CONCLUSION
Au terme de ce travail
intitulé : « la problématique de
recouvrement des créances commerciales par la SNEL Bukavu : une
approche économétrique », il importe de noter que
la question de recherche était celle de déterminer les facteurs
explicatifs de la hausse de créances commerciales impayées au
sein de la SNEL, dans une perspective de proposer certaines alternatives
à même d'optimiser la gestion des créances commerciales de
ladite entreprise.
A priori, nous avons émis l'hypothèse selon
laquelle les facteurs explicatifs de la hausse des créances commerciales
impayées au sein de la SNEL/Bukavu seraient liés soit à
la gestion de la SNEL elle-même (le taux de facturation, la
Régularité dans la fourniture électrique, le nombre
d'agents recouvreurs, la rémunération d'agents recouvreurs, la
facturation forfaitaire, le nombre d'abonnés).
Certains de ces facteurs auraient un impact positif sur la
hausse des créances commerciales impayées (entraînant la
dégradation du portefeuille de l'entreprise) alors que d'autres
exerceraient des incidences négatives sur les créances non
recouvrées (permettant une amélioration du portefeuille de la
SNEL).
Pour vérifier cette hypothèse de base, nous
avons fait recours à une démarche méthodologique incluant
aussi bien des méthodes (statistique et structuro-fonctionnelle) que des
techniques (documentaire, d'entretien directif et le questionnaire).
Le présent travail a ainsi été
subdivisé en trois chapitres :
Le premier chapitre aborde la revue de la littérature
se rapportant à la gestion des créances commerciales. Il a
été question à ce niveau de donner une revue
théorique, ainsi qu'une revue empirique sur les déterminants de
la hausse des créances commerciales impayées au sein d'une
entreprise.
Le deuxième chapitre traite de la présentation
de la SNEL/Bukavu et insiste sur l'organisation de ses services et l'approche
méthodologique de ce travail.
Enfin, le troisième chapitre analyse et discute les
résultats des données de terrain et procède par une
approche économétrique.
Dans ce dernier chapitre particulièrement, il a
été question d'expliquer par un modèle
économétrique la hausse des créances commerciales
impayées au sein de la SNEL /Bukavu
Pour atteindre les objectifs de cette étude, nous nous
sommes servis des données chronologiques s'étalant sur une
période de 6 ans allant de 2007 à 2012. Sur base de ces
données du terrain, nous avons procédé à
l'estimation des paramètres du modèle.
Au total, 7 variables exogènes ont été
préalablement retenues, comme entretenant une corrélation
théorique avec la variable endogène.
Etant donné que les estimateurs représentent
des valeurs marginales dans le modèle, les grandes conclusions
inférées des résultats de l'estimation ainsi que leurs
implications économiques sont les suivantes :
· La rémunération d'agents recouvreurs
exerce une influence positive sur le taux de recouvrement des créances
commerciales au sein de la SNEL. Notons que cette variable est celle qui rend
mieux compte de la performance enregistrée par la SNEL en matière
de recouvrement des créances commerciales au vu de son ratio de Student.
Ainsi, toute politique de minimisation du risque d'insolvabilité des
clients doit avoir comme levier l'octroi d'un salaire conséquent aux
agents recouvreurs.
· La variable quadratique de la
rémunération des agents recouvreurs est significative et comporte
un signe positif. Cela signifie que l'impact de la rémunération
d'agents recouvreurs sur le recouvrement des créances commerciales n'est
pas linéaire. En effet, il est d'abord positif, mais négatif
dès lors que l'optimum est dépassé.
Le nombre d'agent recouvreurs exerce une influence positive
sur le taux de recouvrement des créances commerciales au sein de la
SNEL. Ainsi un agent recouvreur supplémentaire entraîne une hausse
(c'est-à-dire baisse des créances commerciales non
recouvrées) du taux de recouvrement des créances commerciales de
l'ordre de 0.011310 unités.
La régularité de la fourniture de
l'électricité exerce une influence positive sur le taux de
recouvrement des créances commerciales au sein de la SNEL. Ainsi lorsque
les abonnés sont satisfaits du service fourni par la SNEL, ils sont
prêts à payer leur facture.
· Quant aux variables non significatives ; on peut noter
que le nombre d'abonnés, la facturation forfaitaire et le taux de
facturation exercent une influence faiblement positive sur le taux de
recouvrement des créances commerciales à la SNEL.
Arrivé à ce stade de notre travail, nous ne
prétendons pas avoir épuisé ni trouvé des solutions
miraculeuses à tous les aspects relatifs à la
problématique du recouvrement des créances commerciales au sein
de la SNEL/Bukavu.
Nous osons cependant croire que les quelques aspects
couchés dans ce travail en révèlent un aspect important.
Il doit cependant être complété par d'autres chercheurs en
agissant tant en amont (réfléchir sur la problématique de
la distribution de l'électricité par la SNEL dans la province du
Sud-Kivu) qu'en aval (réfléchir sur les déterminants de
la satisfaction des abonnés de la SNEL dans la ville de Bukavu, ou sur
le même sujet que le nôtre mais en intégrant plusieurs
variables exogènes que nous aurions pu omettre pour autant que les
données soient disponibles pour une plus longue période).
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