III- LES RAPPORTS DES DÉTENUS À
L'HYGIÈNE
Au niveau de l'hygiène corporelle, de l'hygiène
vestimentaire et de l'hygiène environnementale, les détenus ne se
comportent pas de la même manière.
3.1- Le rapport des détenus à
l'hygiène corporelle
L'eau est la denrée la plus accessible au camp
pénal si nous considérons les réponses données par
les détenus. Tous en ont accès. Seulement son utilisation pour la
toilette diffère d'un détenu à un autre. Elle
représente pour 60.4% des détenus le seul moyen pour leur
hygiène corporelle même si certain ont des éponge. Ils
n'ont pas de savon.
Vues les conditions dans lesquelles ils vivent, nous disons
que cela est inefficace. Et les résultats d'une telle pratique se voient
avec le fort taux d'infections cutanées dans la prison. La grande
majorité étant exposée aux infections, les 3.5% qui se
lavent tous les jours et correctement sont tout aussi exposés. Avec la
promiscuité (50 détenus par cellule), il est impossible de
s'éviter, de ne pas être en contact physique. De nombreuses
infections se transmettant de cette manière, le risque devient grand
pour les personnes saines.
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3.2- Le rapport des détenus à
l'hygiène vestimentaire
Ce rapport découle évidemment de leur rapport
à l'hygiène corporelle. Avant de laver ses habits, il faut en
avoir pour sa toilette. Ce qui n'est malheureusement pas le cas des centaines
de détenus. Certains pour se donner bonne conscience font la lessive
sans savon ; une pratique qui n'a pas l'effet escompté. Beaucoup par
contre ne se gênent pas, les habits ne sont pas lavés.
Un autre problème rencontré par les
détenus pour avoir une bonne hygiène vestimentaire est
l'impossibilité pour eux de se changer. De nombreux détenus ne
possèdent pas de suffisamment d'habits pour se changer, les habits sont
pour la plupart du temps sales et en mauvais état. Il est difficile dans
ce cas de maintenir une saine hygiène corporelle et vestimentaire.
3.3- Le rapport des détenus à
l'hygiène environnementale
L'hygiène environnementale contribue elle aussi
à l'hygiène générale de l'individu et il est
important d'en prendre soin pour l'esthétique et pour la santé.
Un cadre de vie sale induit sur la santé de ceux qui y habitent.
Au camp pénal, les détenus font l'effort de
maintenir le leur vivable. Seuls 2.8% ne font que balayer leur cellule et
nettoyer les toilettes avec uniquement de l'eau. Ils sont, cependant, plus de
60% à utiliser divers produits pour le nettoyage de la cellule et des
toilettes. Le constat, c'est que ces actions ne sont pas
régulières et soutenus par l'administration.
Par ailleurs, il faut signaler qu'à part le
bâtiment A, il n'y a pas de toilettes extérieures dans les autres
bâtiments. Les détenus à longueur de journée
utilisent les toilettes internes. Cette sur-utilisation entraine une
humidité permanente des cellules donc deviennent des endroits propices
à la prolifération des pathogènes et provoque l'usure du
matériel (robinets). À l'intérieur, il n'y a qu'une douche
et un WC par cellule.
En contact avec les moisissures, les germes et la
promiscuité aidant, il est évident que les infections
cutanées soient difficiles à en guérir.
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