CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude sur
« les défis de la production durable du cacao en
Côte d'Ivoire », il semble opportun de synthétiser les
faits saillants qui se dégagent de notre cheminement.
Le cacao a été introduit dans le paysage
économique ivoirien depuis l'ère coloniale et est devenu la
première matière d'exportations du pays grâce à
l'apport d'une main d'oeuvre venue de l'actuel Burkina Faso et des zones non
forestières du pays.
Malgré le mode de culture qui est resté
traditionnel, la Côte d'Ivoire a réussi, par l'effet
conjugué de la volonté politique et de sa
végétation propice à cette culture, à surclasser le
Ghana, dès 1977. En effet, avec une production annuelle de 200 000
tonne par an, au début de l'indépendance, la Côte d'Ivoire
est devenue depuis 1977, le premier producteur mondial avec plus d'un million
de tonne par an.
Les ressources issues de l'exportation de cacao ont permis au
pays de prendre son envol économique et de réaliser de grands
travaux d'infrastructures. Mais cette embellie apparente ne résistera
pas à la crise des années 80. En effet, la chute des cours des
matières premières corrélée à la mauvaise
gestion des ressources des années « fastes » a
plongé la Côte d'Ivoire dans une crise sans
précédente.
Cette situation va contribuer à la
déstructuration du secteur cacao, par la baisse du prix d'achat aux
producteurs et par le désengagement de l'Etat, surtout au niveau des
subventions d'entretien. Alors apparaissent des maux qui vont mettre à
mal le secteur ; le vieillissement du verger, les conflits fonciers,
la rareté des sols fertilisants, l'apparition de la maladie du swollen
shoot. En plus, le phénomène de travail des enfants dans les
plantations de cacao et les conditions de vie des producteurs, auquel s'ajoute
l'instabilité politique du pays, vont nuire gravement à l'avenir
du cacao.
Dans la perspective d'une baisse de la production face une
demande de consommation de plus en plus croissante, avec l'arrivée des
pays émergents, la notion de « durable » va
s'associer avec le cacao. Aussi, comment peut-on satisfaire la demande de
consommation si les producteurs ne trouvent plus intérêt à
produire ? C'est-à-dire les producteurs de cacao peuvent-ils vendre
leur produit à des prix équitables, qui garantissent leur niveau
de vie et en intégrant la protection de l'environnement dans leur
système de culture ?
Cette production durable ne pourra être possible que si
le producteur est valorisé par son travail (environnement social et
conditions de vie améliorées) et que la nouvelle reforme de la
filière entamée lui offre plus de sécurité quant
à la fixation des prix. Mais dans la perspective d'une économie
forte n'est-il nécessaire pour le pays de mécaniser son
agriculture et de rendre le cacao moins dépendant des
désidératas et des fluctuations du marché
mondial ?
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