1.2.2. De la découverte a l'exploitation
Les recherches pétrolières avaient
commencé depuis le régime du Président Ngarta Tombalbaye
qui soucieux de l'enclavement et de l'état de dénuement total de
son pays, cherchait des sources des revenus pour le développement socio
- économique de son pays, car assaillis de problèmes financiers.
Dès lors deux permis sont créés pour poser le cadre
juridique de la recherche pétrolière : l'autorisation de
prospection et le permis exclusif de recherche dit permis H. En effet, les
études d'exploitations menées entre 1962 et 1967 par une
compagnie française, le Bureau des recherches pétroliers et
l'ORSTOM, un Institut français de Recherche furent infructueuses. C'est
ainsi qu'à partir de 1968, trois permis de recherche (permis H) ont
été accordés. Le premier a été
accordé à Monsieur Royer (un fonctionnaire français proche
Des milieux diamantaires et pétroliers) pour la zone des Erdis au Nord
du
TELIMSEIN KEM-MADJE ERICK Page 13
Soutenabilité des finances publiques dans les pays
exportateurs de pétrole de la zone Cemac : cas du
Tchad
pays, Mais compte tenu de l'insécurité qui
régnait dans la zone, celui-ci ne pouvait mener ses activités
à terme et son permis fut annulé en 1970. La même
année une entreprise française, à savoir la
société internationale pour la recherche et l'exploitation
pétrolière (SIREP) obtint un permis de 152.000 km2
dans la même zone. Puisque les mêmes causes produisent les
mêmes effets, le projet fut un échec et le permis
supprimé.
Le 09 septembre 1969, une compagnie pétrolière
américaine, le Continental Oïl Company (CONOCO), obtient du
gouvernement un permis exclusif de recherche d'hydrocarbures liquides et
gazeux, pour une durée de cinq ans et couvrant une superficie de 603.900
km2 qui va du Lac Tchad à la région de Doba. Les
travaux de CONOCO se sont avérés fructueux et ont
occasionné un investissement qui se chiffre à plus de 10
milliards de FCFA sur une période de cinq ans
Tableau 1 : Résultats des forages par
CONOCO
Année
|
Puits forés
|
Découvertes
|
Nom du puits
|
Investissements en millions de FCFA par an
|
1974
|
4
|
0
|
-
|
2 341,9
|
1975
|
4
|
2
|
MIANDOUM I SEDIGUI II
|
2 271,06
|
1976
|
4
|
0
|
-
|
2 713
|
1977
|
3
|
1
|
KOME I
|
2 440,525
|
1978
|
1
|
1
|
MANGARA I
|
1 004,5
|
TOTAL
|
16
|
4
|
-
|
10 770,985
|
Source : Tchad et culture n° 109 avril
1978
Ces résultats montrent que sur 4 découvertes
avérées un seul (SEDIGUI) est dans la zone du Lac, par contre les
trois autres (MIANDOUM I - KOME I et MANGARA I) sont dans la zone du sud du
pays ce qui semble confirmer l'hypothèse que le sud du Tchad est assis
sur une grande nappe pétrolière.
Malgré ces découvertes, l'exploitation n'a pas
immédiatement suivi pour cause des divers problèmes liés
à l'insécurité généralisée à
l'intérieur du pays, le coût du baril est relativement
élevé car la zone pétrolifère se trouve à
plus de 1000 km des côtes du Cameroun et cela
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exportateurs de pétrole de la zone Cemac : cas du
Tchad
nécessite la construction d'un pipeline. Donc il faut
une production à grande échelle pour rentabiliser l'exploitation
et cela suppose la découverte d'un "méga - champ" (gros
gisement)
Ainsi, compte tenu des difficultés du pays en
matière énergétique, le Tchad a posé comme
préalable, l'exploitation du pétrole de Sédigui
(près du lac) pour alimenter N'Djaména. Il a fallu attendre, la
découverte en 1989, d'importants gisements (130 millions de tonnes) dans
le bassin de Doba pour envisager réellement son exploitation.
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