III.3.2. La détection
de l'autocorrélation :
La détection de l'autocorrélation ne peut
s'effectuer qu'à partir de l'analyse des résidus, les seuls
connus.
Examen visuel des résidus
On peut, sur un graphique (t,et),
représenter les résidus par rapport au temps et vérifier
s'ils sont soit positifs, soit négatifs sur plusieurs périodes de
temps (autocorrélation positive) ou s'ils alternent
(autocorrélation négative). Mais souvent l'interprétation
peut être délicate et nécessite un recours à des
techniques plus précises.
A. Le test de DURBIN et WATSON
Ce test permet la détection d'une
autocorrélation d'ordre un seulement. Il y a autocorrélation
d'ordre un lorsque cov (ìt ìt-1) ? 0 alors
que cov (ìt ìt-2) = 0. Il y a
autocorrélation d'ordre deux lorsque cov (ìt
ìt-1) ? 0 et cov (ìt
ìt-2) ? 0 alors que cov (ìt
ìt-3) = 0. Donc, le test de DW n'est qu'un test
présomptif d'indépendance des erreurs du fait qu'il utilise les
résidus, il ne détecte pas une autocorrélation d'ordre
supérieur à 1, par exemple entre t et t+4 pour une série
trimestrielle qui ne serait pas désaisonnalisée.
La construction du test s'effectue comme suit : on
soupçonne que dans le modèle Y=Xâ+ì, le terme
ì suit un processus auto-régressif d'ordre un, AR(1),
c'est-à-dire
ìt=ñìt-1+å t.
Alors, le modèle s'écrit :
Y=Xâ+ì
ìt=ñìt-1+å
t
Où est le résidu de l'équation dont on veut tester
l'autocorrélation :
Sous l'hypothèse nulle H0 : ñ =
0, il y a absence d'autocorrélation ;
L'hypothèse alternative H1 : ñ ?
0, il y a présence d'autocorrélation.
On calcule la statistique :
Si ñ = 0, DW = 2 : il y a absence
d'autocorrélation
Si ñ = 1, DW = 0 : il y a autocorrélation
positive
Si ñ = -1, DW = 4 : il y a autocorrélation
négative
Si cette valeur est égale à 2 ou tout au moins
proche de 2, il y a absence d'autocorrélation. Sinon, l'on doit se
référer à la table de DW. Sur cette table, il existe deux
valeurs pour chaque nombre d'observations (qui doit être = 15) et le
nombre de variables explicatives k, au seuil de 5%. dl = nombre
inférieur et du = nombre supérieur.
Décision : Si DW < dl : on rejette
H0 et si DW å > du. La décision peut se prendre en
faisant référence au schéma suivant :
0 dl ?du 2
4-du ? 4-dl 4
ñ> 0 doute Absence
doute ñ< 0
ñ = 0
251655168
Positive
Négative
Conditions d'utilisation :
· La taille de l'échantillon doit être
supérieure ou égale à 15;
· Le modèle doit comporter un terme constant car
les tables de DW sont construites sur base de cette hypothèse, cependant
il existe des tables pour des modèles sans terme constant ;
· La variable dépendante ne peut figurer comme
variable explicative (càd en tant que variable dépendante
retardée ou décalée) ;
· Pour les modèles en coupes instantanées,
les observations doivent être ordonnées en fonction de la variable
dépendante (en fonction croissante ou décroissante).
· Ne doit tester que l'autocorrélation d'ordre
un.
B. Le test de WALLIS
Il est encore connu sous le nom de test
d'autocorrélation d'ordre 4. Wallis a fait remarquer que des nombreuses
études utilisent des données trimestrielles et que dans ce cas,
on devrait s'attendre à une autocorrélation d'ordre 4. La
spécification appropriée du modèle en ce qui concerne le
terme d'erreur devient :
ìt=ñ4
ìt-4+å t
Wallis propose qu'on modifie la statistique de DW
par :
C. Le test du DURBIN h
Ce test est utilisé lorsque la variable apparaît
comme variable retardée dans le modèle de régression en sa
qualité de variable endogène retardée (Modèle
autorégressif AR). Ce test est un test asymptotique pour les grands
échantillons. Ainsi, lorsque le modèle se présente comme
suit :
Yt = â1Yt-1+...+
âr+ âr+1X1t+...+
âr+sXst+ ìt(6.5)
ìt= Ö
ìt-1+åt å ~N(0, I) et H0 : Ö = 0, la statistique correspondante
est :
h = rAN(0,1)
Où n = taille de l'échantillon,
var(b1) = variance estimée du coefficient de Yt-1
dans l'OLS, r est l'estimateur de Ö obtenu en régressant par OLS
et sur et-1, les et provenant de (6.5). Donc r
est :
La procédure du test est la suivante :
1) OLS de (6.5) et calcul de la variance de
2) calculer à partir de l'OLS de t sur t-1 ou à
partir de DW de (7.5) en utilisant l'approximation r 1-d/2
3) porter r dans (6,6) et si h>1,645 rejeter
l'hypothèse de base au seuil de 5%au profit d'une autocorrélation
positive d'ordre1.
Le test Durbin h n'est possible que si n x Var(b1)
>1. Sinon, on recommande d'utiliser DW traditionnelle en
incluant la zone de doute dans la zone d'autocorrélation des erreurs.
Durbin a montré que la procédure suivante est asymptotiquement
équivalente au test de h.
1. OLS de (6.5) et calcul de
2. OLS de sur pus toutes les variables explicatives
3. Si le coefficient de est significativement différent de zéro, rejeter
Ho :Ö=0
D. Le test de
BREUSCH-GODFREY
Ce test, fondé sur un test de Fisher de nullité
de coefficients ou de multiplicateur de Lagrange (LM), permet de tester une
autocorrélation d'un ordre supérieur à 1 et reste valide
en présence de la variable dépendante décalée en
tant que variable explicative. L'idée générale de ce test
réside dans la recherche d'une relation significative entre les
résidus et ce même résidu décalé.
Une autre autocorrélation des erreurs d'un ordre p
s'écrit :
Soit le modèle général à erreurs auto
corrélées d'ordre p
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