AB) La chute des cours du
cacao
1) Le déclin de
l'économie à partir des années 80
La dépendance de la Côte d'Ivoire vis à
vis des cours mondiaux du cacao est 1'un des facteurs qui vont
précipiter le pays dans une crise profonde qui durera de 1980 à
1993. Entre 1978 et 1986, les cours du cacao chutent de 40 %. En 1981, selon
les chiffres de la Banque Mondiale, les dépenses publiques
d'investissement ont dépassé de 40 % celles inscrites au
Programme d'Investissement Public pour les cinq années
précédentes. Le résultat est immédiat : le pays
connaît en 1980 sa première crise de paiements extérieurs.
Le déficit de la balance des paiements atteint 18 % du PIB, le service
de la dette approche les 40 % du PIB et les avoirs extérieurs nets de la
Banque Centrale sont quasiment réduits à néant.
Après quinze années de «miracle», l'économie
ivoirienne montre ses faiblesses due à sa forte dépendance des
recettes d'exportations des produits agricoles, notamment le cacao.
2) La
dévaluation du FCFA
La crise s'accentue en 1989 et le prix du cacao est
tombé à moins de 25% de sa valeur de 1978. Avec un déficit
public de 16,5% du PIB, l'Etat est à court de liquidités. Le
PIB par habitant poursuit sa chute et passe sous la barre des 1.000 $ en 1993.
L'investissement atteint son plus bas niveau , à seulement 3% du PIB en
1993. Surtout, les mesures de libéralisation rencontrent de fortes
résistances. La Côte d'Ivoire connaît une forte crise
sociale avec la grève des étudiants, des enseignants et des
fonctionnaires. C'est dans ces conditions qu'intervient la dévaluation
en janvier 1994. Elle marque le début d'un nouveau cycle de croissance
pour la Côte d'Ivoire. « En résumé, on peut
affirmer que l'économie ivoirienne, souffre structurellement de deux
maux : elle est trop étatisée ce qui a pour effet de voir
l'activité plonger sitôt que les comptes publics se
dégradent. Elle est trop dépendante des exportations du
café et du cacao , ce qui la met à la merci des retournements de
tendance des cours mondiaux » (Loesse Jacques).
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