2.14.4. VULNERABILITE DES ENFANTS
Les enfants constituent-ils une population plus à
risque vis-à-vis de l'exposition aux radiofréquences, en
particulier via l'utilisation des téléphones mobiles ? Cette
question est actuellement en débat et différentes
hypothèses peuvent suggérer ce risque. Tout d'abord, il est admis
une plus grande vulnérabilité intrinsèque des tissus des
enfants. Par ailleurs, la manière dont les ondes interagissent avec les
tissus repose notamment sur leurs caractéristiques, or un cerveau en
développement à une morphologie différente de celle d'un
adulte. Ainsi, il est suspecté une capacité d'absorption
d'énergie plus importante pour des cerveaux non mâtures, mais les
résultats disponibles à ce jour n'ont pas permis de le
démontrer. Enfin, concernant l'exposition, peu de chiffres sont
disponibles sur l'usage des téléphones mobiles chez les jeunes,
particulièrement attirés par ces technologies.
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Toujours est-il que plus l'usage d'un téléphone
portable ne sera précoce, plus les durées d'exposition
s'allongeront, ce qui pourrait majorer le risque. En ce qui concerne l'ensemble
de ces aspects, peu de travaux ont pu être menés jusqu'à
présent, essentiellement pour des raisons éthiques. Les
recherches doivent être poursuivies afin d'éclairer cette
question. Les résultats semblent indiquer une influence de la perception
du risque sur les symptômes déclarés. S'ils ne permettent
pas de trancher en faveur d'une association significative, cette question reste
ouverte en l'attente de travaux portant sur des échantillons d'individus
de plus grande ampleur. Ainsi, aucune relation de causalité entre
l'exposition aux ondes et les symptômes évoqués par les
sujets EHS n'a pu être démontrée.
Aucune explication physiologique n'a pu être
avancée, orientant plutôt les hypothèses vers des troubles
psychosomatiques, avec une plus grande prévalence de Comorbidité
psychiatrique chez les sujets EHS. Pour les individus atteints, la
qualité de vie est susceptible d'être profondément
altérée. La poursuite des recherches, avec la mise au point
d'outils de diagnostic standardisés, devrait permettre de conforter ces
hypothèses et proposer une prise en charge adaptée. En
conclusion, de nombreux travaux ont été menés afin de
déceler des effets potentiels d'une exposition aux
radiofréquences. Différents types d'effets ont été
étudiés avec des approches complémentaires. Les
résultats ne sont pas toujours concordants.
130Afsset, 2009
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L'absence d'effet ne peut jamais être affirmée,
c'est pourquoi des doutes subsistent et la recherche se poursuit afin
d'approfondir certaines hypothèses étayées par la mise en
évidence, à la faveur de travaux isolés, d'effets
biologiques ponctuels tels que la modification du débit sanguin
cérébral ou l'atteinte de certaines fonctions cellulaires.
Toutefois, considérant les travaux les plus rigoureux, ils n'invitent
pas à conclure, à ce jour, à un effet
délétère d'une exposition aux radiofréquences,
quelle que soit la source considérée, à des niveaux
rencontrés habituellement.
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