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Description des consequences des violations de coutumes luba-kasai et leurstherapies

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par Augustin MUBIAYI MAMBA
Université de Kinshasa - DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES (DES) EN PSYCHOLOGIE 2014
  

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2.2.2. Viol.

La culture Luba réprime le viol, surtout celui sur mineur. Quand une jeune fille a été violée, le fauteur doit payer des amendes considérables à la famille de la fille. C'est tout le village qui est mis au courant de cet acte ignominieux et on crie sur la fille surtout si celle-ci vient de perdre sa virginité. On parle souvent d'abus de la fille (kunyanga muana wa bakaji) mais aussi on dit qu'elle vient de connaitre le sixième commandement (diyi disambombo), ici l'on fait référence au sixième commandement biblique qui dit « tu ne commettras point d'adultère ». Cette scène affecte négativement le psychisme de la fille et ses conséquences sont l'isolement, le rejet des hommes, le refus de se marier, l'infécondité, etc.

Il y a dans la société luba des cas de viol par défi. Cela arrive souvent aux filles qui se croient plus belles du village ou de la contrée et qui défient tous les garçons. Les garçons complotent souvent pour les trouver sur le chemin de la rivière ou dans un coin reculé pour les violer. D'autres jeunes gens promettent aux filles qu'elles vont être violées. Et une expression vulgaire dans ces milieux dit : lekela kumpotela, panakupeta ku kasuku ka kulayi numona munakuenza = cesse de m'importuner, si je t'attrape aux brouissons du coté des rails tu verras ce que je ferai de toi ».

2.2.3. Parjures (nshiya, milau, mitshipu,)

La parole prononcée a une force extraordinaire. Chez les baluba, on conseille toujours de contrôler sa langue, car la langue peut tuer ou provoquer la mort. C'est ainsi qu'en cas des querelles entre frères/soeurs, les ancêtres luba disaient : « matandu nkumoyo kuenda, tshinji ntdhilunguishi » qui signifie « on peut bien se quereller, mais pas garder la haine » ; Ceci pour demander aux frères/soeurs qui se disputent de banaliser et se réconcilier vite et non garder la rancoeur. Puisque sous l'effet de la colère, on peut prononcer des paroles méchantes pouvant provoquer les litiges sociaux (mikiya), on peut être amené à prononcer des parjures qui auront des conséquences dans le futur. Ces paroles peuvent être du genre, « désormais toi et moi on ne mangera jamais ensemble », ou « qu'on ne se verra que dans la tombe » et en tshiluba il y a des expressions semblables telles que « bua kudia nebe nku ngulube », ou encore « kuetu nebe nku bajangi ». Ces paroles créent une séparation entre frères/soeurs et c'est ce qu'on appelée nshiya. Ses répercutions sont lointaines, parfois dans les générations futures quand les promoteurs de ce précédent sont déjà morts et les victimes sont parfois des innocents comme pour paraphraser Jean de la Fontaine dans le loup et l'agneau où le loup dit que si ce n'est pas toi qui a troublé mon breuvage, c'est donc toi ou quelqu'un des tiens.

Pour prévenir cette situation malheureuse et fatale, il y a un proverbe qui dit : « nsamba utu wibaka padi tshitata, muena mupongo utu ulowa padi diyoyo = nsamba (une sorte de souris) construit dans les marais, le sorcier jette le sort là où il y a des querelles », ou encore, « tupalowela tshinyi, kapayi matandu, kapayi nshiya = pourquoi doit- on y ensorceler, car il n'y a ni querelles ni conflits. » Il y a également d'autres variantes de ces mêmes conseils en guise de leçons à tirer : « talala ngudi tulu/ walala ne nzala kuladi ne muanda =  le calme favorise le sommeil, dors affamé, mais ne dors pas avec des problèmes ».

En ce qui concerne le mulawu (au pluriel Milawu) ou mutshipu (pluriel mitshipu) il s'agit d'une parole chargée de malédiction. Elle est prononcée par une personne qui a le pouvoir sur l'autre. Cette personne peut être un parent ou un chef. La parole de mulawu ou mutshipu est accompagnée d'une scène comme par exemple, une maman qui veut maudire son enfant qui lui a manqué du respect peut dire « wewe, anu meme tshiyi mukunuishe mabele anyi aa, neumone... = toi, sauf si tu n'as pas tété mes seins ici, tu verras... », la mère prononce ses paroles en tenant ou en secouant ses seins. Cet acte va à tout prix avoir des répercutions graves sur ce délinquant s'il ne se ressaisit pas et ne vient s'agenouiller devant sa mère. Il arrive que l'on oublie ces genres de disputes et c'est seulement plus tard quand il y a des effets néfastes que l'on arrive à diagnostiquer qu'il existe des précédents entre cet enfant et sa mère ou son père.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius