Chapitre 3 : Gestion de la dette publique en
Tunisie
III.1 Les causes d'augmentation de risque de
change
Depuis 2010 la situation économique et
financière en Tunisie commence à s'aggraver suite à la
crise vécu dans la zone euro et à la révolution du 14
Janvier.
En effet, une diminution de volume des exportations et des
importations respectivement de 5.7% et 5.85% en 2015. Ce qui a entrainé
une baisse du solde commercial, une augmentation de l'incertitude et du risque
économique ainsi qu'une dépréciation du dinar Tunisien.
Face à ces chocs, la Banque Centrale de Tunisie et les hommes politiques
ont adopté rapidement des réformes afin de gérer le
marché de change et faire sortir le pays de sa grave situation. Parmi
ces réformes, la Banque Centrale a suivi une gestion quotidienne du
régime de change basée sur l'injection des devises pour minimiser
les grandes écarts vise à vis de la fourchette cible.
Malgré les efforts de la Banque Centrale et des hommes politiques, le
dinar Tunisien se déprécie à un niveau historique par
rapport au dollar et l'euro, ce qui explique l'augmentation du risque de
change.
Tous ces indicateurs montrent que la Tunisie passe par une
crise monétaire qui est définie selon Nakatani (2017) et Pham
(2017), par une situation durant laquelle un pays est confronté à
une forte dépréciation de son monnaie locale ou (et) une
diminution de ses réserves de change. Nakatani (2017), a
résumé la littérature d'une crise monétaire en
trois catégories ; la première catégorie se base sur les
effets du régime de change; Esaka (2010) et Ghosh et al (2015). La
deuxième catégorie se concentre sur la réaction de la
Banque Centrale face à la dépréciation de monnaie, tel que
le travail de Cheli et Posta (2007). La troisième catégorie est
orientée vers les chocs financiers et économiques tel que Pham
(2017).
La Tunisie englobe les trois catégories. En effet,
d'après Ftiti et Chaouachi (2017), la Tunisie a vécu trois
ruptures de taux de change ; le premier en 1986, le second en 2003 et le
troisième en 2011. En s'intéressant à la troisième
rupture, ils ont noté qu'elle été le résultat d'un
choc de production de certains mines tels que le pétrole et le phosphate
qui constituent l'un des principaux exportateurs d'énergie, d'où
la dépréciation de réserve de change. Ils ont
ajouté que l'existence de différent régime de change en
Tunisie implique que la politique monétaire ne peut pas affecter le taux
de change par l'intervention de la Banque Centrale. D'autre part, suite
à une étude effectuée par Pham (2017), sur le Viet Nam il
a conclu que les deux principales causes d'une crise monétaire sont les
chocs externes et le niveau élevé de la dette. Nous pouvons
conclure alors que l'augmentation de risque de change est le résultat
d'une crise monétaire.
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