CHAPITRE DEUXIEME PRESENTATION DU SYSTEME
EDUCATIF CONGOLAIS ET EVOLUTION DE L'ECONOMIE CONGOLAISE DE 1980 A
2012.
Ce chapitre présente l'évolution du
système éducatif en République démocratique du
Congo et analyse l'évolution de l'économie congolaise la pour
période 1980 à 2012 tout en mettant un accent particulier sur les
finances publiques et les dépenses publiques d'éducation. Cette
dernière comprend également trois sections, la première
présente l'évolution de l'économie de la RD Congo pour la
période sous étude, la deuxième présente
l'évolution des finances publiques de la RDC pour la période sous
étude, enfin la troisième section analyse les dépenses
publiques d'éducation en RDC.
2.1. HISTORIQUE DU SYSTEME EDUCATIF CONGOLAIS.
Le pouvoir colonial s'est employé contentieusement
à s'assurer d'une part la dollicité et la soumission du peuple
colonisé et d'autre part, des auxiliaires autochtones agents de
collaboration pour l'exploitation de la colonie, le Congo belge. Ainsi, une
place de choix était accordée à l'enseignement de la
religion et à l'éducation morale à l'école. Aux
cotes, une instruction était donnée, mais dosée pour
écarter les velléités d'émancipation et pour
préparer davantage aux conditions et aux obligations de servir.
En référence à cette vision et à
cette politique, la pyramide d'enseignement primaire pour le Congolais
était fort développée à la base et se
rétrécissait considérablement dès la
troisième année. La veille de l'accession à
l'indépendance, la structure scolaire au primaire comprenait deux
années du premier degré pour l'éducation de base et de
masse, trois années du deuxième degré ordinaire
orienté vers les métiers et les travaux agricoles pour les moins
doués, quatre années du deuxième degré
sélectionné pour un enseignement préparatoire à
l'enseignement secondaire, les classes des sixièmes et de
septième
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années étaient fréquentées par les
élèves les mieux doués désireux d'entrer au
secondaire.
L'enseignement secondaire pour Congolais était, d'une
part, d'un cycle de quatre ans organisant l'école moyenne,
l'école professionnelle, l'école ménagère, les
écoles d'infirmiers, d'accoucheuses, des moniteurs agricoles.
Il était d'autre part, des six ans organisant les
sections : latine, moderne scientifique, normale administrative et commerciale,
de géométrie, d'éducation physique.
Le réseau du régime de gestion était
l'officiel laïc, l'officiel congréganiste, le libre
subsidié, le libre non subsidié.
? L'officiel laïc concernait les écoles appartenant
et gérées par l'Etat.
? L'officiel congrégationniste pour les écoles
de l'Etat qui en a confié la gestion aux missionnaires ;
? Le libre subsidié pour les écoles
missionnaires bénéficiaires des subventions de l'Etat et
contrôlées par lui ;
? Le libre non subsidié faisait référence
aux écoles missionnaires non bénéficiaires des subventions
de l'Etat.
A l'accession du Congo à l'indépendance, il a
fallu entre autre impérativement former rapidement des cadres moyens et
supérieurs pour le nouvel Etat, une élite nombreuse pour la
relève de l'africanisation, augmenter les effectifs du secondaire pour
accroitre ceux des finalistes devant accéder à l'enseignement
supérieur.
Deux années du cycle d'orientation ont
été créées, mais le cycle n'a guère
orienté les élèves, faute d'instruments appropriés,
du personnel spécialisé, et d'application des principes de
l'orientation. Il sera supprimé par décision du 8 juin 1981 prise
par le comité central du parti-Etat.
La langue française a été imposée
comme seule langue d'enseignement. Les conséquences en sont
catastrophiques jusqu'à ce jour. Plus particulièrement au niveau
des apprentissages et des acquisitions des compétences de base au niveau
de l'enseignement fondamental : faire acquérir aux élèves
la capacité de lire, d'écrire, de calculer, de s'exprimer
convenablement à l'oral et à l'écrit.
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Cependant, sur terrain, les langues vernaculaires et du milieu
étaient les langues d'enseignement suivant les régions et y ont
considérablement favorisé l'acquisition des apprentissages. En
1967 l'examen d'Etat a été institué pour l'ensemble du
territoire national pour sanctionner les études secondaires par un
diplôme de cycle long.
La constitution de 1967 a reconnu un enseignement national
à réseaux multiples : national, catholique, protestant,
kimbanguiste, islamique.
En 1974, les réseaux ont été abolis pour
faire place à l'enseignement national tenu par l'Etat. Il s'en est suivi
l'étatisation des réseaux confessionnels et privés puis la
rétrocession de leur gestion.
En 1977, la convention de gestion des écoles nationales
a été signée entre l'Etat et les représentants des
confessions religieuses.
Le budget d'Etat alloué à l'éducation
était de 30% en 1978, les taux bruts de scolarisation de l'année
1978-1979 étaient de 94% au primaire, de 2% au secondaire.
