Chapitre 2 : Soutenabilité de la dette publique
en Tunisie : Evaluation théorique et empirique
II.3 Analogies des deux tests
Jondeau (1992), a testé la stationnarité de la
dette publique ainsi que du solde budgétaire, ensuite il a testé
la cointégration entre les recettes et les dépenses.
L'application de ces tests peut se faire selon la logique suivante :
y' Etape n°1 : si le test de stationnarité entre
les dépenses et les recettes montre qu'ils sont stationnaires, alors la
dette publique est soutenable, si ce n'est pas le cas nous devons passer alors
à l'étape suivante.
y' Etape n°2 : à ce stade on doit appliquer le
test de cointégration entre les dépenses et les recettes, si le
test est vérifié alors la dette est soutenable sinon nous devons
passer à la dernière étape.
y' Etape n°3 : au cas où ni le test de
stationnarité, ni le test de cointégration est
vérifié nous devons chercher le vecteur de
cointégration
Jondeau (1992), a mentionné que « Pour les
tests 1 et 3, l'hypothèse nulle correspond à la
soutenabilité de la politique budgétaire alors que pour le test
2, elle correspond à la non soutenabilité ».
De ce point de vue, ces étapes peuvent être
résumées comme suit :
Figure 11 : La démarche des tests de
soutenabilité selon Jondeau (1992)
H1 : stationnarité
Etape n°1 Etape n°2 Etape n°3
H0 : non cointégration
H1 : cointégration
H0 : vecteur (1,-1)
H1 : vecteur (1,-b)
H0 : non stationnarité
Source : Modélisation de l'auteur
Ces trois étapes ont été
développées en Cinque étapes par Ayadi (2004), comme le
montre le tableau ci-dessous.
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Chapitre 2 : Soutenabilité de la dette publique
en Tunisie : Evaluation théorique et empirique
Tableau 2: La démarche des tests de
soutenabilité
Les étapes
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L'hypothèse nulle
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Si
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Donc
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Sinon
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Etape n°1
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X possède une racine unitaire
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Rejetée : X~ I(0)
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La dette est
soutenable
|
Passage à
l'étape n°2
|
Etape n°2
|
G et R possèdent une racine unitaire
|
Rejetée :
G~I(0) R~I(0)
|
La dette est
soutenable
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Passage à
l'étape n°3
|
Etape n°3
|
G et R ne sont pas cointégrés
|
Acceptée
|
La dette est non
soutenable
|
Passage à
l'étape n°4
|
Etape n°4
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Vecteur de
cointégration (1,-b) et b=1
|
Acceptée
|
Une forte
soutenabilité de la dette
|
Passage à
l'étape n°5
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Etape n °5
|
Vecteur de
cointégration (1,-b) et 0<b<1
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Accepté
|
Une faible
soutenabilité
|
Non
soutenabilité de la dette
|
Source : E. Ayadi (2004) ; X : la dette publique, G :
dépenses publiques et R : recettes publiques
De même Bohn (2007), a employé ces deux tests et
il a montré que « les rejets fondés sur la
durabilité de ces tests ne sont pas valables, car la contrainte
budgétaire inter-temporel peut être satisfaite même si les
composantes du budget ne sont pas intégrées et même si les
dettes, ni les déficits, les revenus ou les dépenses ne sont pas
stationnaires ».
En se référant à la littérature
mentionnée ci haut sur la soutenabilité de la dette publique,
nous supposons que la dette publique en Tunisie et non soutenable de 1968
à 2018, donc nous avons : hypothèse 1 : la dette publique en
Tunisie est non soutenable de 1986 à 2018.
Cette hypothèse sera divisée en deux sous
hypothèses :
y' 111.1 : La dette publique intérieure est non
soutenable de 1986 à 2018. y' 111.2 : La dette publique
extérieure est non soutenable de 1986 à 2016.
Nous allons essayez de tester ces hypothèses dans le reste
de ce chapitre.
Section 3 : La soutenabilité en Tunisie ;
Validation empirique
Cette section examine empiriquement la soutenabilité de
la dette intérieure et extérieure en Tunisie. La dette
intérieure sera étudier de 1986 à 2018 et la dette
extérieure de 1986 à 2016 vue la non disponibilité des
donnés des exportations et des importations. Pour cette étude,
nous avons besoin des données annuelles sur la dette intérieure,
le déficit budgétaire, les dépenses et les recettes
totales par rapport au PIB d'une part et sur la dette extérieure, le
solde commercial, les exportations et les importations d'autre part. Les
données sont obtenues du Ministère des
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