I.2. Problématique
Selon une étude de la coopération technique
allemande, (GTZ-PGDRN, 2006) portant sur la mise en oeuvre d'une vingtaine de
plans d'aménagement forestiers au Cameroun, trois quarts (3/4) de
ceux-ci ne remplissent pas la moitié des critères des
référentiels de certification de gestion durable. Il existe
dès lors un réel écart entre l'élaboration des
plans d'aménagement forestiers et leur mise en application effective.
En outre, la gouvernance actuelle du secteur forestier est un
frein majeur pour la réussite de la gestion durable des forêts car
les dispositions réglementaires ne sont pas toujours suivies
(Corbier-Barthaux ,2011). De plus, l'exigence légale de
l'aménagement a surtout progressée au niveau administratif et
documentaire mais sa mise en pratique sur le terrain reste encore très
hypothétique même dans le cas des sociétés
forestières les plus avancées au Cameroun
(Corbier-Barthaux ,2011).
Par ailleurs, sous la pression de la part des marchés
européens, certains exploitants forestiers se sont résolument
engagés dans des démarches volontaires d'encadrement de
l'aménagement forestier pour appuyer et confirmer leur respect des
exigences légales mais le dispositif de suivi est peu organisé
pour adresser ces mesures sur le terrain (GTZ, 2006).
A cet effet, soucieux de maintenir la capacité
productive de la forêt, de ses fonctions écologiques,
économiques et sociales, la Fabrique Camerounaise de Parquet (FIPCAM)
s'est résolument engagée vers le processus de gestion durable des
concessions forestières qui lui sont attribuées. Dans sa
démarche, elle a élaboré des procédures internes et
des fiches techniques pour ses activités forestières. Celles-ci
ont été développées à partir des lois et
normes nationales en vigueur au Cameroun, des prescriptions du code
régional FAO/UICN d'exploitation à faible impact et des
référentiels de certification. Cet engagement s'est traduit par
l'obtention du certificat de légalité OLB délivré
par Bureau Veritas Douala en 2013 pour ses produits bois.
Bien que l'élaboration des procédures internes
et des fiches techniques de l'entreprise aient pour base documentaire les NIMF
et le code régional FAO/UICN, on s'interroge cependant sur le niveau de
mise en oeuvre de ces mesures dans les UFA gérées par FIPCAM.
C'est dans cette perspective que se situe cette étude. Au regard de
cette situation, il est question d'évaluer le niveau de mise en oeuvre
des mesures d'exploitation à faible impact dans l'AAC N0 3 de
l'UFA 10 035. A cet effet, nous pouvons poser les questions de recherche
suivantes :
· quelles sont les mesures d'exploitation à faible
impact prises en compte pour le suivi évaluation ?
· les procédures internes de l'entreprise
relatives à l'exploitation forestière sont elles conformes aux
NIMF et aux prescriptions du code régional FAO/UICN ?
· quel est le niveau de mise en oeuvre des mesures
d'exploitation forestière à faible impact dans l'UFA
10 035 ?
· comment peut-on remédier aux écarts
constatés ?
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