IV- UN FAIBLE NIVEAU DE SENSIBILISATION
Moins de 4%, c'est le pourcentage de détenus
enquêtés qui ont une connaissance des causes de leurs
problèmes de peau. Il faut dire ici que depuis l'ouverture du camp
pénal, il n'y a jamais eu de sensibilisation de masse des détenus
quant au respect des règles d'hygiène. Ceux qui l'ont
été, ont seulement reçu des conseils de travailleurs
sociaux. Ce sont des actes isolés et non coordonnés qui n'ont pas
un impact significatif sur l'ensemble de la population carcérale.
Connaissant le rôle et la valeur des consignes
officielles en milieu carcéral, ce qui ne provient pas de
l'administration a de fortes chances de ne pas aboutir. Quand des consignes
proviennent de la direction ou de la sécurité intérieure,
elles ont une valeur obligatoire et dont le non-respect peut entraîner
des sanctions.
Une sensibilisation contribue à donner aux
détenus des informations sur la maladie, ses causes, ses
conséquences et surtout comment faire pour l'éviter. Une
sensibilisation efficace nécessite alors une mise à niveau des
formateurs, une maîtrise du sujet. Lorsque les informations sont
divergentes, elles donnent lieu à des interprétations multiples,
souvent erronées avec une inefficacité à la fin.
En matière de santé, il est plus
qu'impérieux que les populations aient la même information, la
même connaissance de la maladie pour mieux s'en prémunir.
Le manque de sensibilisation est éloquent avec le
pourcentage des détenus interrogés qui disent ne pas savoir ce
qui est à la base de leurs problèmes de peau. Ils sont 72.3%
quise lavent régulièrement et malgré cela ils ont des
problèmes cutanés. Leur analyse prouve qu'ils n'ont pas
suffisamment d'informations sur les modes de transmission, les causes de ces
maladies. Par ailleurs, ceux qui en savent un peu, ont des propositions peu
convaincantes.
Nous déduisons alors que le manque de connaissance de
ces maladies provoque des attitudes peu recommandables comme ceux qui ne
trouvent pas nécessaire d'aller à l'infirmerie (24%) pour se
faire consulter. Leur comportement les expose
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à des conséquences encore plus graves de ces
infections mais également d'exposer leurs codétenus à ces
mêmes pathologies.
Toute chose, qui, si rien n'est fait participera au maintien
ou à la prolifération des pathologies de la peau au sein de la
prison.
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