4.3.1 Les techniques traditionnelles de gestion de
l'eau
Les techniques traditionnelles correspondent à la
politique « tout tuyaux » largement répandue au sein des
villes depuis plusieurs décennies.
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Ce type de gestion conduit inévitablement à une
adaptation permanente du réseau de collecte et des stations
d'épuration, face à l'augmentation du ruissellement dû
à l'urbanisation. Cela implique inévitablement des coûts
économiques et sociaux de plus en plus importants (Prenveille, 2014).
Il existe deux types de réseaux en France (Figure 26).
Le réseau unitaire d'assainissement, le plus couramment utilisé,
collecte les eaux usées et les eaux pluviales dans les mêmes
canalisations jusqu'à la station d'épuration (Ministère de
l'Écologie et du Développement durable, 2011). Seulement, en cas
de fortes pluies, une partie des eaux usées peuvent être
envoyées vers le milieu naturel sans traitements, au niveau des
déversoirs d'orage (DO). Ce mécanisme augmente alors le risque de
pollution du milieu (ville de Besançon, 2014). Le deuxième type
de réseau est le réseau séparatif. Plus récent et
plus cher, il comprend deux systèmes de collecte qui séparent les
eaux usées des eaux pluviales. Il permet ainsi de mieux gérer les
variations de débit dues aux fortes pluies et d'éviter ainsi les
débordements d'eaux usées vers le milieu naturel
(Ministère de l'Écologie et du Développement durable,
2011).
Figure 26 : Les deux types de réseaux de gestion de
l'eau en France (Blogplastics, 2013)
4.3.2 Les techniques alternatives (livret en Annexe
18)
Ces méthodes, aussi appelées «
compensatoires », consistent à limiter l'imperméabilisation
des sols pour réduire les débits de ruissellement,
d'écoulement et la remise en suspension des pollutions. Cela permet
aussi une recharge des nappes et améliore le soutien d'étiage.
Plus ou moins coûteuses, elles doivent être
interprétées pour certaines comme un investissement à long
terme. De plus, elles participent à la construction de l'espace public
et doivent donc être pensées dans cette optique et pour le
citoyen.
Le livret d'informations (Annexe 18) concernant les
différents dispositifs résulte de la compilation de plusieurs
études menées par différentes collectivités, dont
Rennes Métropole (2014), Limoges Métropole (2014) et la
collectivité de Loire-Bretagne (2014).
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Les explications complémentaires proviennent des
analyses d'une Agence de l'Eau (Artois-Picardie, 2013), du Conseil
Régional Rhône-Alpes (Lyon, 2006) et de l'ONEMA34
(2008). Ce petit livret peut servir de support intéressant pour la
collectivité, notamment dans la transmission au grand public ou dans la
communication entre les services.
L'objectif principal de ces techniques alternatives n'est pas
de remplacer les réseaux actuels, mais de limiter l'apport d'eau dans
les canalisations existantes et de privilégier l'infiltration. Celle-ci
peut se faire au niveau des parcelles individuelles (puit d'infiltration), au
niveau de l'espace public (noues) ou au sein des bâtiments privés
(toitures végétalisées avec système d'infiltration
en pied de bâtiment). Cette action permet également de recharger
les nappes et de garantir une bonne qualité de l'eau via la filtration
du sol. L'intérêt est d'infiltrer l'eau le plus rapidement
possible, afin d'éviter le ruissellement et la pollution potentielle des
eaux. La gestion alternative et la gestion traditionnelle doivent cependant
être complémentaires, le but n'étant pas d'éliminer
les tuyaux, qui sont parfois essentiels pour l'évacuation des eaux en
cas de précipitations exceptionnelles.
Ces méthodes de végétalisation et de
techniques alternatives permettent d'agir à la fois sur l'ICU et sur la
gestion des eaux pluviales, ce qui les rend particulièrement
intéressantes. Il est cependant nécessaire de prendre en
considération les caractéristiques du bâti et du sol dans
le choix des dispositifs. Le coût est également à prendre
en compte, tout comme l'entretien qui peut être plus ou moins fastidieux
selon les techniques.
Hormis l'apparition de nouvelles techniques, de nouvelles
pratiques émergent depuis quelques années. L'idée est
d'engager le citoyen dans la conception et l'élaboration même des
futurs projets urbains menés par les collectivités.
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