IX.2.3 La théorie de l'avancée du
désert de Lamprey
Selon Lamprey en 1975, sa théorie lie
à l'observation de variations de couvert végétal dues
à la variabilité climatique, a depuis évolué vers
une approche d'un phénomène peu diffus. Ce
phénomène a lieu dans des zones arides, semi-arides et subhumides
sèches, à l'exclusion des déserts (zone hyper arides). La
désertification constitue une catastrophe naturelle à long terme.
La désertification est amplifiée par le réchauffement de
la planète et par l'extension des activités humaines telles que
l'agriculture intensive. Ses effets, qui résultent d'une
dégradation lente des terres, sont souvent confondus avec ceux des
sécheresses, avec lesquelles elle interagit.
La sécheresse, la déforestation, les changements
climatiques et l'utilisation des techniques agricoles sont
généralement en cause de la désertification. Nous
dénotons aussi l'appauvrissement de la population, l'agriculture de
survivance et la pression économique. Ce phénomène n'a
rien d'irréversible. La sécheresse est due à des pratiques
agricoles inadaptées, à la déforestation et au
surpâturage. Il existe de nombreuses solutions simples et peu couteuses.
Planter des arbres par exemple, permet de fixer les sols, de fournir de
l'ombrage aux cultures et de retenir l'humidité.
Ramenons cette théorie à notre thème,
nous pouvons dire qu'à Bafia, l'implantation ou l'extension des arbres
dans les champs, augmente le taux de boisement, empêche la
dégradation des sols, empêche la désertification,
empêche-le sèchement des terres, permet de fixer les sols, permet
de fournir de l'ombre aux cultures et enfin permet de retenir
l'humidité.
X- CADRE METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
La démarche à suivre pour la réalisation
de ce mémoire est une démarche
hypothético-déductive car nous avons formulé des
hypothèses, des théories ou des modèles, qu'il nous
a) La démarche
hypothético-déductive
23
restera de démontrer et de vérifier sur le
terrain pour voir si elles sont fondées ou pas. Selon Gumuchian H
(2000), cette méthode passe par la démonstration et l'explication
qui est le point de départ d'une hypothèse. Il s'agit de faire
une argumentation de formulation d'une hypothèse. De ce fait, Notre
recherche s'est appuyée sur une étude comparative des images de
deux périodes différentes sur une échelle de 30 ans
(1988-2018) et après traitement des cartes, en localisant les cultures
vivrières et du couvert végétal des savanes pour observer,
analyser et interpréter l'évolution du couvert
végétal de savanes. Nous avons à faire à plusieurs
démarches ou analyses : diachronique, synchronique et taxonomique.
L'analyse diachronique qui est la comparaison d'images satellitales prises
à deux dates différentes de 1984-2019, l'analyse synchronique qui
s'appuie sur les relevés ethnobotaniques des individus en langues
locales par un agriculteur maitrisant ces espèces
végétales et la traduction scientifique. De plus notre
méthodologie est basée sur les enquêtes humaines, les
relevés de terrain sur les transects et les placettes et les traitements
des données. Egalement sur les recherches documentaires, les
enquêtes de terrain sur la base d'une fiche d'enquête, les
documents écrits, les documents statistiques et les documents
cartographiques.
EXPERIMENTATION1-
24
Cette démarche peut être résumée par
un modèle schématique ci-dessous :
Formuler un PROBLEME
|
Emettre une ou plusieurs HYPOTHESES
Prévoir (pour chacune) les CONSEQUENCES OBSERVABLES
|
TESTER chacune des hypothèses
|
Conception du protocole expérimental Réalisation
pratique
Recueil des résultat-Mesures
Analyse et interprétation
|
CONFRONTATION
?
Résultats
CONFORMES aux prévues
Résultats NON
CONFORMES aux prévues
Cette démarche s'articule autour de deux axes principaux
de collecte de données à savoir :
Hypothèse rejetée
(Validée et confortée), certitude
|
Hypothèse conservée Certitude 100%
|
Source : Annie Bessot, équipe MeTAH,
Laboratoire LIG, Université Joseph Fourier, 2012 Figure 2:
Schéma de la démarche
hypothético-déductive
25
b) LA COLLECTE DES DONNEES DE SOURCES
SECONDAIRES
Ce sont des données recueillies lors de la documentation,
les archives, les revues et autres.
- La recherche documentaire
Avant notre descente sur le terrain, des données
secondaires ont été collectées à Yaoundé.
