Le mot de risque est apparu dès le XVIe siècle
dans le domaine des assurances maritimes. Dès lors, l'utilisation de
cette notion bouleversera le traitement juridique des accidents, notamment les
accidents du travail à partir du XIXe siècle. Le risque est alors
utilisé dans tous les domaines: il devient social,
économique, technologique, politique et écologique,
etc.
Étymologiquement, Risque vient du latin
« risecum » ou « resecare
» qui signifie couper, ou du grec «
rhizikon » qui signifie danger
éventuel, plus ou moins prévisible. C'est
l'éventualité d'un évènement ne dépendant
pas exclusivement des volontés des parties et pouvant causer des
dommages.
D'après le dictionnaire de l'environnement
(1991), le risque est « la possibilité de survenance
d'un évènement susceptible de porter atteinte à
l'équilibre naturel ». Le risque résulte de la
conjonction d'un aléa et des
enjeux en présence. De façon plus
simpliste, le risque est « un danger éventuel, plus ou moins
prévisible, dans une aire non précisément définie,
d'une durée indéterminée »15. C'est
encore une mesure de la situation dangereuse qui résulte de la
confrontation de l'aléa et des enjeux. La notion de risque
possède une dimension probabiliste et elle est traduite sous la forme
d'une fonction.
Dépendant à la fois de l'aléa et de la
vulnérabilité, le risque est apprécié de
façon variable et souvent sous-estimé car il est toujours de
l'ordre d'une probabilité et non d'une certitude.
Selon November (2000), « le risque
apparaît lors de la mise en danger d'un assemblage ». Autrement
dit un événement suffit pour qu'émerge une
réalité mal contrôlée
14André G. (2004) «
Cartographie du risque naturel dans le monde. Etude comparative entre une
approche d'ordre social et une approche d'ordre économique de la
vulnérabilité », Cybergeo : European Journal of
Geography [En ligne], Environnement, Nature, Paysage, document 286, mis en
ligne le 16 septembre 2004, consulté le 13 janvier 2012. URL :
http://cybergeo.revues.org/2614
; DOI : 10.4000/cybergeo.2614
15Bailly A(1994). Enseigner les risques
naturels
32
dans un monde où tout est a priori stable et
maîtrisable. Les situations à risque font entrer de nouvelles
composantes inconnues dans un système équilibré pour le
déstabiliser et le modifier. Il est possible de définir des zones
à risques, des périodes à risques sans jamais savoir
où et quand une catastrophe surviendra. Et bien souvent, le risque
perdure même après une catastrophe, ce qui implique la
nécessité de mettre en place des politiques de
prévention.
Il n'y a risque que si potentiellement des groupes humains et
leurs implantations territoriales peuvent être affectés par les
destructions qui suivront la réalisation d'une catastrophe. Le
degré de probabilité d'un événement suppose une
certaine conscience du danger, laquelle distingue le risque de l'aléa,
caractérisé par son imprévisibilité.
L'idée de risque ne s'applique pas uniquement aux
phénomènes naturels, les risques technologiques et les risques
sanitaires (épidémies) constituent également des menaces.
Les grandes concentrations industrielles et les lieux de stockage des produits
toxiques exposent aussi les populations à un certain nombre de
dangers.
L'idée de risque n'est pas non plus uniquement
liée à celle de catastrophe, c'est-à-dire
d'événement brutal et de quasi-simultanéité entre
son occurrence et son impact sociétal. Toute dégradation
régulière de l'environnement terrestre et des ressources dont la
matérialisation peut être reportée à plusieurs
décennies appartient également à la catégorie des
risques.
Le phénomène naturel ou géodynamique
interne (géophysique) ou externe (hydrométéorologique,
etc.) représente la menace et s'exprime par un champ d'action
(espace), une magnitude (volume), une
intensité ou un débit, une violence
(impact) et une récurrence
(fréquence).
Daniel Bernoulli en 1738,
dans « Specimen theoriae novae de mensura sortis
» apporte la première définition
scientifique : « le risque est l'espérance mathématique
d'une fonction de probabilité d'événements ». En
termes plus simples, il s'agit de la valeur moyenne des conséquences
d'événements affectés de leur probabilité. Ainsi,
un événement e1 a une
probabilité d'occurrence p1 avec une
conséquence probable C1 ; de même un
événement en aura une
probabilité pn et une
conséquence Cn, alors le risque
r vaudra :
Le produit pi·Ci est
appelé valeur de l'aléa i.
En définitive, le risque comme sus-défini, peut
être illustré comme suit :
![](Exposition-aux-risques-morpho-hydrologiques-dans-deux-secteurs-periurbains-de-la-ville-de-Yaounde8.png)
33
Dommages humain, infrastructurel et
environnemental
Figure 6: Illustration du risque d'inondation
Source : Bureau des Risques Géologiques et Miniers,
octobre 2006
Mais dans la perspective de cette étude, l'attention
se focalisera sur les risques hydro-géomorphologiques,
précisément les risques de mouvements de mase et
d'inondations.