3. Terrains
Pour mener à bien ce travail de réflexion et de
recherche scientifique, il était impératif de définir le
terrain dans lequel nous devions mener nos enquêtes, récolter des
données et rencontrer les différents acteurs concernés par
cette démarche : les porteurs de projet et l'organisme de financement
des projets (les techniciens-évaluateurs). Tout travail de recherche ou
de collecte de données nécessite de la patience, de la
détermination et du courage, car les terrains sont différents,
les caractéristiques ne sont pas les mêmes, l'accès aux
données s'avère douteuse, la disponibilité physique des
personnes ressources pose problème au niveau du calendrier ou en raison
d'autres tâches prioritaires. Seuls la détermination et
l'engagement du chercheur entraîneraient la réussite de
l'action.
Pour la collecte des données de cette étude,
nous avons rencontré les porteurs de projet, acteurs principaux de
l'étude, et les techniciens en charge de l'évaluation des appels
d'offres de l'organisme de financement, avec pour terrain principal le
siège des États ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) à
Bruxelles, en Belgique. On ce qui concerne les porteurs de projets, nous avions
échangé avec les acteurs culturels de terrain, ceux dont les
propositions ont été validées et le financement
accordé. Initiateurs et concepteurs des projets de développement
culturel, ils représentent pour les artistes et les
bénéficiaires de leurs actions, l'espoir d'une vie meilleur ainsi
que du développement humain. Certes parmi eux d'autres n'ont pas des
formations ou des diplômes supérieurs, juste de
l'expérience et la maitrise du terrain, faisant d'eux des concepteurs
d'actions culturelles et d'initiateurs de projets de développement avec
finalité, la création d'emploi. D'autres par contre, sortent des
écoles de
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formations de management, avec des expériences et des
compétences dans la conception et la réalisation des projets
culturels. Des consultassions sont menées entre eux dans le cadre
d'échanges de compétences visant la transmission
d'expériences et des idées.
En ce qui concerne les techniciens en charge
d'évaluation des appels à propositions des porteurs de projets,
ceux dont nous avions rencontré sont fonctionnaires soit du
secrétariat des Etats ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et
d'autres de la commission de l'Union européenne. Tous ne sont pas des
professionnels du métier de la culture, mais travaillent depuis un
certain moment dans le domaine et ont acquis des connaissances et de
l'expérience dans la gestion et l'évaluation des propositions des
porteurs de projets en quêtent de financement. Ils ont missions
d'accompagner les porteurs de projets dans la compréhension et la
maitrise des termes du dispositif de financement, répondre aux besoins
des porteurs de projets de manière permanent suivant un calendrier
établi par l'organisation d'octroi de financement et assistent
techniquement les soumissionnaires dans l'accomplissement de leurs actions
L'accès au terrain nous a permit de collecter des
données et des documents que nous avions analysé dans l'objectif
de comprendre le fonctionnement du dispositif, et la compréhension d'une
évaluation préalable d'un projet culturel. Parmi les documents
analysés, le PRAG (Pratical guide) des procédures
contractuelles dans le cadre des actions extérieures de l'Union
européenne document principal et par excellence de travail dans la
compréhension du dispositif. C'est un document qui décrit des
règles de base du dispositif, le fonctionnement des marches de services,
des marchés de fournitures, de marchés de travaux, des
subventions ainsi que des bases légales. A cela s'ajoute d'autres
documents d'accompagnement dans la maitrise du dispositif détaillant le
fonctionnement et l'appropriation des termes de référence : les
foires aux questions (FAQ) et les lignes directrices à l'intension des
demandeurs de subventions, constituons ainsi le seul document légal. Les
documents ont été trouvés facilement sur conseil des
techniciens sur le site internet de la commission de l'Union européenne
et du secrétariat des Etats des ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique).
D'autre part, nous avions analysé un projet culturel validé et
subventionné dont l'exécution s'est déroulée sur
deux continents (l'Afrique et les Amériques). Un seul projet parce que
nous ne pouvions analyser tous les projets, question de timing. Il nous fallait
nous concentrer sur une seule démarche artistique, chose que nous avions
réalisée. Nous souhaitions également analyser un
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projet culturel rejeté ou non validé par le
dispositif, mais impossible d'en avoir l'accès selon les techniciens du
programme.
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