c. Vente de bois d'oeuvre depuis la ROC vers l'Afrique
de l'est
Durant la deuxième guerre du Congo, les grumes ont
servi de butin aux armées d'invasion, et les groupes rebelles se sont vu
attribuer des concessions dans les zones qu'ils contrôlaient.
En RDC, l'abattage est effectué principalement de
manière artisanale, par les groupes armés eux-mêmes ou sans
leur protection. Aujourd'hui, la majeure partie du bois d'oeuvre de contrebande
provenant de la RDC est apparemment utilisée en Ouganda et au Kenya, et
les trafiquants ciblent en priorité les essences le plus
recherchées, en particulier l'acojan et le teck137.le charbon
de bois, autre source de financement des groupes armés, n'est
apparemment commercialisé qu'a l'échelle nationale et il est
consommé principalement dans les grandes villes. Comme c'est le cas pour
d'autres produits de contrebande issus d'activités extractives de la
RDC, le trafic illicite de bois est orchestre par des acteurs résidant
à l'extérieur du pays. Les négociants installés
dans les grandes villes comme béni, Bunia et Goma ont des liens avec le
Kenya et l'Ouganda, et ce sont eux qui déterminent l'échelle des
opérations d'abatage. Ils financent ou équipent les exploitants
forestiers artisanaux en échange du bois d'oeuvre qu'ils achètent
à bas prix .
Notons que des membres de haut rang de groupes rebelles et de
l'armée congolaise ont été impliqués dans ce
commerce. Trois d'entre eux ont été condamnés par
la cour pénale internationale pour d'autres types de
faits. Les estimations du volume de trafic de bois d'oeuvre sont
extrêmement variables. en 2010, le volume des exportations
illégales de bois brut de sciage était probablement de l'ordre de
50000m3, soit une valeur marchande d'environ 30 millions de dollars
us138.une grande quantité des bois ont été
abattue au Bandundu en toute illégalité par des personnes non
identifier groupe d'experts du ministère de l'environnement octobre
2015.
136 UNOCD, p.15. 137Idem, p.17.
138 Ibidem, p. 17.
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d. Braconnage de faune et flore sauvage depuis la ROC
vers l'Asie de l'est
Les criminalités liées aux espèces
sauvages répondent à des motivations commerciales
évidentes, à l'exemple du commerce de l'ivoire. Les flux annuels
d'ivoire entre l'Afrique et l'Extrême-Orient asiatique, ou se concentre
l'essentiel de la demande mondiale, ont été estimés
à 72 tonnes, soit une valeur de l'ordre de 62 millions de dollars us.
Chaque années, le commerce de l'ivoire coûte la vie au près
de 7000 éléphants.
En Afrique centrale, la RDC s'impose comme une source de
l'ivoire. Bien qu'elle abrite une population d'éléphants assez
petite par rapport aux pays voisins du sud et de l'est, la RDC semble
néanmoins contribuer de manière disproportionnée aux
approvisionnements illicites en ivoire. La RDC n'a officiellement
signalé que six incidents au système d'information sur le
commerce des éléphants(ETIS), mais a été
impliqué dans 396 autres cas entre 1989 et 2009 soit bien plus que tout
autre pays. Près de 58% des saisies d'ivoire en provenance de la RDC
portaient sur des volumes très importants, ce qui tend à indiquer
qu'il s'agit d'une activité fortement organisée.
En RDC, tout comme dans d'autres régions d'Afrique, le
commerce des espèces de faunes et de flore sauvages est régi
à la fois par l'offre et la demande. A l'instar de la plupart des
produits originaires de l'est de la RDC, la majeure partie de l'ivoire est
trafiquée illégalement vers les états voisins d'Afrique de
l'est avant d'être exportée depuis le Kenya ou au Tanzanie. Outre
le trafic parallèle a petite échelle auquel se livrent de
nombreux individu qui achètent de petites quantités d'ivoire pour
leur usage personnel ou pour revendre en Asie. La chine est apparemment le
principal pays de destination des espèces de faune et de flore
sauvage.
En RDC, le braconnage est principalement le fait de membres
des fardc. Les nombreux de cas de braconnage constatées récemment
dans le parc national des Virunga ont tous été attribués
à des membres de l'armée. D'autres groupes armés, comme
les mai-mai dans le parc national des Virunga et le FDLR près du lac
Albert, ont également été impliqué dans un trafic
à l'échelle régionale.
La part du flux annuel d'ivoire de contrebande en provenance
de la RDC peut être estimé à partir des 404 saisies
réalisées entre 1989 et 2009 : elle représente environ 5%
des 7150 saisie effectué dans ou impliquant des pays africains et
s'élève à quelque 3,4tonnes,
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soit l'équivalant de 340 éléphant par an.
La valeur estimée de cet ivoire est de l'ordre de 3 millions de dollars
us.
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