2.1.5. Situation de l'Economie Congolaise de 1990 -
2001
Cette sous période, consécutive à la
suspension du PAS fut marquée par plusieurs événements
notamment, les troubles sociales de 1990, les pillages de 1991 et 1993, les
conflits armés de 1996 et 1998. Ceux-ci ayant fortement affecté
l'activité économique, on observe tout au long de cette sous
période une instabilité macroéconomique, une baisse
sensible de la production et la détérioration des conditions de
vie de la population. En effet, dès le début de cette sous
période, l'activité
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économique s'est développé dans un
contexte peu propice à la croissance.
Le recul du PIB intervenu en 1990 soit - 6,6% s'est
aggravé en 1991 avec un taux de - 8,4% et a atteint - 13,5% en 1993,
année à laquelle les différentes branches
d'activités qui concourent à la formation du PIB ont connu des
baisses plus accentuées entraînant ainsi une
décélération du taux de croissance de 0,7% et 1,1%
respectivement, grâce à l'application du programme de
désinflation rapide (PDR) basé d'une part sur l'assainissement
des finances publiques et d'autre part, sur le contrôle des
émissions monétaires.
Mais cette situation ne s'est pas maintenue dans les
années suivantes, suite au relâchement de politiques restrictives
menées antérieurement et à la situation de guerre
d'octobre 1996. Le taux de croissance de PIB de cette sous période s'est
élevé en moyenne de - 5,3%.
La décennie 1990 a été aussi
marquée par une hyperinflation. En 1991, l'économie congolaise a
enregistré pour la première fois un taux d'inflation à
trois chiffres, atteignant ainsi son niveau le plus élevé en
1994, soit 9.796,9%.
En ce qui concerne les secteurs d'activités, la
production a nettement baisé dans presque tous les secteurs. Seul le
secteur de l'eau et de l'électricité a pu maintenir un taux de
croissance positif, soit 1,54% en moyenne. Les grandes entreprises
minières ayant connu des difficultés d'exploitation, Les volumes
de production de différents produits miniers ont fortement reculé
; la production agricole a également baissé suite à la
persistance des contraintes structurelles notamment la vétusté
des équipements et l'état défectueux des routes de
dessertes agricoles.
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Tableau 2.2. Taux de Croissance en Volume de
différents secteurs et leurs composantes (variations par rapport
à l'année précédente).
Années
Secteur d'activités
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
A. Secteur des Biens
|
-7.2
|
-6.3
|
-8.2
|
-2.7
|
-0.8
|
0.7
|
-0.5
|
-7.3
|
-0.7
|
-1.9
|
-8.2
|
-3.3
|
1. Agriculture, Sylviculture, Elevage, Chasse et
pêche
|
2.6
|
2.8
|
3.1
|
1.9
|
-0.8
|
-2.3
|
-2.8
|
-2.8
|
-1.3
|
-5.1
|
-11.7
|
-3.9
|
2. Extraction Minière et
Métallurgie
|
-15.6
|
-22.8
|
-36.3
|
-20.3
|
1.9
|
6.3
|
3.2
|
-14.2
|
10
|
-18.7
|
29.1
|
0.8
|
3. Industries Manufacturières
|
-14.6
|
-21.5
|
-27.5
|
-12.2
|
-7.4
|
9.7
|
3.3
|
-21.8
|
-7.3
|
-13.8
|
-10.9
|
-
16.2
|
|
5. Bâtiment et Travaux publics
|
-39.7
|
-16.5
|
-35
|
-11.3
|
12.8
|
26.2
|
24.7
|
-30.6
|
-5
|
-32.4
|
3.5
|
6.7
|
6. Electivité et eau
|
3.2
|
6.2
|
7.8
|
-17.1
|
-3.3
|
6.7
|
18.9
|
-10.6
|
-4.5
|
-5.3
|
-66
|
8.6
|
|
B. Secteurs des Services
|
-5.7
|
-11.2
|
-13.6
|
-29.3
|
-10.1
|
-13
|
-29.8
|
-0.8
|
-5.3
|
-9.1
|
-6.9
|
-3.5
|
1. Transport et Communications
|
-27.6
|
-15.9
|
13.7
|
-25.7
|
-2.8
|
-0.6
|
-3.5
|
-4.2
|
-6.4
|
-20.4
|
28.5
|
14.1
|
2. Commerce
|
-2.5
|
-12
|
-9.7
|
-28.4
|
-2.2
|
-0.6
|
-0.2
|
-2
|
-12.5
|
-11.6
|
-2.3
|
-0.7
|
|
1. Services Marchands et Non Marchands
|
1.7
|
1.9
|
-5.9
|
-18.8
|
-29.7
|
-23.3
|
-0.8
|
11.7
|
-0.4
|
-27.7
|
-63.4
|
-
40.3
|
2. Droits et taxes à l'Importation
|
-31.6
|
-30.1
|
-48.9
|
-29
|
-2
|
47.9
|
-4.2
|
-1.5
|
26.9
|
-52.6
|
25.1
|
44.4
|
|
Source : BCC, rapport annuels, 95, P. 4 ; 2001,
P.5
Il ressort de l'analyse de ce tableau une baisse importante de
l'activité économique dans le secteur des biens comme dans celui
des services. Une légère amélioration est constatée
en 1995 surtout dans le secteur des biens où l'on remarque des taux de
croissance positif dans
activités d'extractions minières et
métallurgie ; d'industries manufacturés ; de bâtiments
et travaux publics ; d'électricité et eau.