Après définition du sujet de recherche et la méthodologie
à employer sur le terrain, une recherche documentaire a
été réalisée dans le but d'avoir une idée
précise sur les travaux antérieurs déjà
effectués ayant un lien avec notre étude. A cet effet, pour bien
appréhender notre sujet afin de mieux cerner les différentes
interrogations qui se soulèvent, nous avons parcouru plusieurs
bibliothèques. Nous avons consulté dans nos multiples
investigations les centres de documentations du Cameroun à savoir :
A l'Université de Yaoundé I, nous avons
consulté la bibliothèque centrale de l'Université, la
bibliothèque des mémoires et thèses du décanat de
l'Université, la bibliothèque du Département de
Géographie, la bibliothèque du MINRESI et la bibliothèque
du centre-ville de Bafia dans le but de recenser les différents auteurs
qui ont déjà travaillé sur le sujet et voir ensuite
comment ils ont abordé la question des cultures extensives. Nous avons
consulté plusieurs articles, ouvrages, rapports et publications en
rapport avec notre sujet.
En ce qui concerne les données statistiques et
cartographiques il en ressort que :
- Les données cartographiques ou les outils
Nous sommes allé à l'INC pour voir certaines
personnes qui ont mis sur pieds le fonds des cartes de plusieurs aspects de
notre thème d'étude on peut avoir les cartes topographiques de
Bafia au 1/200 000 et le plan de guide de Bafia au 1/150 000, ça nous a
permis de délimiter la zone d'étude de la commune de Bafia.
- Les données statistiques
Elles concernent la population de la ville de Bafia, ces
données ont été recueillies auprès du BUCREP pour
les dénombrements statistiques des populations et à la
délégation Département des forêts du Mbam et Inoubou
et du centre pour les statistiques concernant une parcelle d'agroforesterie.
c) 26
LA COLLECTE DES DONNEES DE SOURCES PRIMAIRES
Après les données secondaires, il a
été question pour nous de procéder à la collecte
des données primaires qui sont issues des investigations sur le terrain.
Cela s'est fait à travers : - La
pré-enquête
Nous avons pris contact avec le personnel et tous les
services intervenants dans notre thème d'étude.
- L'observation et l'exploration
Etant rendu sur le terrain, nous avons utilisé le
premier outil du Géographe qui est `' l'observation» qui
participante et de plus nous avons utilisé d'autres outils tels qu'un
bloc note pour relever les données du terrain, un stylo, un appareil
photo.
- Les concertations directes ou entretiens
Un entretien avec le délégué
départemental des forets du Mbam et Inoubou, Nous avons aussi fait des
entretiens avec des responsables de services administratifs tels que
sous-préfet, maire, chef de village, chefferie traditionnelle, les ONG,
les associations locales (GIC, coopératives...). Entretien avec les
chefs des villages pour avoir une idée sur l'histoire de la destruction
des savanes, de même avec certains habitants du village pour leur grande
connaissance des savanes de leur localité. Avec ces entretiens ont a
fait le choix de sites devant servir de cadre aux relevés botaniques.
Nous avons également utilisé des questionnaires lors de nos
enquêtes, et nous avons fait des entretiens avec des personnes
sources.
d) Les outils de recherche
Sur le terrain nous avons besoin d'un matériel essentiel
tel que :
· Une machette : pour se créer un chemin en
savane, délimiter les placettes et écorchés les arbres ou
herbes identifiés.
· Un mètre ruban : pour mesurer la
circonférence des arbres (herbes)
· Un décamètre : pour mesurer les
distances entre les pieds d'arbres et d'arbustes
· Une ficelle étalonnée à 10 m
· Une boussole : pour donner une orientation
précise et absolument droite ou rectiligne aux tracés des
placettes et des transects.
· Un appareil photo : pour filmer
· Un lexique utilisé par le botaniste pour
déterminer le nom scientifique de chaque individu
27
? Une grille millimétrique : pour indiquer et
préciser la position de chaque individu relevé sur le terrain
? Un GPS : pour indiquer les coordonnées des parcelles
et des individus relevés (si nécessaire pour les individus
échantillonnés)
? Autres matériels (couteau, herbier, piquets en bois,
ficelle, sac plastique) nécessaire pour prendre des notes et pour
dessiner...
? Adobe Illustrator, pour la réalisation de nos cartes
? Excel, pour le traitement de nos données primaires
récoltées sur le terrain. Il faut noter ici que seules les
questions à réponse fermée ont été
traitées par ledit logiciel de traitement statistique des données
d'enquête.
