1.4. Revue des études sur la chaîne de
valeur manioc
Plusieurs études ont été
réalisées sur la filière manioc en vue de sa promotion.
Par exemple, H. NANA TOMEN (2014) met en relation les chaînes de valeur
agricole et la promotion de la sécurité alimentaire en Afrique de
l'Ouest. Il montre que la réalisation du potentiel agricole et
agro-alimentaire dépend d'un ensemble de facteurs économiques,
institutionnels, et politiques. Pour lui, la valorisation de chaîne de
valeur agricole particulièrement vivrière et horticole pour les
marchés locaux et régionaux, compte tenu des perspectives de la
demande permettrait non seulement une meilleure situation de la
souveraineté alimentaire mais aussi de générer des revenus
grâce auxquels le développement économique est
évident; ce qui irait de pair avec la réduction des
vulnérabilités et l'amélioration de la
sécurité alimentaire par une diversification des régimes
alimentaires et une meilleure qualité nutritionnelle de la production
par la transformation et le conditionnement.
Il continu en disant que les possibilités
concrètes d'intensification durable et de création de valeur
ajoutée le long de la chaîne de valeur dépendent des
conditions locales de climat, d'infrastructures et de potentiel commercial et
productif. Ainsi, les acteurs locaux sont souvent les mieux outillés
pour identifier les opportunités si le cadre leur est favorable.
Toutefois, il montre ensuite que l'efficacité du secteur agricole ne
devrait pas seulement être axé sur des mesures visant à
accroître la production agricole primaire, les marchés d'intrants
et les services d'encadrement qui y sont associés, mais également
sur de mesures complémentaires permettant de surmonter les contraintes
en aval des filières et de garantir une compétitivité dans
un marché répondant à une demande effective.
G. SOULE, F. ABOUDOU, et al, (2013) tente d'analyser la
structure et la dynamique de la chaîne de valeur du manioc au
Bénin. Trois grands résultats ressortent de leurs études.
A cet égard, les auteurs montrent que :
? La chaîne de valeur de manioc
constitue une des filières les plus pourvoyeuses d'emplois en milieu
rural. Bien qu'elle soit peu qualifiée, le personnel des unités
de production est constitué pour l'essentiel de femmes. Elle offre une
opportunité singulière d'occuper une frange importante de la
population marginalisée dans milieu rural.
? L'évolution du marché
national est marquée par une forte diversification de la demande. Cette
forte demande est à la base de la mise en marché d'un grand
nombre de
20
produits, tant pour l'alimentation humaine : gari, tapioca,
cossettes, lafun, agbélima, atièké, etc. que pour l'usage
industrielle, amidon et alcool. Le marché national et régional de
ces produits est en pleine expansion, situation qui augure d'heureuses
perspectives de développement pour cette chaine de valeur.
? En dépit des performances enregistrées par la
production du manioc, (augmentation de la production, expansion des aires de
culture), les rendements demeurent encore faibles. Cette situation montre qu'il
existe encore d'importantes marges de progrès à conquérir
au niveau de la production.
Une autre étude est celle de World Vision et ADRA
(Août, 2014) réalisée dans le cadre d'un rapport sur le
projet « JENGA JAMAA II » portant sur la stratégie d'appui
à la chaine de valeur manioc dans le territoire de Kalehe. Cette
étude est partie de l'analyse SWOT et montre que les principales
opportunités et contrainte de la chaîne de valeur manioc dans le
territoire de Kalehe peuvent se résumer en ce qui suit :
V' La contrainte de l'accès au crédit et aux
services financiers est la contrainte la plus sévère à
court terme qui décourage les velléités d'entreprise et
d'investissement ;
V' Le manque d'infrastructures physiques :
vétusté des routes, coût du transport, et
électrification rurale (et coûts liés aux infrastructures
et à l'énergie) ;
V' Environnement politique défavorable au commerce
(fiscalité et procédures, corruption, incohérence de
politiques de sécurité alimentaire avec les politiques de
promotion des exportations) ;
V' Manque d'investissement et de productivité du
capital humain malgré les récentes évolutions positives
(formation, encadrement, éducation, et santé).
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