Ces deux notions très souvent dans l'imagination et
les utilisations usuelles font souvent l'objet de parenté
sémantique, alors que dans la pratique, le risque s'en éloigne
significative de la catastrophe.
La catastrophe se définit par la transformation du
risque en une certitude, un phénomène qui s'est
déjà produit (Dauphiné, 2001). Elle se
traduit par des impacts, des dommages et est principalement définie par
les pertes en vies humaines. Cette définition induit alors une
problématique de détermination du seuil de pertes en vies
humaines et implique un questionnement plus général de l'ordre de
l'appréciation d'une catastrophe, basée uniquement sur le nombre
de pertes en vies humaines.
La catastrophe survient à une date non prévue,
malgré une anticipation du risque. Spatialement la catastrophe est
ponctuelle, localisée. Elle survient généralement dans les
zones de risques mais ses effets peuvent les dépasser.
Malgré un lien spatial souvent avéré,
l'intensité de la catastrophe n'est pas en relation directe avec
l'intensité du risque. Un risque important peut déclencher une
catastrophe faible et inversement. Sa temporalité est contrastée,
c'est-à-dire que la durée de la catastrophe peut-être plus
ou moins longue. Le moment de la survenance de la catastrophe est connu, ce qui
n'est pas le cas pour ses effets indirects (famine après une catastrophe
naturelle, désorganisation des services de santé, des services
administratifs...) et non immédiats.
De plus, il existe une réelle difficulté de
mesure de la catastrophe et de ses impacts. La graduation des niveaux de
catastrophe implique la détermination d'indicateurs précis car
toute catastrophe est un phénomène multidimensionnel qui peut
toucher l'économie, les paysages, les hommes et les organisations
sociales, l'écologie et la culture (Dauphiné,
2001).
Contrairement à la catastrophe qui s'inscrit dans le
registre de la certitude, le risque demeure un danger potentiel. Donc lorsqu'on
parle du risque, c'est avec une issue de probabilité, d'incertitude,
dépendant d'un ensemble de facteurs susceptibles de précipiter sa
survenance et le faire passer au stade de catastrophes (cette dernière
dépend de la connotation politique, de l'importance des
dégâts matériels et des pertes humaines, etc.)
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Au terme de ce qui précède, la figure 7
illustre au mieux les principaux concepts à l'étude
à savoir : l'aléa, la vulnérabilité, l'enjeu, le
risque et la catastrophe.
Figure 7: Différence entre risque et
catastrophe
Source : Bureau des Risques
Géologiques et Miniers, Octobre 2006, adaptation Auteur
On peut à juste valeur conclure que la catastrophe s'en
démarque nettement du risque. La catastrophe est factuelle quand le
risque est potentiel.