L'autorité politique a néanmoins déploré et
dénoncé l'inadéquation entre le système
d'enseignement, l'austénite culturelle congolaise et les
impératifs de développement national.
Plusieurs autres déficiences n'ont pas permis des
rentabiliser le système éducatif. La commission nationale de la
réforme de l'enseignement primaire et secondaire, CNR, a alors
fonctionné de 1982 à 1989 en insistant sur la finalisation
à l'école et l'emploi.
Il importe de retenir des travaux de la CNR : les
ordonnancés n 91-231 et 232 du 15 aout 1991 relatives au statut des
enseignements, les questionnaires simplifiés et informatisés
nouveau type sur les statistiques de l'éducation pour la collecte de
données fiables, la loi-cadre de l'enseignement national encore en
vigueur, bien qu'elle n'ait jamais été assortie des mesures
d'application, le programme national de l'enseignement primaire revisité
récemment en 2010.
Les états généraux de l'éducation
ont adopté, en 1996, le projet d'un « nouveau système
éducatif ». Les perturbations liées à la guerre n'ont
pas permis au « nouveau système éducatif » de voir le
jour. Les conflits et les guerres ont détérioré davantage
l'Etat du système et accentué le besoin de la reconstruction.
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2.1.1. ADMINISTRATION DU SYSTEME EDUCATIF.
En République Démocratique Du Congo,
l'enseignement national est composé de deux catégories
d'écoles : les écoles publiques et les écoles
privées agréés.
Dans les écoles publiques on retrouve les écoles
non conventionnées gérées directement par l'Etat, et les
écoles conventionnées dont la gestion est assurée par les
confessions religieuses signataires de la convention de gestion scolaire avec
le gouvernement. Ainsi, dans ce dernier groupe on a :
(1) Les Ecoles Conventionnées Catholiques ;
(2) Les Ecoles Conventionnées Protestantes ;
(3) Les Ecoles Conventionnées Kimbanguistes ;
(4) Les Ecoles Conventionnées Islamiques ; et
(5) Les Ecoles Conventionnées de l'Armée du
Salut.
Au niveau national, provincial, et local, chacune de ces
églises dispose de services de gestion scolaire appelés bureaux
de coordination.
Les écoles publiques sont financièrement prises
en charge par l'Etat, surtout en ce qui concerne les salaires des personnels
enseignants ; compte tenu des difficultés que connait le pays depuis des
années, les parents interviennent financièrement et de
façon significative dans le fonctionnement des écoles.
Les écoles privées agrées sont celles
créées par des particuliers (personnes physiques ou
matériels), et qui sont soumises à la réglementation
officielle en matière d'agrément, de programmes d'études,
de contrôle et d'évaluation pédagogiques.
Elles ne bénéficient d'aucun subside de la part
de l'Etat. Toutes leurs charges financières reviennent aux parents. Un
grand nombre d'écoles privées(ASSONEPA). D'autres sont
plutôt affiliées au collectif des écoles privées
agrées du Congo (CEPACO).
Le secteur de l'enseignement privé connait un
développement rapide en termes de nombre des écoles. En 2001-2002
on a dénombré, au niveau de l'enseignement privé, 2.195
écoles
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primaires et 1.205 écoles secondaires, alors qu'en
1986-1987 ces nombres étaient respectivement de 378 et 109.
Les parents sont le quatrième acteur majeur de
l'administration su système scolaire congolais. Ils sont
représentés, de la base au sommet, par des comités de
parents dans les écoles, les communes et les provinces.
Il existe plusieurs organisations de parents
d'élèves dont la plus ancienne et la plus importante est
l'association nationale des parents d'élèves du Congo (ANAPECO).
Ces associations ont pour rôle d'inciter les parents à scolariser
leurs enfants et coopérer à la gestion des écoles.
Les écoles sont gérées par un chef
d'établissement (directeur au niveau des écoles primaires,
préfet au niveau secondaire), assisté par un conseil de
gestion.
Le chef d'établissement assure la gestion
pédagogique
administrative, et financière de l'école, y
compris la gestion du personnel ainsi que le versement des salaires de ces
derniers. Sur proposition de chef de division provincial ou coordonnateur
provincial, le gouvernement nomme ou relève de leurs fonctions, les
chefs d'établissements respectivement des écoles non
conventionnées et conventionnées.
Le conseil de gestion est l'organe délibérant de
l'établissement scolaire. Ses membres sont le chef
d'établissement, le conseiller pédagogique, le directeur de
discipline, le représentant des parents.
Pour gérer le personnel, enseignant de l'enseignement
primaire, secondaire et professionnel, le gouvernement a crée depuis
1985 le service de contrôle et de la paie des enseignants (SECOPE),
placé sous le contrôle du secrétaire général
qui a ce secteur dans ces attributions. (Ministère de l'EPSP, 2005).
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