3- Présentation des résultats
Dans le cadre de ces résultats, nous nous focalisons
sur les thèmes qui ont été le plus
répétés lors des entretiens. D'abord, nous dressons un
cadre socio-professionnel des participants avant de décrire leur
perception et expérience dans la pédagogie, leur manière
d'enseigner et la préparation du cours en détaillant un peu le
plan de cours et son déroulement en classe. Nous présentons aussi
la compréhension des médecins enseignants sur l'andragogie avant
de discuter sur l'évaluation. Enfin, nous rapportons l'ensemble des
problèmes dans l'enseignement médical qui ont été
soulevés lors des entretiens.
3.1 Caractéristiques socio-professionnelles des
sujets
Notre échantillon était ainsi reparti : 40% de
spécialistes en épidémiologie, médecine interne,
infectiologie, médecine familiale, gynécologie dont 20% de
médecins cadres travaillant au niveau de l'administration,
stratégie et gestion de programmes de santé à la Direction
Sanitaire du Centre (DSC)12, et 60% de médecins cliniciens
généralistes qui sont résidents en service social. Le
service social [est une année de travaux pratiques]
institué par l'Etat haïtien pour les professionnels de la
santé fraichement diplômés des facultés de
Médecines et des écoles des infirmières (ZL/UEH,
2014: xi). Majoritairement hommes, soit 80%, ils n'ont que très peu
été exposés à la pédagogie et aux
méthodes d'enseignement à l'exception des spécialistes qui
ont suivi des séminaires sur l'andragogie avec le MSPP, Zanmi Lasante ou
par des présentations académiques lors de leurs
résidences. Ces derniers décrivent plus aisément les
principes pédagogiques dans le cadre des cours dans les écoles en
sciences infirmières où ils enseignent
généralement.
3.2. Expériences et perception de
l'enseignement
Généralement les médecins enseignants
commencent très tôt dans l'enseignement de façon
irrégulière et informelle. Avec l'aide des amis, ils
débutent aux environs de la troisième année de
médecine, à enseigner dans les écoles de sciences
infirmières du secteur privé. Ils n'ont pas été
recrutés, évalués ni examinés par la direction.
Ainsi, certains participants soulignent : « j'ai mon amant... qui m'a
dit si vous voulez, on pourrait déposer un cv. Et bien je vais le faire
», « un de mes collègues m'a donné un cours
d'anatomie ». C'est ainsi, rentrent-ils facilement dans
12 Organe déconcentré du Ministère de la
santé publique et de la population (MSPP)
20 | P a g e
l'enseignement et accumulent des expériences en classe.
Ils croient, cependant, dans l'échange et dans le respect des
étudiants mentionnant « c'est l'échange, on donne
quelque chose et on reçoit aussi. Il y a un échange
là-dessus, toujours on apprend quelque chose des autres ». Les
raisons qui les motivent et les poussent à enseigner
généralement c'est pour « apprendre une deuxième
fois en se rappelant des notions [étudiées à la
faculté de médecine], c'est un moyen de faire de la
recherche approfondie et de partager leur savoir, le transmettre aux jeunes
qu'ils forment », « je profite de l'enseignement pour
accumuler ma connaissance » soulignent-ils. Et aussi, quand les
étudiants maitrisent et comprennent la matière enseignée
« quand je dispose les cours et après je fais une courte
évaluation et que le message est passé... Donc, les
étudiants sont satisfaits ». Croyant que l'enseignement est un
art, la maitrise de la matière clinique leur suffit pour le transmettre
aux étudiants en modélisant leurs anciens enseignants.
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