1.2.3. Mode d'exploitation du bassin de doba
Les premiers travaux d'exploitation du pétrole ont
commencé en octobre 2000 après l'approbation par le Conseil
d'Administration de la Banque mondiale du projet d'exportation tchadien le 06
juin 2000.
En effet, l'exploitation de cette ressource naturelle a
été rendue possible par la Bénédiction
financière et morale de la Banque mondiale qui a assuré le
contrôle de la gestion financière de ces revenus
pétroliers, pour que ça puisse effectivement contribuer à
la réduction de la pauvreté au Tchad. Son apport financier se
situe dans l'ordre de 93 millions de dollars de prêt dont 39,5 millions
de dollars pour le Tchad et le reste pour le Cameroun et sa présence a
été une caution pour favoriser l'intervention financière
des autres sociétés financières internationales telles que
la SFI.
Le scénario définitif qui a été
retenu pour la mise en valeur des ressources pétrolières est la
séparation du projet de Sédigui de celui de Doba qui était
à un certain moment, un préalable posé par le gouvernement
tchadien. Donc, le gisement de Sédigui (au Nord du Lac Tchad) d'une
faible capacité (réserve estimée à 15 millions de
tonnes), d'une teneur en soufre très faible (0,05%) et pas
d'impuretés dans le fuel est un pétrole léger. Son
exploitation est consacrée uniquement à la consommation locale
pour pallier les difficultés en hydrocarbures.
A cet effet, une mini raffinerie à été
construite à N'Djaména la capitale, et traite le pétrole
de Sédigui qui est drainé par un pipeline de 450 km de long. Par
contre, le site de Doba situé au sud du Tchad dont les réserves
sont estimées à plus de 917 millions de barils est
consacré exclusivement à l'exportation à l'état
brut, avec une production de l'ordre de 225.000 barils par jour pour une
durée de 25 à 30 ans soit 12,5 millions de tonnes de brut par an
et ceci place le Tchad au même niveau de production que le Gabon (13,5
millions de tonnes en 2000) et au-dessus de celle du Cameroun (5,2 millions de
tonnes). Ainsi, l'oléoduc qui relie Doba au
TELIMSEIN KEM-MADJE ERICK Page 15
Soutenabilité des finances publiques dans les pays
exportateurs de pétrole de la zone Cemac : cas du
Tchad
terminal pétrolier du port de Kribi au Cameroun, a un
coût estimé à 3,7 milliards de dollars US et revu à
la hausse a 4,2 USD selon les données de ESSO en 2004. Dont plus de 2,2
milliards pour la construction du pipeline.
Le pétrole brut est transporté par pipeline
jusqu'à Kribi où il est relié à un terminal
flottant, un système de navire transformé en tanker et d'une
capacité de 2 millions de barils et c'est à partir de là
que ce fait, le chargement des navires pétroliers par conséquent,
il n'y a pas de construction de raffinerie à Kribi.
Pour la gestion du pipeline, deux sociétés ont
été créé : l'une de droit tchadien, le Tchad
oïl Transportation Company (Totco) dont le Tchad a 15% d'actions et
l'autre de droit camerounais, la Cameron oïl Transportation Company
(Cotco) où le Tchad est actionnaire à 5% et le Cameroun à
hauteur de 15%. Par contre, le consortium qui exploite et gére le
pétrole tchadien est actionnaire majoritaire de ces deux
sociétés (85% pour TOTCO et 80% pour COTCO).
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