X.2.4. La perception
C'est une notion importante dans la compréhension de
l'exposition des sociétés aux risques.
Il vient du latin « Perceptio
» et le dictionnaire Oxford le
définit comme « l'habileté de voir, entendre, comprendre
».
Pour Piaget (1937), « c'est la
fonction par laquelle l'esprit humain se représente des objets en leur
présence ».
Suivant un aspect psychologique, la perception est une
représentation intellectuelle, une opération de l'intelligence,
une fonction de l'esprit par laquelle le sujet se représente ainsi que
les objets autour de lui. Burloud16, précise
que : « La perception est la représentation organisée
d'un monde d'objets individualisés occupant les uns par rapport aux
autres et tous par rapport à nous des positions définies
».
La perception est une faculté biophysique ou le
phénomène physio-psychologique et culturel qui relie l'action du
vivant aux mondes et à l'environnement par l'intermédiaire des
sens
16 Précis de psychologie,
xi.
34
et des idéologies individuelles ou collectives. Chez
l'espèce humaine, la perception est aussi liée aux
mécanismes de cognition par l'abstraction inhérente à
l'idée et aux notions apprises dans la pensée.
Le mot perception désigne donc, soit la
capacité sensitive (l'instinct par exemple), soit le processus de
recueil et de traitement de l'information sensorielle ou sensible (en
psychologie cognitive par exemple), soit la prise de conscience qui en
résulte.
La perception souligne également la prise de
conscience (soit des objets environnants, de l'aléa et de la
vulnérabilité à cet aléa) ou la sensation d'une
exposition à un danger. De ce point de vue les verbes
considérés ici sont : regarder, écouter, voir,
entendre, sentir. La perception c'est la possibilité de regarder,
sentir, entendre.
George (2009) la définit en rapport
avec l'image qu'une société se fait d'un espace, d'un objet, ou
d'un phénomène etc. La perception du risque peut être
entravée ou amplifiée par des facteurs subjectifs, propres
à chaque être humain, et même par des facteurs culturels ou
conjoncturels propres à des communautés humaines.
X.2.5. La résilience
Ce terme provient du verbe latin « resilio
», « resilire » qui
signifit littéralement « sauter en arrière
», d'où rebondir, résister (au choc, à
la déformation).
On a coutume de dire et en suivant Nietzsche
Friedrich dans Le Crépuscule des Idoles
que : "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort".
Appréciant ainsi la résilience comme étant la
capacité d'un individu, d'une société ou d'un
système non pas à faiblir face à l'adversité mais
à davantage devenir résistant à cette situation ou
à une autre similaire.
Selon le dictionnaire de la géographie de
Pierre George, la résilience, renvoie à «
la capacité d'un écosystème et/ou d'un système
à récupérer ou retrouver un fonctionnement normal
après avoir subi un traumatisme ou des dommages ».
C'est à l'origine un terme expliquant la
résistance des matériaux aux chocs. Il a été
utilisé pour la première fois dans le domaine de la psychologie
dans les années 30 et 40
(précisément en 1939 et 1945)
par deux psychologues scolaires américains (Werner et
Smith).
Ce terme est utilisé par plusieurs disciplines
à l'instar de la physique, de l'économie, de l'informatique, et
surtout de la psychologie, et tout récemment de la géographie.
Mais de toute évidence, au regard de l'ensemble des définitions
avancées par les différentes disciplines qui emploient ce terme,
la résilience de façon générale désigne la
capacité d'un organisme, groupe ou structure de s'adapter à un
environnement changeant, ou tout au moins à revenir à un
état
35
normal à la suite d'une perturbation quelconque.
Pour la présente étude, on retiendra que la
résilience, traduit la capacité d'un système ou d'un
individu, à retrouver un état de fonctionnement quasi-normal
après avoir subi une perturbation.
|