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Soutenabilité des finances publiques des pays exportateurs de pétrole de la zone CEMAC. Cas du Tchad.

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par Kem-madje Erick TELIMSEIN
UNIVERSITE CATHOLIQUE DE L?AFRIQUE DE L?OUEST UNITE UNIVERSITAIRE A BOBO-DIOULASSO (UCAO/UUB) - MEMOIRE DE FIN DE CYCLE POUR L?OBTENTION DU DIPLÔME DE MASTER EN SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION OPTION : MACROECONOMIE ET GESTION DU DEVELOPPEM 2015
  

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1.2.4 Du cadre institutionnel et réglementaire de la gestion du pétrole au Tchad

L'enclavement géographique et l'instabilité politique du pays font de ce projet, un investissement à haut risque. C'est ce qui explique sans doute, la déconfiture qui apparaît dans la composition du consortium. En effet, la société pétrolière Américaine Conoco qui était la seule détentrice du permis de recherche à 100% depuis 1969, a cherché à minimiser ses propres risques en faisant entrer en 1971 la société SHELL qui prendra 50% des parts d'actions. Le 31 janvier 1976, la Chevron Oïl Company of Tchad qui est une filiale de standard Oïl of California ouvre une succursale à N'Djaména et entre à son tour dans le consortium en acquérant 25% des parts de Shell. Ainsi, Conoco a 25%, Shell 25%, Chevron 25% et les 25% restant reviennent au Gouvernement tchadien. Mais, les choses ne sont pas restées là, car le mouvement se poursuit. Conoco cherche à se débarrasser du projet, céda la moitié de ses actions à Exxon et en même temps Shell reprend la part du gouvernement tchadien. En 1992, le consortium change de nouveau de composition avec l'entrée d'une compagnie française Elf qui rachète 20% des parts de Chevron d'où la nouvelle composition : 40% pour Exxon, 40% Shell et 20% pour Elf.

En novembre 1999, juste quelques mois avant l'approbation du projet par la Banque Mondiale, un coup dur a été porté contre ce projet car Shell et Elf ont décidé de se retirer pour des raisons de changement de stratégie puisque Elf s'est fusionnée récemment avec le groupe

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TOTAL-FINA. En effet, ce n'est que le 31 mars 2000 que le nouveau consortium international qui devrait désormais exploiter le pétrole de Doba est constitué autour des compagnies américaines Exxon Mobil (40%) et Chevron (25%) ainsi que la compagnie Malaisienne PETRONAS qui détient enfin 35% des parts d'actions du projet.

1.2.5 Contrat et constitution du consortium de doba

L'Etat tchadien et le consortium sont liés par un type de contrat où les recherches, l'exploitation et la commercialisation du pétrole est l'affaire exclusive du consortium. Ce dernier est détenteur d'un droit minier de recherche et d'exploitation pour une période de 5 ans renouvelables deux fois. Au cas où, la recherche s'avérerait concluante, le consortium obtiendrait un droit d'exploitation et de commercialisation du pétrole pendant 50 ans Renouvelables. D'ailleurs c'est ce type de contrat similaire qui avait prévalu dans la plupart des pays producteurs de pétrole notamment dans la région du golfe persique en particulier en Arabie Saoudite car ces pays à l'époque n'avaient pas une maîtrise de l'industrie pétrolière. Ainsi, le Tchad peut bénéficier des recettes sous forme des redevances ou royalties (Indemnisation du propriétaire du sous-sol) qui s'élèvent à 12,5% (les pays du Proche - Orient avaient signé en 1948 le même taux de royalties mais celui-ci avait été remis en cause par la suite) de la production brute et de la taxe sur les profits (bénéfices) nets du consortium. A ces deux revenus principaux, il faut ajouter les dividendes de la participation au capital de Totco et Cotco, et la taxe sur le pipeline. Cependant, le consortium bénéficie des exonérations fiscales sur une période de 10 ans pour compter de la date de sortie sur le marché international du 1er baril de pétrole. Ces exonérations prennent en compte tous les investissements réalisés par le consortium depuis la prospection en 1969, en passant par les équipements, l'exploitation et les prospections qui s'effectueront sur les différentes localités du pays que leur permis couvre.

En somme, les avantages que le Tchad doit tirer de l'exploitation du pétrole semblent être dérisoires par rapport à ceux du consortium, vu les nombreuses exonérations accordées à ce dernier. A l'exception de la redevance sur la production et de l'impôt direct sur les bénéfices, le consortium, ses actionnaires et les sociétés affiliées sont exonérées de tout autre impôt direct sur le revenu frappant les résultats des opérations pétrolières, les bénéfices et les distributions de bénéfices, et de toute taxe, droit, impôt ou contribution de quelque nature que ça soit Frappant la production ou la vente des hydrocarbures et tout revenu y afférent, ou exigible sur les opérations pétrolières ou à l'occasion de l'établissement et du fonctionnement

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du consortium. En effet, le contrat pétrolier est fonction de la haute rentabilité de l'or noir à exploiter et d'une facilité d'exploitation du gisement, or le Tchad ne remplit pas totalement ces conditions. L'exploitation du gisement tchadien ressemble plus à une exploitation offshore puisque le coût est très élevé à cause de la construction du pipeline, et compte tenu de sa qualité, le prix du baril tchadien doit subir une décote de l'ordre de 3 dollars par baril par rapport au prix du baril de Brent et enfin l'enclavement du pays font que le consortium ne Pourrait accepter des taux d'imposition fiscaux très élevées à l'image des grands pays pétroliers où les compagnies se bousculent à leur porte malgré une taxation à plus de 70%.

Les avantages fiscaux consentis par l'Etat sont multiples et nous pouvons en citer : la taxe sur les véhicules, sauf ceux à usage privé ; la contribution foncière relative aux propriétés bâties, sauf pour les immeubles à Usage d'habitation ; la contribution foncière relative aux propriétés non bâties ; la patente ; les droits de timbre ; la taxe forfaitaire sur les salaires ; la taxe sur les primes d'assurance.

Donc, les recettes sont indexées sur l'évolution du prix du baril sur le marché international du pétrole autrement dit, la consistance de ces revenus est liée à une évolution favorable du prix du baril. Mais dans tous les cas, le Tchad qui étant un des pays les plus pauvres de la planète trouve une occasion unique, pour le financement de son développement et partant l'amélioration substantielle du niveau de vie de sa population.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille