saison sèche et au début des pluies (février mars), la moyenne d'humidité relative varie entre 65 et 70% et oscille au-dessus de 80% durant le reste de l'année. L'évaporation, mesurée au moyen de l'évaporomètre de Piche, varie du nord au sud entre 750 et 500 mm par an (Suchel, 1988), ce qui donne un excédent annuel d'eau précipitée compris entre 900 et 800 mm

La répartition annuelle des pluies :

Le nombre moyen de jours de pluie varie de 120 à 140 jours, mais peut descendre localement à près de 100 autour du confluent du Mbam et de la Sanaga et autour de la ville d'Akonolinga située en forêt. Mais tout comme le reste de la zone, cette région, dont Bafia est la station de référence, connaît une saison sèche (nombre de mois enregistrant moins de 50 mm de pluies) de 3 mois (décembre-janvier-février), selon une moyenne en 40 ans. Les mois de juillet et août présentent un léger fléchissement des pluies, mais celles-ci restent largement supérieures à 50 mm pour chacun de ces mois. Au total, 9 mois (de mars à novembre) consécutifs enregistrent plus de 50 mm et forment la saison humide. Toutefois, la prise en compte de la répartition doit être associée à celle de la variabilité inter annuelle des précipitations.

39

Selon le bilan des observations sur 40 ans (période 1951-1990), le régime des pluies est marqué par l'irrégularité inter annuelle et saisonnière, comme le montrent les données de deux stations situées au centre (Bafia) et à l'est (Bertoua) de la zone. Ces stations de référence présentent des variations inter annuelles de la durée et de la quantité des précipitations. La comparaison montre qu'une phase humide est en cours à Bertoua dès 1951 et se poursuit jusqu'en 1978. A Bafia, la période 1951-1963 est caractérisée par un pic humide culminant en 1956 et une régression progressive jusqu'en 1963. A partir de 1964, Bafia rejoint Bertoua dans sa longue séquence humide qui va s'étendre jusqu'en 1978. A partir de 1980, les deux stations sont caractérisées par une période déficitaire par rapport à la moyenne en 40 ans qui se poursuit jusqu'en 1990.

Cette décroissance des apports de pluies qui par ailleurs, caractérise aussi bien les stations des régions à savanes dominantes que celles des secteurs sous forêt, rend compte d'un phénomène climatique général reconnu dans toute la zone équatoriale d'Afrique. En effet, ces dernières années sont marquées par un déficit de la pluviosité inter annuelle de 10 à 20% par rapport à la moyenne normale (Mahé et Olivry, 1995) et une baisse des débits des cours d'eau dont celle du fleuve Congo est de l'ordre de 19% (Mahé, 1993). Cette réduction des précipitations serait à relier à la dernière sécheresse qui a affecté la zone sahélienne et dont l'extension lors des paroxysmes déficitaires, notamment ceux des années 1972-1973 et 1983-1984 s'est fait sentir jusqu'aux zones équatoriales (Sircoulon, 1986 ; Borgne, 1990).

Certaines années déficitaires sont marquées par une prolongation de la saison sèche sur 4 mois, c'est-à-dire de décembre à mars ou de novembre à février. De 1951 à 1990, le nombre d'années à saison sèche prolongée sur 4 mois est de 3 à Bertoua (1959, 1970, 1990) et de 12 à Bafia (1957, 1960, 1964, 1970, 1971, 1972, 1973, 1981, 1982, 1984, 1987, 1990) avec en plus deux années qui ont enregistré une durée de saison sèche de 5 mois (1977 et 1983).

40

Figure 3 : Une saison sèche parfois étendue sur 4 mois, mais des précipitations qui restent bien réparties dans l'année.