Tableau 1 : Les outils utilisés, leurs fonctions
et résultats obtenus dans le cadre de notre recherche
Outils
|
Fonctions
|
Résultats obtenus
|
Livres, mémoires, thèses, rapports, articles
scientifiques, internet...
|
Littérature
|
Données secondaires
|
Questionnaires, fiches d'enquêtes, guides d'entretiens
|
Enquêtes de terrains
|
Données primaires
|
Arc Gis
|
Géo référencement et spatialisation
|
Cartes
|
Excel
|
Traitement statistiques
|
Tableaux et graphiques
|
Logiciel SPSS
|
Dépouillement et analyse de données
collectées
|
Diagrammes, tableaux
|
Appareil photo
|
Prise de vue sur le terrain
|
Images/photos
|
Dictaphone /magnétophone
|
Enregistrement et
reproduction des données (sons)
|
Archivage des entretiens / interviews
|
Blocs notes et stylos
|
Note de certaines informations
|
Archivage des informations utiles
|
Adobe Photoshop, Adobe flash
Player, et Picasa.
|
Traitements photographiques
|
Planches photographiques
|
Source : Ntsama Christine, 2019
28
TECHNIQUE D'ECHANTILLONNAGE DE LA POPULATION
Avant la réalisation des inventaires de notre travail,
il était nécessaire d'établir un plan
d'échantillonnage. Il s'agit de l'échantillonnage
aléatoire simple, où les populations sont interrogées de
manière aléatoire sur l'ensemble des cinq villages, c'est
à, dire que nous n'avons pas eu besoins de catégoriser une
certaine cible, tout le monde était susceptible de répondre aux
questionnaires en absence un chef de ménage. Cette technique
d'échantillonnage choisie pour la sélection des répondants
permet de limiter les différentes erreurs. Nous avons ensuite choisi un
nombre d'unités statistiques pour constituer la taille de
l'échantillon. Et de même un échantillon des ménages
sera aussi tiré de la même manière. Quand nous parlons de
taille de l'échantillon, il y'a plusieurs méthodes pour la
calculer. Mais dans le cadre de cette étude nous utiliserons la
méthode la plus simple celle de NWAMA (1982), qui consiste à
prélever 10% de la population lorsque nous travaillons en milieu urbain
et 20% lorsque nous travaillons en zone rurale. Par conséquent nous
avons pris le cas de notre zone d'étude qui est la commune de Bafia et
calculer la taille de l'échantillon dans le tableau 2
ci-après.
Tableau 2: Tableau de ménages susceptibles de
faire l'Objet d'enquête.
VILLAGES
|
NOMBRE DE MENAGE (N)
|
NOMBRE DE MENAGE A ENQUETE (n)
|
PAS DE
L'ENQUETE : N/n
|
1 Biabegoura
|
200
|
40
|
5
|
2 Doguem
|
173
|
35
|
5
|
3 Gah-Dang
|
296
|
60
|
5
|
4 Nyouka I
|
147
|
30
|
5
|
5 Nyouka II
|
342
|
68
|
5
|
TOTAL
|
1158
|
233 fiches
|
5
|
SOURCE : Enquête sur le terrain
(BUCREP), recensement 2005
Le tableau ci-dessus nous montre le nombre de ménages
enquêté dans chaque village et le nombre de ménage à
sauter après le premier ménage pour enquêter le second
ainsi de suite. Cependant pour y arriver nous avons procédé comme
suite.
- Nombre total de ménage par village
(N)
- Nombre de ménage à enquêter (n)
est égale au : n=Nx20%/100% - Le pas
(p) est égale au : p=N/n
29
*Les choix des villages
La présente étude a été
réalisée à une distance de 120 km de la capitale du
Cameroun (Yaoundé), dans les communes des savanes et de contact
foret-savane. Au Nord de Bafia, nous avons les savanes boisées,
arborées, arbustives et herbeuses. Ce domaine a pour limite
méridionale les savanes guinéennes et les forêts denses
semi-décidues. Au nord de cette limite, toute savane
intégralement protégée devient une forêt galerie et
un agro forêt. Au Sud de cette limite, toute savane
protégée de la même façon devient une forêt
galerie.
