I.2.2 Enseignement assiste par ordinateur (EAO)
I.2.2.1 Présentation
Dans les premières recherches utilisant l'informatique
à des fins pédagogiques, l'ordinateur est considéré
comme une « machine à enseigner ». En 1970, le terme d'EAO
« Enseignement Assisté par ordinateur » commence à
être utilisé. C'est un type de programme éducatif
conçu pour servir d'outil d'enseignement. A partir de ce terme, toute
une série de sigles se sont succédés et une ribambelle de
définitions ont été données pour un même
sigle. Vivet (1989) donne différentes acceptions du sigle EAO, allant
d'Enseignement Assisté par Ordinateur, en passant par Echanges
Améliorés par Ordinateur et Environnement d'Apprentissage
Optimal. Puis ce sigle se modifie en EIAO pour désigner initialement
Enseignement Intelligemment Assisté par Ordinateur et plus tard pour
Environnement Interactif d'Apprentissage avec Ordinateur.
Actuellement le terme le plus employé est
l'Environnement Informatique pour l'Apprentissage Humain (EIAH). On voit bien
entendu que cette évolution est étroitement liée à
l'utilisation première de l'ordinateur (apprentissage-
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enseignement) ainsi qu'aux évolutions du matériel
et de ce qu'il permet de réaliser.
I.2.2.2 Principe
On décrit l'Enseignement Assisté par Ordinateur
(EAO) comme l'enseignement-apprentissage au moyen de l'ordinateur. Né du
traitement informatique de l'enseignement programmé, qui découpe
les connaissances à acquérir en éléments simples,
du plus élémentaire au plus complexe, l'EAO fonctionne sur le
modèle béhavioriste, selon le schéma
stimulus-réponse-évaluation. Ainsi chaque réponse de
l'apprenant déclenche celle de l'ordinateur, conformément
à ce que le concepteur du logiciel a prévu.
Gagné, Wagner et Rojas (1981) ont identifié neuf
principes d'apprentissage dans un EAO, les voici brièvement
énumérés :
1. la contiguïté stimulus-réponse : fait
allusion au délai entre la présentation d'un stimulus et le temps
de réaction à ce dernier ;
2. la richesse des sollicitations : ce principe vise à
multiplier les occasions d'associer stimuli et réponses afin d'assurer
la rétention ;
3. l'usage adéquat des répétitions :
contribue à la consolidation de l'apprentissage en cours ;
4. l'à-propos de l'interaction ou du renforcement :
prévoir une période de synthèse ou de révision sur
les informations passées afin de faciliter leur amalgamation aux
nouvelles informations ;
5. la pertinence des indices utilisés : leur usage
judicieux peut amener l'apprenant à induire des associations difficiles.
La disparition progressive de ces indices assurera la cristallisation des
réponses ;
6. une organisation originale du contenu et un usage
judicieux des techniques de rappel : ce principe consiste à
prévoir une période de synthèse ou de révision
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sur les informations passées afin de faciliter leur
amalgamation aux nouvelles informations ;
7. la variété dans les stratégies de
présentation : ce principe a pour but de caractériser les
habiletés intellectuelles des apprenants et d'en dégager un
modèle d'apprentissage ;
8. le respect des différences individuelles : à
l'aide des exemples nombreux et diversifiés, faire ressurgir en
mémoire court terme des informations antérieures ou des
stratégies d'acquisition déjà maîtrisées
(individualisation de l'apprentissage) ;
9. l'évaluation constante des attitudes : les
attitudes de l'apprenant influencent d'une façon ou d'une autre la
qualité de l'apprentissage. La réussite d'un apprentissage
dépend pour beaucoup des attitudes de l'apprenant (la motivation
intrinsèque et extrinsèque, la motivation rattachée
à la tâche, de celle rattachée à la performance, au
niveau d'aspiration de l'apprenant, à son goût de
compétitivité, à son désir d'appartenance, son
niveau d'anxiété, sa crainte de rejet et son besoin de
renforcement).
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