Chapitre 3 : Gestion de la dette publique en
Tunisie
optimal de la dette. Il a ajouté qu'il est difficile de
distinguer quelle est la forme la plus pertinente. Pour Wheeler (2004), cette
stratégie doit être explicite et publique pour faciliter la
surveillance, la responsabilité et la transparence des gestionnaires.
Dans un contexte macroéconomique, l'Etat doit assurer
un rythme ainsi qu'un niveau de croissance de sa dette publique
tolérable. Ce concept de « la tolérance de la dette
» est introduit par Reinhart, Rogoff et Savastano (2003), il
représente le niveau d'endettement dont le Gouvernement ne doit pas
dépasser, vu qu'un niveau plus élevé sera difficile et
plus coûteux de le placer sur le marché des capitaux. Parmi les
variables qui permettent de déterminer si le niveau de la dette est
tolérable ou non, nous pouvons citer à titre d'exemple, la dette
publique par rapport à la recette fiscale, le ratio dette publique par
rapport au PIB, etc.
Les gestionnaires doivent suivre une bonne stratégie
dans le but de réduire le niveau élevé de la dette s'il
existe, en collaboration avec les experts monétaires ou
budgétaires. Chaque Gouvernement a ses propres choix, en matière
des objectifs de la gestion de sa dette, de la façon de gérer ses
outils pour atteindre ses objectifs.
Les problèmes au niveau de la gestion de la dette, est
que les décideurs ne sont pas parfois conscients qu'une bonne gestion
ramène plusieurs avantages et qu'une mauvaise gestion sera
coûteuse pour l'économie nationale car elle permet d'accumuler de
plus la dette. En effet, selon le FMI (2001), «un endettement mal
structuré et mal géré, qu'il s'agisse des
échéances, des taux d'intérêt ou des devises de
libellé ainsi que l'existence de montants élevés de
passifs conditionnels non provisionnés, ont constitué tout au
long de l'histoire et dans de nombreux pays, d'importants facteurs contributifs
du déclenchement ou de la propagation des crises ».
D'autre part, une politique budgétaire,
monétaire ou de change inconvenable a comme conséquence une
incertitude sur les marchés, d'où la demande des investisseurs
d'une prime du risque plus élevé, donc une gestion bien
structurée aide à éviter ce genre d'incertitude. En plus,
comme a mentionné Melecky (2012), une bonne stratégie peut donner
de la confiance aux investisseurs et minimise leur marge de crédit. D'un
autre côté, une bonne gestion permet à l'Etat de
réduire son exposition aux risques, tels que le risque de taux
d'intérêt, de change et de refinancement, à l'aide des
simples mesures à savoir l'ajustement de montant, l'allongement de
l'échéance etc.
Il faut noter qu'une bonne gestion de la dette n'est pas
suffisante pour soulever le problème, car elle n'est pas le substitut
d'une politique budgétaire ou monétaire. En plus elle ne peut pas
être applicable pour tous les pays, chaque pays doit suivre une ligne qui
correspond
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