C.3. Le test de cointégration
Pour mettre en place un test de cointégration, trois
différentes étapes sont à prévoir :
La première consiste à mener un test de
causalité au sens de GRANGER afin de déterminer s'il existe une
variable endogène dans la relation de long terme entre les recettes et
les dépenses.
La deuxième repose sur une estimation de la relation de
long terme en effectuant une régression par la méthode des
moindres carrés ordinaires (MCO).
Enfin la troisième consiste à appliquer les
tests ADF sur les résidus estimés. Si la série des
résidus récoltés par l'estimation est stationnaire alors
il existerait bel et bien une relation de cointégration et un test de
détermination du vecteur de cointégration à la
Johansen serait légitime. Si la série des résidus est
non stationnaire, alors c'est une preuve indiscutable de la non existence de
relation de cointégration
Dans ce qui suit, nous allons exposer uniquement les
résultats finaux (ceux de la troisième étape), et nous
gardons le détail dans l'annexe18.
Tableau14 : Résultats du test d'ADF sur les
résidus estimés
Variable analysée
|
Test
|
Hypothèse testée
|
Trend
|
Constante
|
Test de
racine unitaire
|
Résultat
|
Resid01 (rest)
|
ADF
|
Non
stationnaire
|
Non
significatif
|
Non
significatif
|
-1,41> -4,48
|
Non
stationnaire
|
Source : Auteur
Le test de stationnarité sur la série des
résidus estimés a fini par confirmer la non stationnarité
de celle ci. Et comme nous l'avons signalé précédemment,
la non stationnarité des résidus signifiait la non
cointégration entre les recettes totales et les dépenses totales.
Il est donc inutile de poursuivre la démarche et déterminer un
vecteur de cointégration. Ainsi les différents tests de
stationnarité et de cointégration, nous confirme la non
stationnarité du ratio déficit/PIB et bien évidemment la
non stationnarité du ratio dette/PIB. D'une manière
18 Document annexe des résultats des tests
économétriques page 57-67.
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générale, ces résultats nous poussent
à confirmer le non soutenabilité de la politique
budgétaire et d'une manière général des finances
publiques Tchadienne entre 2000 et 2010 (période correspondant a la
décennie d'exploitation pétrolière). Ce constat est d'une
part alarmant et d'autre part très délicat à gérer.
En effet, ce n'est pas l'existence des déficits qui met en cause la
solvabilité du gouvernement, mais leur persistance à un niveau
excessif. Le graphique du ratio déficit/PIB témoigne de la
persistance de ce phénomène et montre que durant toute la
période étudiée le déficit n'a jamais pu être
résorbé ou du moins n'a plus retrouvé des valeurs proches
de l'équilibre. En réalité, lorsque le déficit
s'aggrave, cette aggravation n'aura pas tendance à être
corrigée ultérieurement, ce qui pourra conduire à une
augmentation trop rapide de la dette. Ces résultats sont ainsi peu
favorables à l'hypothèse de soutenabilité. La non
stationnarité du déficit est la cause essentielle de la non
soutenabilité. L'absence de relation de long terme entre les recettes et
les dépenses conduit à rejeter la soutenabilité même
au sens faible. Par ailleurs, il est à noter que les résultats
obtenus dépendent d'une part de la période d'estimation et
d'autre part de méthode empirique adoptée.
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