VI.2.2. Recommandations pour
stimuler la demande des titres financiers
Ø Les responsables des bourses africaines devraient
donc orienter, dans un premier
temps, leurs efforts de promotions vers les investisseurs
locaux. Ils devraient encourager les investisseurs institutionnels locaux
à investir dans les titres existants (comme c'est le cas au Nigeria) et
les entrepreneurs financiers qualifiés à développer des
fonds communs de placement afin de permettre à un plus grand nombre de
citoyens, surtout ceux de la classe moyenne, d'investir dans ces
véhicules de placement (comme c'est le cas au Ghana et au Kenya). Une
forte participation des investisseurs locaux pourrait aussi prémunir les
marchés des effets spéculatifs des flux étrangers.
Toutefois, tous ces efforts resteraient vains si la pauvreté
extrême des populations, le bas niveau de revenu et le faible taux
d'épargne persistent. Les efforts de promotions devraient donc
s'accompagner de ceux de la résolution des problèmes liés
au sous-développement du secteur privé mentionné plus
haut, pour créer et maintenir des emplois afin d'atténuer en
partie le problème de la pauvreté.
Ø Dans un deuxième temps, les bourses africaines
devraient cibler surtout les
FRAMA et d'autres fonds régionaux à travers des
campagnes de promotions adéquates tant sur le continent qu'à
l'extérieur. Comme bon nombre de ces fonds sont suivis par des
systèmes internationaux de bases de données financiers (tel que
Morningstar, S&P, Bloomberg, Thompson-reuters, etc.), leurs investissements
en Afrique pourraient accroître la visibilité des titres et des
marchés africains sur le radar d'autres grands gestionnaires de fonds
globaux (FGME). Quoi qu'il en soit, les autorités des bourses africaines
devraient organiser régulièrement des évènements
financiers ciblés (forum, conférence, road-show, etc.) hautement
médiatisés sur les opportunités que pourraient offrir
leurs marchés à ces types investisseurs (Atiopou, 2005).
Ø Toutefois, ces pays se doivent de rester prudents
lorsqu'ils mettent en oeuvre des
réformes visant à libéraliser leurs
marchés boursiers. En effet, des changements rapides peuvent
altérer les motivations des banquiers et des organes de
réglementation et par là même entraîner des crises
financières. Le gradualisme devrait l'emporter sur les réformes
radicales, (Panizza U., (2012)).
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