BA)La politique de
commercialisation du cacao ivoirien
1)La Caisse de
stabilisation des prix du café et du cacao
Pendant les années 1960 et 1970, les ressources
générées par l'exportation des fèves de cacao et
gérées par la CAISTAB ont directement contribué au
développement d'infrastructures et à l'effort d'industrialisation
du pays. La crise des années 80 marquée par la chute de plus de
40% des cours du cacao inverse le résultat du solde commercial, qui
était excédentaire dans les années antérieures. Par
ailleurs, ce système était miné par plusieurs maux comme
entre autres : la multiplication des contrôles du stade
bord-champ ; la corruption et l'augmentation du volume de la dette de la
caisse vis-à-vis des exportateurs et banquiers. Pour échapper
à tout défaut de paiement, la Côte d'Ivoire cède aux
contraintes de l'ajustement structurel.
2) La libéralisation
de la filière
L'ajustement du secteur agricole est matérialisé
dès 1989 par la mise en oeuvre du Programme d'Appui aux Services
Agricoles (PASA). Il associe à la fois des mesures de rationalisation
institutionnelles, économiques et fiscales de diversification de la
production et de la protection naturelle. Ce programme visait, entre autres,
à restaurer la capacité du secteur agricole à assurer la
relance de l'ensemble de l'économie tout en créant les conditions
endogènes d'un retrait graduel de l'Etat de la production et de la
commercialisation.
La Caisse de stabilisation a été dissoute par
décret du 20 janvier 1998. En lieu et place, une nouvelle structure
dénommée « Nouvelle Caistab » a été mise
en place en 1999 avec pour objectif d'établir une concurrence plus
équilibrée et plus efficace entre les acteurs du marché.
Le capital social de cette nouvelle structure est reparti entre
différents acteurs : producteurs (33%), exportateurs (20%), Etat (25%),
banques et établissement financiers (8%), acheteurs (6%). Le rôle
de la nouvelle caistab se limite à la collecte d'informations et de
statistiques ainsi qu'à l'enregistrement des contrats de vente aux
exportateurs et des droits fiscaux. Elle participe à la
négociation des accords et arrangements internationaux, veille sur la
promotion de la qualité et du label Côte d'Ivoire. Enfin, elle est
chargée de la formation des opérateurs de la filière
(comptabilité notamment) et de la gestion d'un fonds mutuel café
cacao.
A partir de 2001, la Filière Café Cacao
connaît de nouveau une réorganisation. Au plan institutionnel, la
nouvelle réforme a conduit à la suppression de la nouvelle Caisse
de Stabilisation et à la mise en place d'un nouveau dispositif de
contrôle répondant aux souhaits de l'Etat et de ses partenaires.
L'objectif qui a guidé la suppression de la nouvelle CAISTAB
était de procéder au retrait de l'Etat afin de confier la gestion
de la filière aux producteurs. Cette réforme devait permettre aux
planteurs de bénéficier, le cas échéant, des
hausses de cours sur les marchés internationaux. Cette
libéralisation s'est également traduite par la mise en place d'un
mécanisme de recouvrement fiscal simplifié (Droit Unique de
Sortie ou DUS). Le nouveau dispositif issu de la réforme est
constitué de cinq structures : l'Autorité de Régulation du
Café et du Cacao (ARCC), la Bourse du Café et du Cacao(BCC), le
Fonds de Développement et de Promotion des activités des
Producteurs de Café et de Cacao(FDPCC), le Fonds de Garantie des
Coopératives Café-Cacao (FGCC), le Fonds de Régulation et
de Contrôle(FRC) (source FIRCA).
L'ambiguïté née de la multiplicité
des structures, tant au niveau des statuts qu'au niveau des interventions n'a
pas favorisé la transparence dans la gestion des flux financiers du
secteur. Un nouveau cadre verra la jour en 2007, le Comité technique de
Pilotage et de Suivi de la Réforme de la Filière Café
Cacao, avec pour mission principale de mettre en place une stratégie
globale intégrant la production, la recherche, la commercialisation, le
financement et l'industrialisation en vue d'améliorer et de
sécuriser d'une part, les revenus des acteurs en général
et des producteurs en particulier et d'autre part, de pérenniser et de
rendre viable la filière (Ministère de l'agriculture). Ce
comité sera remplacé par le Comité de Gestion de la
Filière Café Cacao(CGFCC). Ce Comité est chargé de
la supervision, de la coordination et de la direction des activités de
gestion de la Filière Café Cacao et rend compte au Comité
Interministériel des Matières Premières. Pour assurer la
représentativité des producteurs dans la gestion de la
filière, il a été créé outre le
Comité de Gestion de la filière, un Conseil National des
Sages(CNS) composé de producteurs de café et de cacao.
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