PARTIE I /FILIERE
CACAO : SUCCES ET CRISES
Après la période glorieuse des années
1970, le secteur café cacao est rentré en crise du fait de la
chute des cours des matières premières intervenue dans les
années 1980. Cette crise a mis en évidence les limites de notre
modèle de développement agricole et partant l'option du
modèle économique de la Côte d'Ivoire. Malgré les
efforts des autorités et l'appui des bailleurs de fonds, l'agriculture
ivoirienne, et la filière cacao en particulier, est restée
dépendante de l'extérieur et les techniques culturales, à
l'état traditionnel. Outre la chute des cours du cacao sur le
marché mondial, la production du cacao est confrontée aux crises
sociales et politiques survenues dans le pays ces dernières
années.
Cette partie expose dans un premier chapitre les facteurs qui
ont favorisé le développement de la cacaoculture en Côte
d'Ivoire, et indique l'importance du cacao dans l'économie du pays. Dans
le deuxième chapitre, les facteurs de crises qui ont affecté la
production du cacao sont identifiés.
CHAPITRE I: LES DETERMINANTS
DE L'EVOLUTION DE LA CACAOCULTURE
Ce chapitre situe la production du cacao dans son contexte
historique et économique. Il présente à coté du
rôle joué par l'administration coloniale dans l'implantation de la
culture du cacao en Côte d'Ivoire, les facteurs déterminants de
son essor. Il aborde également le rôle et la place du cacao dans
l'économie nationale, à travers la politique commercialisation du
cacao et son impact sur le miracle ivoirien.
SECTION I : LE ROLE
JOUE PAR LES AUTORITES
Cette section est divisée en deux paragraphes. Le
premier paragraphe aborde de manière succincte l'histoire de
l'introduction du cacao en Côte d'Ivoire et l'action jouée par
l'administration coloniale. Le second paragraphe, quant à lui, il montre
les facteurs déterminants de l'expansion de l'économie de
plantation cacaoyère.
I) L'ACTION DES AUTORITÉS
COLONIALES ET IVOIRIENNES
A)
L'ADMINISTRATION COLONIALE ET L'ESSOR DE LA CACAOCULTURE
Le cacao a été introduit pour la première
fois en 1888 par les Français Arthur Verdier et Amédée De
Brétignières à Aboisso, au sud-est de la
Côte-d'Ivoire. Au départ, cette culture n'a pas rencontré
l'adhésion des populations locales, parce qu'imposée par
l'administration. Il faut attendre quelques années pour voir les
pouvoirs desserrer leur étreinte et offrir enfin des prix incitatifs
pour favoriser l'adoption de cette culture (FREUD Ellen, et alii, dans les
champs du cacao, p 22-23).
C'est donc par la monétarisation de l'économie
et la politique de migration que la métropole a réussi une
véritable révolution dans la production du cacao. En effet, les
autorités coloniales ont imposé des lois qui obligeaient la
population indigène soit à travailler dans les plantations des
colons ou de l'administration coloniale, soit à payer les impôts
non en nature mais en argent.
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