2.3- L'inexistence d'activités dans la prison
Un regard sur des détenus dans la cour montre
clairement qu'il y a un manque criant d'activités. Ce manque
d'activités pousse évidemment ou renforce inéluctablement
le détenu dans la lassitude, la passivité. Il retire en lui toute
envie de se motiver pour une nouvelle activité surtout quand celle-ci ne
lui procure aucun avantage lucratif comme ceux qui vont en corvée ou
dans la cuisine. En effet, ces derniers ont des avantages divers. Par exemple,
ceux qui sont à la cuisine ne manque jamais de nourriture (ils sont
l'objet de toutes les convoitises de la part de leurs camarades), ceux qui vont
en corvée extérieure (maraîcher, rizière, champ
d'ignames, de manioc) non seulement sortent tous les jours de la
85
prison, également, ils ont droit souvent à la
cigarette, ils font du commerce avec le bois qu'ils ramènent à
chacune de leur sortie, renforçant par la même occasion leur
autonomie financière. Ils peuvent ainsi s'acheter du savon et d'autres
articles. La pratique d'activités socio-cuturelles (les cours
d'alphabétisation, de lecture, les ateliers de chant, de danse) n'existe
pas à l'intérieur de la prison. Or, il est prouvé que ces
activités contribuent à l'amélioration de l'estime et
l'affirmation de soi. Ces activités développent les
capacités d'adaptation, de socialisation et le sens de la
responsabilité. Par conséquent, elles améliorent l'image
de soi en faisant le plus attention à son hygiène.
|