1. Défis
Même si la dimension réduction des risques de
catastrophes est aujourd'hui prise en compte à un niveau très
élevé, il est à noter que des défis importants
restent à relever en la matière. Ces défis se situent au
niveau de la prise en compte effective de cette dimension dans les plans de
développement territorial et les investissements sectoriels. Les
incertitudes qui demeurent quant à l'évolution future du climat
et aux transformations induites de l'environnement qui vont intervenir au
Burkina Faso, suggèrent d'orienter la réflexion vers des mesures
de gestion des risques « sans regrets ». Un effort
d'intégration des effets des changements climatiques devrait en effet
concerner particulièrement la Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable(SCADD). Il
s'agit de mettre en oeuvre des mesures de gestions des risques, susceptibles
à la fois de renforcer l'impact social et économique de la SCADD
et de réduire la vulnérabilité de cette stratégie
au bouleversement du climat. Les défis sont aussi d'ordre
institutionnel, humain, matériel, technique et financier.
Les principaux défis concernent :
? La réorganisation des attributions des structures en
charge de la gestion des crises est nécessaire. Les
événements du 1er septembre 2009 ont permis de
constater, qu'une étroite
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collaboration avec les forces armées militaires pour la
gestion des secours d'urgence est optimale pour les opérations
futures.
> La consolidation des mécanismes de
prévention et de gestion des secours d'urgence sur l'ensemble du
territoire à travers la mise en oeuvre et l'application effective du
Plan de contingence multirisque qui est un challenge car il doit être
décentralisé ;
> L'élaboration et l'application des plans
régionaux et provinciaux de riposte aux catastrophes naturelles ;
> Le fonctionnement du système d'alerte
précoce est embryonnaire. En effet les dispositifs d'alerte existent
mais sont plus nationaux que locaux. Le Gouvernement Burkinabè a mis en
place plusieurs systèmes sectoriels d'alerte précoce et
d'information dans les domaines comme la santé, la
sécurité alimentaire, cependant, il n'existe aucun
mécanisme harmonisé fédérant l'ensemble de
l'information disponible sur les risques de catastrophes, d'où la
nécessité de synergie entre les différents
mécanismes d'alerte précoce ;
> Au niveau du système d'information, il importe de
noter que, malgré les efforts réalisés par les
différents acteurs, beaucoup reste à faire pour mettre à
la disposition de l'Etat des informations pertinentes, à jour et en
temps réel dans la perspective d'actions anticipées ;
> Le financement des actions de prévention des
risques de catastrophes naturelles reste insuffisante , compte tenu du fait que
les partenaires financiers sont la plupart du temps apte pour financer la
réhabilitation, il n'y a pas suffisamment de prise de conscience pour
élever la prévention et la préparation en priorité
nationale pour réduire les coûts humains et économiques des
catastrophes naturelles ;
> L'implication des communautés locales ainsi que
des autorités issues des terroirs notamment à risque, reste
relativement faible. Cela reste une priorité car, il est reconnu que les
capacités des groupes sociaux à faire face aux catastrophes sont
fonction de leur niveau de préparation à la gestion des risques.
Bien que des dispositions y relatives soient prévues dans l'organisation
du CONASUR, les récentes inondations ont démontré que ses
démembrements au niveau local (Régions, Provinces,
Département ou villages) n'ont ni moyens d'existence réelle, ni
capacités à faire face à ce type de situation en attendant
l'intervention du niveau national ;
> La faible couverture territoriale en centre de secours
est insuffisante et rend difficile la coordination des actions d'urgence. En
effet il n'y a que cinq(5) villes qui disposent de centres de secours.
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