Ainsi, une saison sèche prolongée sur 4 mois intervient en moyenne tous les 7 ans à Bertoua et tous les 3 ans à peu près à Bafia. Mais même dans ce cas, la croissance des végétaux n'est pas considérablement compromise étant donné que, les mêmes années, l'humidité atmosphérique est demeurée assez élevée, c'est-à-dire une moyenne supérieure à 70 % (Suchel, 1988). La variabilité saisonnière est tout de même plus sensible à Bafia où de plus, les années 1977 et 1983 ont enregistrée une saison sèche étendue sur 5 mois consécutifs. Le mois de mars qui marque ordinairement le début de la saison sèche n'a reçu que 20 mm en 1977 et 2 mm en 1983. Les mêmes années, le mois de novembre qui correspond à la fin de la saison des pluies n'a reçu que 10 et 48 mm

Ces années déficitaires se caractérisent donc par un début tardif et/ou par une fin précoce de la saison des pluies, ce qui présente le risque d'un assèchement poussé du couvert végétal, en général et, celui des lisières, en particulier. D'après les observations sur le terrain en 1994 l'année qui a connu un début tardif des pluies, un développement plus important des feux de brousse s'est opéré dans les savanes. Les feux se sont sensiblement avancés localement sur les lisières où ils rencontraient des peuplements végétaux plus asséchés qu'habituellement. Ces lisières comportant un couvert peu touffu ont été grignotées sur quelques mètres. A Bafia, le fait a été observé principalement sur des points où la végétation de lisière s'était développée sur un sol mince au-dessus des cuirasses ferrugineuses. Autrement dit, la variabilité saisonnière des pluies n'exerce une action limitante à la progression de la forêt que lorsqu'elle s'allie

41

localement à des conditions pédologiques défavorables. Mais ces cas extrêmes, n'interviennent que très rarement, soit en moyenne une fois tous les vingt ans pour le cas de Bafia.

(Selon le Plan Communal de Développement de Bafia de 2005) Le climat de Bafia est caractérisé par une chaleur et une humidité constante, nous avons une disponibilité des données statistiques. Les mois les plus pluvieux sont respectivement 235 et 274 millimètres de pluies par an. L'humidité relative reste très importante au cours de l'année. Le strict minima est enregistré au cours du mois de février, soit un taux d'humidité de 69%. Le mois de janvier et mars connaissent aussi de faible taux, soit 76% pour chacun. Le taux d'humidité des autres mois tourne autour de 80% sauf juillet et aout qui connaissent le maxima avec un taux de 86% pour chacun d'eux. Le caractère humide est affirmé aussi par une moyenne annuelle d'évaporation justement, cela de 934 mm. Si on fait le bilan des pluies de 559 mm qui sont conservée en moyenne par an dans la zone (Tableau 5). Le climat humide favorise l'implantation des arbres parce que nous avons l'abondance des précipitations, qui favorise aussi une altération chimique.

Tableau 5: précipitations de la station météorologie de la région de Bafia (moyenne sur 23 ans)

Mois

Jan v

fev

Mar s

avr il

Ma i

jui n

Jui l

Ao ut

sep t

oct

No v

dec

Moy

Annue lle

T (°C)

25,3

26,6

26,5

25,

9

25,

4

24, 7

23,

9

23, 9

24, 4

24,

5

24, 9

25,

3

25,1

Pluie (mm)

12

33

117

16 3

18 2

14 0

10 2

136

23 1

28 0

86

11

1493

H%

74

69

74

80

82

84

86

86

85

84

81

79

80

Evaporati on

107, 1

124, 3

110,

6

78, 9

69,

5

60,

6

53, 8

54, 4

57,

7

62,

8

69, 2

85,

4

934

Source : J.C OLIVY.1986, Fleuves et rivières du Cameroun. Actualiser p 300

42

Precipitations (mm)

300

250

200

150

100

50

0

janv fev Mars avril Mai juin Juil Aout sept oct nov Dec

Pluie (mm) T (°C)

27

26,5

26

25,5

25

24,5

24

23,5

23

22,5

Temperature ( T°C)

Figure 4 : Courbe ombrothermique de la région de Bafia

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote