II.3.2.2. L'optimum de second rang : accroître la
valeur des dettes remboursées à l'échéance
a) Le contexte:
Considérons une institution de microfinance qui fournit
des prêts à des groupes solidaires à un taux
d'intérêt unique. Les emprunteurs de cette IMF diffèrent de
par leur village, groupe solidaire, capacités et
préférences.
Lorsque le rationnement du crédit est très
important, il existe un éventail diversifié de projets productifs
et la productivité moyenne du capital est croissante. Le profit
espéré de l'emprunteur augmentera donc avec la taille du
prêt pour une durée de prêt donnée.
L'emprunteur peut acquérir des informations sur
l'argent nécessaire pour chacun des projets qu'il peut gérer de
même que sur les rendements et la probabilité de réussite
de ces projets avant de faire une demande de prêt. Les projets qu'il
envisage doivent être tels que, à chaque
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échéance de remboursement partiel ou
final, la somme des bénéfices générés par le
projet et des bénéfices générés par les
autres activités du ménage est supérieure à la
somme due.
b) Le comportement de l'emprunteur : demande de
crédit et remboursement
Nous considérons un emprunteur qui a la
possibilité d'emprunter auprès d'une institution de microfinance.
La demande de prêt de cet emprunteur est caractérisée par
la taille du prêt qui maximise le rendement espéré du
prêt.
La durée optimale du prêt dépend
de la distribution dans le temps des bénéfices issus du projet,
de la taille du projet, des préférences de l'emprunteur pour la
consommation présente et de la conditionnalité de l'attribution
des prêts au remboursement des prêts précédents. Il y
a traditionnellement peu de flexibilité dans les maturités
proposées des microcrédits et ainsi nous considèreront la
durée du prêt comme une variable exogène.
En vertu du comportement de rationalité qui
caractérise l'emprunteur, celui ci sélectionne pour chaque taille
de prêt, le projet qui lui permet de maximiser ses
bénéfices espérés.
Comme ces derniers sont une fonction croissante de la
taille du prêt, l'emprunteur préfèrera toujours des
prêts plus gros. Il demandera donc à l'IMF le prêt le plus
important qui lui soit possible de demander étant donné
l'ensemble des projets qu'il peut entreprendre, en tenant compte des
caractéristiques de l'emprunteur, de son environnement et celles de son
groupe de prêt.
La vitesse de l'évolution de la
probabilité de non-remboursement avec la taille du prêt varie
selon les emprunteurs en fonction de leurs dotations initiales et des
coûts qu'ils associent aux stratégies d'aléa moral et de
défaut stratégique.
c) Réaction de l'IMF : augmenter la valeur
des prêts remboursés à temps
Si, comme évoqué en fin de section
précédente, l'IMF ne peut atteindre un taux de remboursement de
100 % à l'aide des différents mécanismes incitatifs de sa
méthodologie de prêt, l'IMF devra se fixer un nouvel objectif en
matière de performance de remboursement. Afin de ne pas dépasser
ce nouveau taux cible de défaut, l'IMF attribuera des prêts plus
grands aux emprunteurs moins risqués, si elle peut observer des
différences dans les probabilités de remboursement de ses
emprunteurs.
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