2. Recommandations
Quelques suggestions ont été formulées
pour l'amélioration des mécanismes de prévention et de
gestion des risques d'inondations au Burkina Faso.
A ce titre, les suggestions sont faites à l'endroit de
:
Au Conseil National de Secours d'Urgence et de
Réhabilitation
? Mettre l'accent sur la préparation et la gestion
préventive des catastrophes naturelles à travers des actions de
sensibilisation des populations locales sur les mesures de prévention
à adopter et veiller au pré-positionnement du dispositif de
secours d'urgence pour réduire les pertes en cas de catastrophes. En
témoigne les inondations de 2012 n'ont pas connu une mobilisation
adéquate et à temps des secours d'urgence.
? Compte tenu de la pluralité des structures, des textes
et des plans de gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso, il
faudrait restructurer le CONASUR en renforçant ses capacités
techniques, financières dans le but d'avoir une agence unique
fédérative de toutes les interventions de gestions des crises au
Burkina. La Direction Générale de la Protection Civile (DGPC) qui
est chargée de définir l'ensemble des mesures que requiert la
sauvegarde des biens et des personnes en cas de catastrophes majeures doit
travailler en étroite collaboration avec le CONASUR. Aussi il faudrait
que le SP/ CONASUR révise sa ligne budgétaire
dédiée aux démembrements régionaux afin de
renforcer leurs moyens d'action.
? Travailler à renforcer le fonctionnement du
système d'alerte précoce qui permettra d'informer à
l'avance les autorités compétentes sur l'imminence des
inondations. Ce système facilitera l'évacuation des populations
des zones d'habitations et permettra aussi d'éviter/réduire les
pertes humaines et économiques.
? Renforcer les ressources humaines du SP/CONASUR en
créant une section qui va s'occuper spécialement de la gestion
des ressources humaines (GRIT) et s'atteler à des formations
régulières du personnel pour permettre une gestion efficiente de
la structure.
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> Faire participer les populations à la base dans
les stratégies de préventions des risques. Préparer et
former les populations afin qu'elles développent une culture de
réaction immédiate et efficace. En effet, les populations ne
doivent pas être perçues comme des victimes et doivent
acquérir des compétences et des capacités qui leur
permettent de réagir en cas de catastrophes, elles doivent
développer des comportements d'adaptation et accroitre leur
capacité de résilience face aux catastrophes.
Au gouvernement
> Appuyer les actions du CONASUR en favorisant
l'implantation d'un centre de secours d'urgence dans toutes les régions
au niveau décentralisé et veiller à la formation de
secouristes volontaires.
> Vulgariser la formation d'experts nationaux en
prévention et gestion des catastrophes et situation d'urgence, de 2008
à 2012 on en comptait 98712 sur le territoire national ;
> La nécessité de renforcer le CONASUR,
notamment ses structures décentralisées en leur affectant chaque
année les ressources financières, matérielles et humaines
nécessaires à l'accomplissement de leurs missions sur le terrain
;
> L'approfondissement de l'examen de l'outil de collecte de
données proposé par l'approche MIRA1 afin de l'adopter et
l'utiliser comme outil national lors des évaluations des effets des
catastrophes humanitaires. (Le MIRA (Multisectorial Initial Rapid Assessment ou
Evaluation Multisectorielle Initiale Rapide) est une nouvelle approche
d'évaluation conjointe qui permet d'avoir une photographie
complète d'une situation de crise dans les 72h de la survenue d'une
catastrophe afin d'éclairer la prise de décision et de mobiliser
rapidement des ressources pour une réponse multisectorielle
coordonnée et concertée. Cette approche est une initiative du
Comité Permanent Inter organisations du Système des Nations Unies
qui permet de déterminer rapidement les besoins prioritaires des
populations victimes d'une catastrophe et de définir les
priorités stratégiques d'intervention humanitaire) ;
> Le constat fait sur la précarité de
l'habitat durant les dernières inondations montrent que le l'accent doit
être mis sur l'accompagnement pour « mieux construire »,
à travers notamment le transfert de compétence, la mise à
disposition de matériaux et moyens de construction locaux. Il s'agit
aussi d'appuyer des activités d'adaptation aux changements climatiques
;
12 Gouvernement du Burkina Faso « Plan de
contingence Multirisque de préparation et de réponse aux
catastrophes », p18
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? La Direction Générale de la
Météorologie doit être incluse dans les acteurs clés
du RRC afin qu'elle puisse déterminer ses rôles,
responsabilités et attentes dans le circuit institutionnel existant.
? Faire des investissements importants dans l'acquisition du
matériel et équipements pour les acteurs clés (les
pompiers, la Météo, le CONASUR, la DGPC et les
collectivités territoriales/locales).
? Le Ministère de l'habitat et de l'Urbanisme doit
veiller à l'application stricte des règles dans les domaines de
l'aménagement urbain.
L'enquête menée auprès des ménages
sinistrés a permis d'avoir leur point de vue sur les mesures de
prévention à adopter. A cet effet 72% des chefs de ménages
interrogés exhortent le gouvernement au renforcement des
aménagements urbains en veillant au curage des réseaux
d'assainissement existants et à la densification pour faciliter
l'écoulement des eaux de pluie, notons qu'il est aussi de la
responsabilité de la population d'adopter des comportements positifs en
matière d'urbanisme et de protection de l'environnement. Certains
ménages (15%) suggèrent que des campagnes de sensibilisation sur
les risques de catastrophes naturelles soient organisées surtout dans
les zones non loties ou nouvellement loties et aussi sur tout le territoire
(à cet effet des spots publicitaires sont diffusés à la
télévision par le Ministère de l'Environnement et du
développement durable). D'autres ménages (13%) suggèrent
également que le gouvernement procède à une
délocalisation effective des populations des zones inondables ou que des
sanctions soient imposés aux populations pour l'entretien des caniveaux.
D'après les résultats de cette même enquête, au titre
d'une meilleure gestion future d'éventuelles inondations, 40% des
ménages soutiennent que des sites adaptés (déjà
viabilisés) soient dégagés pour reloger les
sinistrés d'inondations. 21% des ménages suggèrent qu'il
y'ait plus de transparence dans la gestion en mettant en place lors des
sinistres, des comptes bancaires spéciaux pour y loger les fonds
destinés à la gestion pour éviter les malversations
financières. Au niveau de la gestion des inondations, les suggestions
concernent plus l'aménagement de sites adaptés pour le
relogement, la gestion efficace des ressources financières
allouées aux sinistrés.
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