III.4. Aperçu sur la gouvernance dans les
chaînes de valeurs
Le système de gouvernance varie d'une chaîne de
valeur à une autre. En prenant d'abord la chaîne de valeurs de
manioc frais vers le milieu urbain (Goma), cette chaîne est relativement
courte comparée aux autres chaînes. Les gouverneurs-clés de
cette chaîne sont les producteurs. Ils y dépensent moins
(lorsqu'on rapporte les coûts à la surface emblavée de
manioc) et obtiennent la plus grande valeur ajoutée. Ce sont
principalement sur ces acteurs que doivent se baser les stratégies
d'amélioration de cette chaîne de valeur. Le travail à leur
niveau doit concerner le moyen de transport et des conditionnements du produit
pour vendre le manioc vers milieu urbain.
Au niveau des commerçants, les stratégies
à mettre en oeuvre doivent s'orienter vers des politiques favorisant la
vente (réduction des taxes et tracasseries le long de la route, mise en
place des structures de contrôle et de traçabilité les
taxes et services publiques légalement autorisés à
prélever sur les commerçants des produits vivriers, etc.). Dans
cette chaîne, le producteur peut jouer deux rôle à la fois;
celui de la production et la commercialisation de manioc frais.
Pour rentabiliser leurs ventes, les petits producteurs
préfèrent la variété améliorée de
manioc offert par des ONG en place (ACF, World Vision, Action d'espoir, etc.)
et qu'ils se distribuent gratuitement -dans la plupart des cas- entre
producteurs selon les affinités et les besoins ressentis par le
producteurs en besoins.
Dans les chaînes de valeur de manioc frais produit pour
le marché local, les producteurs constituent également les
gouverneurs-clés. En effet, ils obtiennent non seulement les faibles
coûts de production mais aussi les fortes valeurs ajoutés
comparativement aux autres catégories d'acteurs. La commercialisation
constitue le maillon le plus faible des chaînes de valeur. La fixation
des prix se fait généralement par marchandage des chaînes
de valeur. Il y existe également un système de crédit
informel correspondant souvent au préfinancement effectué par
certains gros
La deuxième contrainte (également commune
à toutes les chaînes de valeur) est relative aux
difficultés d'accès au foncier. En effet, certaines personnes de
la population se sont déjà accaparées
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commerçants. Le développement de ces
chaînes de valeur passe par le renforcement de l'aspect post
récolte notamment les conditions de transport et la réduction des
faux frais (liés aux forces de l'ordre notamment). La mise en place de
technique de transport de manioc (par exemple des caisses frigorifiées
de transport, etc.) pourrait contribuer à l'amélioration
significative de ces chaînes de valeur, et ainsi participer à la
création de valeurs ajoutées additionnelles.
En ce qui concerne les chaînes de valeur chikwangue et
foufou manioc, les transformateurs constituent les gouverneurs-clés. En
effet, ce sont ces acteurs qui obtiennent la plus forte valeur ajoutée
dans ces chaînes de valeur. Ils y investissent cependant plus de capitaux
que les autres catégories d'acteurs. Le développement de ces
chaînes de valeur pourrait passer donc par les transformateurs. C'est
autour d'eux que pourra donc s'organiser l'amélioration de la valeur
économique de ces chaînes de valeur. Le producteur constitue le
maillon le plus à valeur économique faible de ces chaînes
de valeur. Ceci peut s'expliquer par le manque de connaissance des producteurs
des chikwangues et de foufou à estimer la quantité à
produire pour éviter les invendues en cas de non vente. Cet aspect
pourrait être pris en compte par la recherche. En effet, aucune
information n'existe réellement quant aux variétés et/ou
les caractéristiques de manioc destiné à la production de
chikwangue et moins encore de foufou de manioc. Les itinéraires
techniques pour l'obtention de ces produits - chikwangue - sont peu
maitrisés par les paysans.
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