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Production durable du cacao en Côte d'Ivoire.

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par Sika Gautier ADOMON
Université Jean Moulin Lyon 3 - DU 2014
  

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BA)La politique de commercialisation du cacao ivoirien

1)La Caisse de stabilisation des prix du café et du cacao

Pendant les années 1960 et 1970, les ressources générées par l'exportation des fèves de cacao et gérées par la CAISTAB ont directement contribué au développement d'infrastructures et à l'effort d'industrialisation du pays. La crise des années 80 marquée par la chute de plus de 40% des cours du cacao inverse le résultat du solde commercial, qui était excédentaire dans les années antérieures. Par ailleurs, ce système était miné par plusieurs maux comme entre autres : la multiplication des contrôles du stade bord-champ ; la corruption et l'augmentation du volume de la dette de la caisse vis-à-vis des exportateurs et banquiers. Pour échapper à tout défaut de paiement, la Côte d'Ivoire cède aux contraintes de l'ajustement structurel.

2) La libéralisation de la filière

L'ajustement du secteur agricole est matérialisé dès 1989 par la mise en oeuvre du Programme d'Appui aux Services Agricoles (PASA). Il associe à la fois des mesures de rationalisation institutionnelles, économiques et fiscales de diversification de la production et de la protection naturelle. Ce programme visait, entre autres, à restaurer la capacité du secteur agricole à assurer la relance de l'ensemble de l'économie tout en créant les conditions endogènes d'un retrait graduel de l'Etat de la production et de la commercialisation.

La Caisse de stabilisation a été dissoute par décret du 20 janvier 1998. En lieu et place, une nouvelle structure dénommée « Nouvelle Caistab » a été mise en place en 1999 avec pour objectif d'établir une concurrence plus équilibrée et plus efficace entre les acteurs du marché. Le capital social de cette nouvelle structure est reparti entre différents acteurs : producteurs (33%), exportateurs (20%), Etat (25%), banques et établissement financiers (8%), acheteurs (6%). Le rôle de la nouvelle caistab se limite à la collecte d'informations et de statistiques ainsi qu'à l'enregistrement des contrats de vente aux exportateurs et des droits fiscaux. Elle participe à la négociation des accords et arrangements internationaux, veille sur la promotion de la qualité et du label Côte d'Ivoire. Enfin, elle est chargée de la formation des opérateurs de la filière (comptabilité notamment) et de la gestion d'un fonds mutuel café cacao.

A partir de 2001, la Filière Café Cacao connaît de nouveau une réorganisation. Au plan institutionnel, la nouvelle réforme a conduit à la suppression de la nouvelle Caisse de Stabilisation et à la mise en place d'un nouveau dispositif de contrôle répondant aux souhaits de l'Etat et de ses partenaires. L'objectif qui a guidé la suppression de la nouvelle CAISTAB était de procéder au retrait de l'Etat afin de confier la gestion de la filière aux producteurs. Cette réforme devait permettre aux planteurs de bénéficier, le cas échéant, des hausses de cours sur les marchés internationaux. Cette libéralisation s'est également traduite par la mise en place d'un mécanisme de recouvrement fiscal simplifié (Droit Unique de Sortie ou DUS). Le nouveau dispositif issu de la réforme est constitué de cinq structures : l'Autorité de Régulation du Café et du Cacao (ARCC), la Bourse du Café et du Cacao(BCC), le Fonds de Développement et de Promotion des activités des Producteurs de Café et de Cacao(FDPCC), le Fonds de Garantie des Coopératives Café-Cacao (FGCC), le Fonds de Régulation et de Contrôle(FRC) (source FIRCA).

L'ambiguïté née de la multiplicité des structures, tant au niveau des statuts qu'au niveau des interventions n'a pas favorisé la transparence dans la gestion des flux financiers du secteur. Un nouveau cadre verra la jour en 2007, le Comité technique de Pilotage et de Suivi de la Réforme de la Filière Café Cacao, avec pour mission principale de mettre en place une stratégie globale intégrant la production, la recherche, la commercialisation, le financement et l'industrialisation en vue d'améliorer et de sécuriser d'une part, les revenus des acteurs en général et des producteurs en particulier et d'autre part, de pérenniser et de rendre viable la filière (Ministère de l'agriculture). Ce comité sera remplacé par le Comité de Gestion de la Filière Café Cacao(CGFCC). Ce Comité est chargé de la supervision, de la coordination et de la direction des activités de gestion de la Filière Café Cacao et rend compte au Comité Interministériel des Matières Premières. Pour assurer la représentativité des producteurs dans la gestion de la filière, il a été créé outre le Comité de Gestion de la filière, un Conseil National des Sages(CNS) composé de producteurs de café et de cacao.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote