Chapitre 3 : Gestion de la dette publique en
Tunisie
Banque Mondiale (2004), « la règle empirique
devrait être de favoriser la dette à taux fixe, ce qui rend les
dépenses d'intérêts plus prévisibles sur le moyen
terme, même si cela contribue à faire augmenter le coût du
programme d'emprunt ».
II.3 Gestion du risque de taux
d'intérêt
Afin de gérer le risque de taux d'intérêt,
la Banque Mondiale suggère de s'orienter vers les swaps de taux
d'intérêt dans le but de réaliser l'équilibre
souhaité entre la dette à taux fixe et la dette à taux
variable. En plus Selon la Banque Mondiale (2002), il faut «
Gérer les variations non parallèles de la courbe des taux
». La Banque Mondiale (2004), a ajouté qu'il faut «
formuler des repères de risque de taux d'intérêt pour
la dette intérieure et en devises. Les repères devraient
être déterminés en ayant pleinement conscience de
l'accès vraisemblablement limité et coûteux de la Tunisie
au marché des swaps d'intérêt; et en tenant
également compte de limites acceptables pour le risque de contrepartie
».
III. Risque de crédit
Le risque de crédit ou le risque de défaut est
largement étudié au niveau de la littérature. Ce risque
est défini comme étant l'incapacité de l'Etat à
respecter les engagements financiers qu'il a contracté. D'après
Ngene et al (2017), l'instrument le plus utilisé pour mesurer le risque
de crédit est les «credit default swaps ». Par
définition, les CDS traduit un contrat d'assurance qui permet à
l'Etat de se protéger contre ce risque. Plusieurs auteurs ont
utilisé cette mesure tels que, Ang et Longstaff (2013) et Huang et al
(2019). D'autres auteurs ont utilisé les données des obligations
souveraines pour mesurer ce risque, tels que Baiely et Chung (1995), Gande et
Parsley (2005).
Pour la Tunisie et selon la Banque Mondiale (2004) le risque
de crédit est limité.
III.1 Gestion du risque de crédit
Il existe divers façons pour gérer le risque de
crédit, nous pouvons citer par exemple :
V' La fixation du plafond de crédit pour chaque
contrepartie.
V' La détermination de la situation globale du
crédit.
V' La mise en oeuvre des clauses d'atténuation.
Pour la Tunisie, la Banque Mondiale (2004), a
suggéré que l'Etat doit se concentré sur
l'établissement d'un Trésor qui permet de
poursuivre les limites associées à la contrepartie.
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Chapitre 3 : Gestion de la dette publique en
Tunisie
IV. Risque de change
Ce risque joue un rôle très important lors de la
gestion de la dette publique. En effet la majorité des pays se financent
à travers les marchés internationaux, c'est-à-dire qu'ils
remboursent leurs dette en devises étrangères.
Selon la Banque Mondiale (2002), « Le risque de
change désigne le risque que la valeur de la dette n'augmente par suite
de l'évolution des taux de change», et d'après Hodder
(1982), le risque de change traduit la sensibilité de l'Etat aux
fluctuations de ce taux.
Il y a deux types de risques pour l'emprunteur ; le premier se
produit lors de l'encaissement, et le second lors de remboursement. Le premier
type est dû à la dépréciation de la devise
d'endettement en comparaison à la monnaie locale. Le deuxième
type est dû à l'appréciation de la devise de
remboursement.
Selon la littérature il est mesuré par la
sensibilité, la position de l'échange ou par l'utilisation des
mesures comme la VAR.
Le problème en Tunisie est que la monnaie locale a
déprécié, ce qui permet de rendre sa dette plus cher.
Selon le rapport de l'FMI (2018), « la dépréciation du
dinar va augmenter le ratio de la dette publique par rapport au PIB de 70.3% en
2017 à 72% en 2018. La dette extérieure représenterait 93%
en 2020 contre 82.6% en 2017, avant de commencer à reculer à
partir de 2021 ». Les principales devises qui permettent à la
Tunisie de diversifier son portefeuille d'une manière
équilibrée sont l'euro, le dollar et le yen.
IV.1 Gestion du risque de change
La couverture de ce risque peut se faire suivant deux
méthodes, soit par une méthode dite de « couverture
naturelle », soit par une méthode basée sur le recours
aux produits dérivées.
IV.1.1 La méthode de couverture
naturelle
Pour se couvrir contre le risque de change, l'Etat peut se
concentrée sur la diversification de son portefeuille par l'utilisation
des actions qui lui permettent de le rééquilibrer. C'est la
méthode la plus préférable par le Gouvernement vu qu'elle
résulte zéro coût. Malheureusement, la Tunisie ne peut pas
appliquer cette méthode car elle n'est valable que si l'Etat enregistre
un compte courant excédentaire.
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