Mais ces taux restent négatifs dans le secteur des
services, à l'exception de celui des droits et taxes à
l'importation qui est de 47,9% contre -2,0 en 1994. Le PIB est passé de
-3,9% en 1994 à 0,7% en 1995. Cette situation ne se poursuit pas
malheureusement dans les années suivantes, l'activité bascule
à nouveau et enregistre enfin de la période un taux de croissance
négatif, soit -2,1%.
Le recul de l'activité économique qui a
caractérisé cette sous période est dû entre autre
:
? A l'instabilité de l'environnement
macroéconomique, caractérisé par l'hyperinflation qui a eu
comme corolaire notamment le recul de l'investissement ;
? Au tarissement des apports extérieurs et une
politique de charge rigide qui ont contribué à affaiblir les
capacités du pays à assurer un approvisionnement régulier
en intrants ;
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? A la situation de guerre qu'à connu le pays depuis
1996 et qui a favorisé l'instauration d'un climat
d'insécurité, peu propice au développement des affaires
;
? Aux pillages de 1991 et 1993 qui ont provoqué la
faillite de bon nombre des entreprises et ont suscité la méfiance
dans le chef des entrepreneurs.
? Le changement de régime politique, consécutif
à la reprise du pouvoir par l'AFDL le 17 Mai 1997, n'a pas permis
à l'activité économique de s'améliorer, le nouveau
gouvernement n'a pas pu maitriser le cadre macroéconomique et
l'économie congolaise est restée exposée aux
déséquilibres qui ne cessaient de s'aggraver. De plus le
déclenchement de la guerre d'agression en 1998 n'a fait qu'accentuer la
fragilité de l'économie congolaise. Le tableau ci-après
résume la situation économique de 1997 à 2001.
Tableau 2.3. Evolution secteur Réel
Congolais
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
Taux de croissance du PIB (en %)
|
- 5,41
|
- 1,74
|
- 4,27
|
- 6,89
|
- 2,11
|
PIB/ habitant (en USD Courants)
|
122,84
|
84,17
|
97,96
|
82,59
|
127,32
|
Taux Démographique (en %)
|
3,29
|
3,40
|
3,19
|
3,37
|
2,69
|
Solde Budgétaire (en % du PIB)
|
- 6,0
|
- 2,8
|
- 4,4
|
- 6,0
|
- 1,7
|
Taux de Croissance de M2 (en %)
|
51,91
|
157,83
|
363,32
|
501,70
|
227,46
|
Taux d'inflation (en %)
|
13,76
|
134,85
|
483,71
|
511,21
|
135,09
|
Taux de change (CDF/ 1USD)
|
1,31
|
2,40
|
4,50
|
50,00
|
311,56
|
Ratio d'investissements (% de PIB)
|
8,10
|
6,50
|
9,60
|
11,20
|
8,10
|
Ratio pop. Salaire & active (en %)
|
24,78
|
29,22
|
28,55
|
28,12
|
35,11
|
Taux de chômage (en %)
|
70,2
|
65,8
|
66,5
|
66,9
|
49,0
|
Source : BAD et Banque Centrale du Congo, 2001,
P. 5, 66
Ce tableau révèle la situation critique dans
laquelle se trouvent tous les grandeurs macroéconomiques. On observe une
baisse continuelle de la production d'une année à l'autre ; un
amenuisement du revenu par tête et une montée de l'inflation. La
part des investissements est restée faible et le niveau de chômage
à un niveau assez élevé.
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