La disponibilité des outils cartographiques et des
données de télédétection : cartes topographiques
IGN à moyenne échelle (1/50 000 et 1/200 000), cartes
géologiques de la Direction des mines au 1 /500 000, photographies
aériennes sur émulsion panchromatique de 1950-1952 (AEF, M. 30,
32 et 33) et 1993 (Afrique Aérophoto/ORSTOM), images satellitales de
1984 (Landsat TM), de 1989 et 1991 (Spot XS). Il s'agit respectivement des
sites suivants
:
- Biabegoura au sein de la savane incluse située entre
Gah-Dang et Doguem au sud de la zone de mosaïque forêt-savane
(4°42'30»N et 11°12'30» E),
- Doguem au coeur des forets galeries située entre
Biabetom et Nyouka I (5°10' et 5 °30' N et 11°10e t 11°30'
E),
- Gah-Dah situé dans le rentrant des savanes entre
Nyouka I et Rionong au sud-ouest (4°15' et 4°30' N et 13°30' et
14° 54' E).
- Nyouka I et Nyouka II situées entre Doguem et
Biabegoura, ont les mêmes coordonnées que Gah-Dah.
Ces cinq sites couvrent une superficie de 109 123 hectares,
soit 109 km2 (Tableau 3). Par rapport à la superficie de
Bafia qui est de 370 km2, cela donne un rapport d'environ 1 /300 et,
par rapport à l'ensemble de la zone de mosaïque forêt-savane
qui occupe une surface de (3274 km2) soit 3274, 616 ha, un rapport
de 1/100 environ (Tableau 3).
30
Tableau 3: Superficie des sites
étudiés.
Sites
|
|
Superficie (en ha)
|
Biabegoura
|
21
|
090
|
Doguem
|
30
|
567
|
Gag-Dah
|
16
|
980
|
Nyouka I
|
20
|
456
|
Nyouka II
|
20
|
030
|
Superficie totale étudiée
|
109 123 ha (109 km2)
|
Source : Enquête de terrain, Octobre
2020
*Collecte des données Inventaire floristique et
dendrométrique
Dans la présente étude, deux techniques de
relevés de terrain complémentaires ont été
utilisée pour la collecte des données. Il s'agit du relevé
de surface. Le relevé de surface a consisté à
délimiter deux parcelles, une parcelle avec agroforesterie et une
parcelle sans agroforesterie. Dans la parcelle avec agroforesterie, nous avons
collecté dans quinze (15) champs de 15 agriculteurs et dans la parcelle
sans agroforesterie, nous avons collecté sur deux (02) parcelles
naturelles bien délimitées. Une fois les placettes
délimitées, leurs coordonnées géographiques sont
enregistrées à l'aide du récepteur GPS. A
l'intérieur de ces placettes, la présence de toutes les
espèces rencontrées a été notée. En ce qui
concerne les espèces arborescentes dont le Diamètre à
Hauteur de Poitrine est supérieur à 2,5 cm, le nombre d'individus
a été compté et les circonférences ont
été également mesurées. Le choix d'un DBH minimum
de 2,5 cm permet de maximiser la diversité des espèces
végétales. Des relevés itinérants ont
été réalisés dans tous les espaces
inventoriés. Ce relevé a permis de recenser les espèces
non rencontrées dans les relevés de surface afin de
compléter la liste floristique générale (Voir
l'annexe).
31
*Enquête ethnobotanique
Dans les villages les plus proches des sites d'inventaire, des
interviews auprès de personnes-ressources ont été
réalisées pour appréhender l'importance culturelle des
espèces végétales. Ces personnes ressources étaient
principalement composées de tradithérapeutes, de paysans et de
féticheurs. Des questionnaires ont été soumis aux
communautés locales afin de collecter des données sur
l'utilisation des espèces dans divers domaines traditionnels. Cet aspect
du travail est important d'autant plus que le mode d'utilisation des
espèces par les populations locales est un facteur de destruction des
peuplements sauvages mais aussi un moyen de conservation de certaines
espèces (Ouattara et al. 2016). En effet, les différents domaines
d'utilisation, les types d'usages et le type d'organe utilisé des
espèces ont été renseignés. Au total 233 personnes
ont été interviewées dans les villages visités que
sont Biabegoura, Doguem, Gah-Dah, Nyouka I et Nyouka II.
RESULTATS
*Types de végétation du site
d'étude
Les observations faites sur le terrain ont permis de
déterminer les principaux types de formations végétales
présents sur le périmètre sujet à l'étude.
Il s'agit des formations typiques du domaine guinéen : des savanes
arborées, des savanes arbustives, des savanes herbeuses, des galeries
forestières ainsi que des formations végétales
anthropisées à savoir des jachères de différents
âges et des sites de cultures annuelles et/ou pérennes.
