1.3.2. Les acteurs de terrain
Les porteurs de projet sont les acteurs culturels qui
soumissionnent leurs propositions en répondant à des appels
à projets dans le cadre du programme ACP Cultures+, sollicitant des
financements pour leur permettre de développer leurs projets dans leurs
pays, leurs régions ou leurs secteurs de résidence dans le cadre
du développement des industries culturelles et créatives. En
effet, l'objectif général du programme est de contribuer à
la lutte contre la pauvreté par l'émergence et la consolidation
d'industries culturelles viables et pérennes dans les pays ACP (Afrique,
Caraïbes, Pacifique), au renforcement de leur apport au
développement social et économique et à la
préservation de la diversité culturelle (PRAG, 2012, p.6-28).
L'appel à propositions est ouvert à toute personne qui souhaite
solliciter un financement de la part du programme tout en respectant la
réglementation établie et les normes fixées pour l'octroi
de la subvention. Dans le cadre de notre étude, tous les porteurs de
projet étaient basés en Afrique et développaient des
projets en faveur des populations africaines. Ne pouvant pas analyser tous les
projets culturels ayant obtenu le financement du programme, nous avons
porté notre choix sur un seul projet dont les actions
s'étendaient de l'Afrique aux Caraïbes.
1.3.3. Les entretiens semi-directifs
Le travail de terrain, comme le souligne Bruno Raoul (2002),
nécessite du courage, de la détermination, de l'insistance et la
maîtrise de sa problématique pour ne pas échouer car,
à partir des réponses obtenues, le chercheur se fait une
représentation plus précise du terrain, de la
réalité sociale que sous-tend celui-ci, tout en continuant
à construire son terrain (catégorisation, critères de
différenciation, choix dans la perspective des entretiens...). En optant
les procédures d'entretiens semi-directifs et libres dans le cadre de
notre travail de recherche, nous avions voulu laisser libre cours aux choix de
réponse des enquêtés, avec leurs mots et des détails
faisant sens selon eux. Le
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sociologue Nicolas Lefèvre dans ces cours de
méthodologie de la recherche (2013), souligne que l'entretien
revêt des processus fondamentaux de communication et d'interaction
humaine. L'interviewé s'est senti libre dans les réponses,
sachant que l'entretien n'était ni entièrement ouvert, ni
entièrement fermé. Cette méthode utilisé nous
à permit d'échanger avec les quelques
techniciens-évaluateurs et porteurs de projets, chacun d'eux dans son
domaine d'exercice professionnelle.
L'interaction étant le moyen le plus fiable et directe
dans le recueil des données ou des informations, comme l'explique Sophie
Duchesne (2000), l'entretien est une interaction qui, comme telle, est
structurée dès la prise de contact met l'interviewé dans
une condition de confiance et d'échange facile. Les
techniciens-évaluateurs étant en charge d'évaluer les
propositions des porteurs de projet soumissionnant dans le cadre du programme
ACP Cultures+, il était impératif de les approcher pour en savoir
un peu plus dans leur mode de fonctionnement et de travail. Certes que nous
n'avions pas pu rencontrer directement des évaluateurs ayant la charge
d'évaluer les propositions des porteurs de projets, la parole des
assistants techniques du programme jouant le rôle de
techniciens-évaluateurs (service conseil pour les porteurs de
projets), nous à permit de comprendre le fonctionnement du
dispositif.
Par exemple lors d'un entretien téléphonique
avec une conseillère du département programme de l'Union
européenne, dénommée madame Denise RICHERT (Cf. Annexe),
suivant la question concernant le doute des porteurs de projet qui se voient
déboutés de leurs propositions de projet, elle explique,
l'appropriation du PRAG (Pratical guide) par les porteurs de projet pour
comprendre comment est-ce que les évaluations sont faites, leurs
éviteront de douter de l'action mener par les organismes d'octroi de
subvention. Comme signifier en amont de ce mémoire, en
s'appropriant le document principal présentant les normes et
critères d'éligibilité des propositions de projets, les
porteurs de projet seront à mesurer de conduit et de réaliser les
évaluations préalables sans hésitations et avec assurance
de leurs projets. C'est avec toute transparence que nous travaillons,
ajoute-t-elle, question de mettre en confiance nos interlocuteurs, de les
armer de connaissances et de capacités d'approprier le PRAG (Pratical
guide).
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Cette technique d'entretien semi-directif est une
démarché que le chercheur emprunt pour recentrer l'entretien sur
les thèmes qui l'intéresse quand l'entretien s'en écarte,
et de poser les questions auxquelles l'interviewé ne vient pas par
lui-même souligne Nicolas Lefèvre dans ces cours de
méthodologie de recherche (2013). A travers cette
méthodologie que nous avions opté, nous avions pue avoir les
points de vue des porteurs de projets sur leurs manières de conduire les
évaluations préalables dans la conception de leurs propositions
d'actions, ainsi que les points de vue des techniciens-évaluateurs. De
ces points de vu recueillis, le chercheur analyse les résultats et
réalise des rapprochements de théories suivant sa démarche
de recherche dans le cadre de son travail. C'est le cas de notre travail de
mémoire, les points de vue des porteurs de projet et des
techniciens-évaluateurs, nous ont servie de mieux appréhender le
dispositif et de saisir les contours des enjeux de l'évaluation
préalable dans la conception des projets culturels. Ces
différentes rencontres n'ont pas manqué d'intérêt du
fait que les acteurs donnaient leurs avis et leurs positions vis-à-vis
du dispositif. En effet, pour le chercheur, sa présence physique sur le
terrain change la donne et son regard car les interviews apportent du nouveau
dans la problématique posée avant l'accès au terrain et de
nouveaux matériaux en sus du questionnaire. Les interviews ont permis de
quantifier les réponses et d'évaluer les résultats.
Chacune des rencontres s'est déroulée sur une durée d'une
heure, voire d'une heure et demie maximum.
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