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Amnisties et prescriptions penales en droit international des droits de l'homme


par Seth Jireh OUMBA BAZOLA
Université Catholique d'Afrique Centrale - Master 2021
  

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BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

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Dans le but de rendre la vie en société plus agréable, les êtres humains ont érigé un certain nombre de règles, regroupé en une discipline appelée « droit ». Ces normes ont pour objectif de règlementer leur vie en délimitant les frontières entre le permis et l'interdit. La violation de ces règles entraine dans cette perspective des sanctions et ce, en fonction des Etats, des textes et des infractions commises. Toutefois, le principe de sanctionner les violations des différentes lois peut faire l'objet des dérogations, avec l'application des mesures de clémence comme les amnisties et les prescriptions pénales.

En effet, il est important de préciser que l'amnistie et la prescription pénale qui font l'objet de notre étude, sont des mesures qui s'appliquent originellement au niveau national en vertu d'une loi votée. Ces deux mesures d'atténuation ont pour finalité d'oublier les fautes commises dans le but de faciliter l'instauration de la paix et de favoriser l'unité nationale. Mais si l'amnistie et la prescription pénale permettent d'oublier les fautes au nom de la recherche de la paix et de la consolidation de l'unité nationale, celles-ci ne remet-elles pas en cause la question de la lutte contre l'impunité, chère au droit international ? En d'autres termes l'amnistie et la prescription pénale sont-elles compatible avec le droit international des droits de l'homme ?

C'est cette idée générale qui gouverne notre travail de recherche, qu'il convient de présenter dans un contexte précis.

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I- LE CADRE THEORIQUE

A- CONTEXTE DE LA RECHERCHE

La présente réflexion est menée suivant le contexte juridique (1) et politique (2).

1- Le contexte juridique

Depuis la deuxième guerre mondiale, le monde a été marqué par plusieurs autres conflits armés tant nationaux qu'internationaux, mais ayant tous un caractère international au vu de l'ampleur des crimes commis. Depuis l'humanité s'est engagée dans le respect de la dignité humaine et la lutte contre l'impunité. A cet effet, des mécanismes juridiques ont été mis en place au niveau international. Parmi ces mécanismes, il y a des textes et des institutions, auxquels s'ajoute la jurisprudence. Relativement aux textes, il peut être cité la Charte des Nations Unies1, la Déclaration universelle des droits de l'homme2, les pactes internationaux de 1966, le Statut de Rome dont la finalité principale est de protéger la dignité humaine et de lutter contre l'impunité mais aussi des textes régionaux. En effet, la convention européenne sur l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité et les crimes de guerre consacre le principe de la prescription lorsqu'elle interdit en son article premier, les Etats membre de recourir à la prescription3. Cette position marque une évolution du droit pénal international pour qui, la prescription n'est plus un principe, mais plutôt l'imprescriptibilité des crimes internationaux. L'amnistie pour sa part, a connu peu d'évolution sur le plan du DIP puisque ce dernier fait toujours l'objet de contradictions au niveau international. Depuis le traité d'Osnabrück du 24 octobre 1648 qui prévoit en son article 2 « [q]u'il y ait de part et d'autre un oubli et une amnistie perpétuelle de tout ce qui a été fait depuis le commencement de ces troubles en quelque lieu ou en quelque manière que les hostilités aient été exercées par l'une ou l'autre partie », jusqu'à nos jours, les textes internationaux donnent la possibilité d'appliquer des amnisties, comme c'est le cas avec le Pacte additionnel II à la convention de Genève de 1949.

Quant aux institutions, leur paysage est tout aussi riche. Nous notons des institutions de la Charte de l'ONU et celles relevant des traités qui visent aussi la protection de l'homme. Nous

1 Encore appelé Charte de San Franscico, signée à San Francisco le 26 juin 1945 et entrée en vigueur le 24 octobre 1945

2 Adopté à Paris le 10 décembre 1948

3 Convention européenne de lutte contre l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, art premier : « Tout Etat contractant s'engage à prendre les mesures nécessaires afin que la prescription soit inapplicable à la poursuite des infractions... »

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sommes également passé des juridictions pénales ad hoc, telles que le Tribunal Militaire de Nuremberg et de Tokyo, le Tribunal pénal international pour Rwanda, le Tribunal pénal international de l'ex Yougoslavie ... à une juridiction permanente appelée Cour pénale internationale4, témoignant de la volonté de la communauté internationale à lutter contre les crimes odieux. Ce passage des tribunaux ad hoc à un tribunal international a permis de rendre universelle la consécration des amnisties et des prescriptions pénales, tout en interdisant leur application pour des crimes à caractère international. En effet, si le Tribunal de Nuremberg et le TPY ont pour principe l'imprescriptibilité des crimes, la pratique de la prescription et des amnisties continuait à exister sous d'autres cieux, d'où l'importance de la mise en place de la CPI.

En dehors des mécanismes internationaux, les Etats sont encouragés à développer une culture de protection des droits de l'homme et de lutte contre l'impunité en insérant dans leur législation des dispositions y afférentes. Mais malgré cette multitude de mécanismes juridiques tant internes qu'internationaux, les Etats arrivent à mettre en place des lois d'amnistie et de prescription pénale afin que certains auteurs des crimes graves soient pardonnés au nom de la paix ou de l'unité nationale. Ce qui aujourd'hui soulève le problème de la pertinence des institutions de clémence dans la protection des droits de l'homme, surtout à l'heure où l'humanité s'engage dans la lutte contre l'impunité.

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