*Richesse et composition floristiques
L'étude de la flore a permis de recenser pour une
parcelle avec agroforesterie cent quatre-vingt-deux (182) espèces de
plantes et pour une parcelle sans agroforesterie vingt (20) espèces.
La parcelle avec agroforesterie compte 182 individus pour huit
(08) espèces appartenant à 08 familles par contre pour une
parcelle sans agroforesterie nous avons 20 individus pour deux (02)
espèces appartenant à 02 familles. Pour une parcelle avec
agroforesterie, les individus les plus représentées sont : Le
palmier à huile (67 individus), le cacaoyer (44 individus), le manguier
(26 individus), le tek (18 individus) et l'avocatier (18 individus),
équivaut à cinq (05) espèces les plus
représentées. Chaque espèce correspond à une
famille, et les espèces les moins représentées sont le
citronnier (Citrus limon), le rônier (Borassus aethiopium)
et le safoutier (Dacryodesedulis). Il existe également les
familles comme Anacardiaceae, Burseraceae, Lauraceae, Rutaceae, et
32
Palmaceae. Pour une parcelle sans agroforesterie, les
individus présentent sont le rônier (Borassus aethiopium)
(15 individus) et le tek (Tectona grandis) (5 individus).
*Domaines d'utilisation : usages locaux et types
d'organes utilisés des espèces
végétales
Ce sont au total 233 personnes qui ont été
interrogées lors des enquêtes. Le nombre de ménage à
enquêter varie d'un village à un autre. La plupart des personnes
interviewées sont des autochtones senoufos. Sur l'ensemble des personnes
enquêtées, on a enregistré 48% de femmes et 52% d'hommes.
La moyenne d'âge des personnes enquêtées est de 38,9 #177;
10,4 ans. Le niveau d'instruction des personnes enquêtées varie
d'une localité à une autre. Ainsi la proportion des
enquêtés non scolarisés est de 54% ; ce qui revient
à seulement 46% de personnes lettrées. Dans les localités
visitées, les personnes mariées sont été les plus
abondantes. Sur l'ensemble des 182 espèces inventoriées,
plusieurs sont prélevées par les populations pour divers usages.
Les principaux domaines d'utilisation sont l'alimentation, la médecine
traditionnelle, l'artisanat, le bois de chauffage, pour des raisons d'ombrages,
pour des raisons d'appropriation, pour des raisons culturelles et la
construction. Ainsi, 06 espèces sont comestibles (manguier, tek,
avocatier, citronnier, rônier, safoutier) et les organes les plus
consommés sont les fruits, les rhizomes, la tige. On n'enregistre que 03
espèces qui sont utilisées dans le traitement de diverses
pathologies (manguier, citronnier, cacaoyer), le palmier à huile sert
à la consommation de son huile, de son vin blanc et de ses termites.
(02) espèces (rônier, tek) servent à la construction,
l'artisanat et l'ornementation.
LES DIFFICULTES RENCONTREES
Les obstacles rencontrés dans la réalisation de
ce travail sont multiples. Ils reposent en premier sur les comportements
répulsifs de certains chefs de ménages et personnes ressources au
cours des enquêtes de terrain. A titre illustratif, après avoir
soumis la demande d'entretien avec un responsable, il nous a servi une fin de
non-recevoir. Il a fallu user de stratagèmes et jouer sur le
relationnel.
Il y'a en second les attitudes suspicieuses de certains
résidents craignant les représailles de la commune de Bafia et
les autorités administratives. Ces personnes par leurs agissements
exprimaient implicitement le caractère illégal de leur
implantation. Un accès très limité nous a
été accordé aux archives de la mairie de Bafia. Aussi,
pendant les enquêtes de terrain, certaines informations nous
étaient volontairement données faussement par certains
résidents.
33
Il faut également relever les difficultés de se
faire comprendre par certains interlocuteurs (barrière linguistique et
niveau d'instruction). Parfois, il était difficile d'attester de la
compréhension des questions par certains enquêtés de faible
niveau scolaire ou d'expression d'une autre ethnie. Enfin, des insuffisances
financières pour acquérir certaines données importantes
qui auraient pu renforcer la pertinence des résultats de cette
étude.
34
Tableau 4: TABLEAU SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE
I ERE PARTIE :
ETATS DE LIEUX DE L'IMPLANTATION DES AGRO FORETS
A
BAFIA
|
36
|