Réflexion sur la prise en compte du changement climatique à Rennes. Eau, végétation et àŪlot de chaleur urbain.( Télécharger le fichier original )par Thibaut FILLIOL Université de Strasbourg - Master 2 Géographie Environnementale 2016 |
5. Vers une gestion participative des habitants ?Ce type d'action reste encore assez rare en France, notamment à cause de la lourdeur administrative et des mentalités qui restent encore assez distantes vis-à-vis de l'action des pouvoirs publics. Quelques expérimentations ont néanmoins été menées dans plusieurs villes pour inciter le grand public à s'engager dans les projets urbains. On parle alors d'urbanisme tactique. Ce mouvement provient traditionnellement des villes des États-Unis35, car ces dernières investissent moins pour mettre en valeur l'espace public, contrairement aux villes européennes. Il repose sur trois principes que sont l'intervention à petite échelle, le court terme et le « low-cost ». La participation citoyenne fait partie intégrante des projets et permet aux habitants d'être force de proposition et de s'investir pour leur lieu de vie (AUDIAR, 2014). 34 Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques 35 Plus précisément à San Francisco en 2005 49 À Portland, au Nord-Est des États-Unis, une opération dénommée « Depave » s'efforce de retirer le revêtement de bitume non nécessaire, par exemple sur des parkings et trottoirs, pour créer des espaces verts partagés et mieux gérer le ruissellement des eaux de pluies (Figure 27). Figure 27 : Opération de
végétalisation après débitumage à
Portland Depuis 2007 et grâce aux membres de l'association et de ses membres, des milliers de mètres carrés d'asphalte ont été « dépavés » dans cette ville, ce qui a permis de détourner du réseau d'égout pluvial plus de sept millions de litres (Camponeshi, 2013). Si on compte déjà une centaine de jardins partagés sur territoire rennais, la collectivité a souhaité engager un nouveau type de convention entre la ville et ses habitants. Le programme « Embellissons nos murs », initié par l'association « Rennes jardins » et la Direction des Jardins et de la Biodiversité de la ville, permet aux habitants de prendre en charge leur environnement proche, comme les pieds de murs devant chez eux (Figure 28). Le but est de verdir l'espace public à l'initiative des citoyens et donc d'améliorer le cadre de vie de ces derniers (Direction des Jardins et de la Biodiversité, Ville de Rennes). Figure 28 : Exemple de végétalisation grâce à la convention "Embellissons nos murs" à Rennes ( http://metropole.rennes.fr) La ville finance le débitumage des trottoirs à hauteur de 500 m/an et met à disposition des graines pour végétaliser l'espace décapé. Depuis 2010, 267 conventions ont été signées, représentant environ 1.3 km de linéaire végétalisé (Commission cadre de vie, 2016). L'entretien de cet espace reste cependant à la charge du citoyen, ce qui peut parfois être source de problèmes, lors du délaissement de ces espaces. Le but est à la fois de renforcer la végétation en zone urbaine, tout en limitant les dépenses publiques et l'entretien lié aux espaces verts. Cette action, soutenue par l'association, permet également de renforcer la sensibilisation des habitants concernant l'apport bénéfique de la végétation, en relais avec le personnel technique de Rennes Métropole. Le changement climatique et ses impacts ont poussé les collectivités territoriales à définir de nouveaux objectifs pour garantir un cadre urbain confortable à ses citoyens. Au travers de la révision de documents cadres comme le PLU de Rennes ou le PCAET et l'élaboration du premier PLUi de la métropole, de nouveaux enjeux et objectifs devraient permettre de mieux prendre en compte le volet adaptation sur le territoire. Les thématiques de l'eau, de la végétation et de l'ICU sont au coeur des réflexions qui s'engagent. Cette adaptation passe inévitablement par la mise en place de nouvelles stratégies de végétalisation, ainsi que de nouvelles méthodes de gestion des eaux pluviales, à la fois sur les espaces publics et sur les parcelles privées. Celles-ci pourront être appuyées par l'intermédiaire d'outils et de règles, intégrées dans les nouveaux documents-cadres. C'est notamment le cas du coefficient de biotope, qui a pour ambition d'être intégré dans la partie réglementaire du PLUi. La collectivité souhaite également donner un rôle plus important aux habitants dans l'aménagement de leur espace de vie, à la fois pour les sensibiliser vis-à-vis des futurs défis de la métropole, mais aussi pour alléger ses dépenses publiques. |
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