Chapitre 3 : Gestion de la dette publique en
Tunisie
III.2 Gestion de la dette publique
Pour gérer la dette publique extérieure en
Tunisie, nous devons commencer par la gestion de taux de change. En effet,
d'après Sarno et Taylor (2002), le comportement de taux de change est
important pour les investisseurs et les hommes politiques. Pour les
investisseurs c'est un indicateur permettant de déterminer le
degré d'aversion au risque lié aux nouvelles opportunités,
et pour les hommes politiques il lui permet de dégager le degré
de mis alignement ainsi que la politique qui ils doivent adopter. Par
conséquent, il y aura une augmentation de la production suivie par une
augmentation des exportations et une baisse des importations et donc une
amélioration de la croissance économique. Pour suivre les
réformes appropriées sur le marché de change, il faut
arrêter la dépréciation du dinar Tunisien. En effet, selon
Ftiti et Chaouachi (2017) « Les décideurs tunisiens devraient
créer des réformes structurelles qui arrêtent la
dépréciation du dinar...nous suggérons aux responsables
politiques tunisiens de revoir le poids du dinar par rapport à l'euro en
se diversifiant afin de permettre une meilleure gestion des risques et des
fluctuations de change». Alors, vu que l'euro est la devise la plus
risquée et le yen la moins risquée il faut que l'Etat essaie de
restructurer la composition de sa dette de façon à substituer la
dette en euro par une dette en yen.
Sans oublier la gestion des autres risques liés
à la dette publique à savoir ; le risque de refinancement, de
crédit et de taux d'intérêt. Selon la Banque Mondiale
(2002), « gérer avec prudence les risques de refinancement et
de marché et les charges d'intérêts de la dette, de mettre
en place une structure et des politiques institutionnelles saines, notamment en
répartissant clairement les compétences, et les
responsabilités y afférentes, entre les différents
organismes publics impliqués dans la gestion de la dette ».
D'autres facteurs qui doivent être pris en
considération lors de la gestion de la dette publique extérieure,
tel que le marché parallèle. En effet, le marché
parallèle est l'un des causes de la diminution des réserves de
change, il traduit une grande masse monétaire qui ne peut pas être
mesurée par l'Etat.
Si l'Etat arrive à bien gérer sa dette
extérieure, il assure alors la gestion de la totalité de la dette
publique vu que la dette extérieure représente plus que 60% de la
dette publique.
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Chapitre 3 : Gestion de la dette publique en
Tunisie
Conclusion
La gestion de la dette publique en Tunisie est un
élément très important pour faire sortir l'Etat de sa
situation économique et financière. En effet, grâce
à une bonne gestion de sa dette, l'Etat peut baisser les coûts de
ses besoins en financement, ainsi qu'il peut faire face aux différents
risques associés à cette dette à savoir le risque de
refinancement, de taux de change, de taux d'intérêt et le risque
de crédit.
Vu que l'économie tunisienne a vécu une forte
dépréciation du dinar, nous avons choisi d'étudier le
risque de taux de change du 2012 à 2018. Les résultats ont
montré que l'euro est la devise la plus risquée du portefeuille
de la dette extérieure.
Afin de soulever les problèmes liés au risque de
change un rééquilibrage doit se faire au niveau du portefeuille
de la dette extérieure en Tunisie.
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