Paragraphe II: L'AMPLEUR DE LA VIOLENCE CONJUGALE
La violence conjugale, longtemps considérée
comme une difficulté privée, est maintenant perçue comme
un problème social répandu. Ses effets néfastes sur les
femmes, les couples, les enfants et la société sont actuellement
mieux connus des différents réseaux d'intervention. Ils sont
dès lors appelés à travailler ensemble afin de
développer des approches plus complémentaires basées sur
une compréhension commune du problème. Dans cette partie nous
allons démontrer à quel point la violence conjugale prend de
l'ampleur, tant sur le plan national que sur le plan international.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
A- L'ampleur de la violence conjugale sur le territoire
malagasy
L'ampleur de la violence conjugale ainsi que la gravité
de ses conséquences ont été constatées par des
enquêtes menées auprès de la population, le résultat
auprès des diverses institutions ainsi que les statistiques issues de la
chaine nationale ayant enquêtée sur le sujet. En tout cas, le
phénomène polymorphe des violences envers les femmes est mal
connu tout particulièrement dans le sud du pays.
1- L'enquête faite par l'ELVICA sur la population
d'Antananarivo
L'étude de la violence conjugale envers les femmes
effectuée à Antananarivo en 2007 nous renseigne notamment sur la
prévalence et la fréquence des violences physiques. Au cours des
12 mois précédent l'enquête, 43% des femmes en union de 15
à 59 ans ont été victimes de violence conjugale.
La violence physique est la forme la plus visible.
L'enquête a porté sur différentes agressions comme la
bousculade, l'agression avec une arme mais la plus fréquente est la
gifle. Plus d'un quart des femmes (27%) ont été giflées au
moins une fois au cours de ces 12 derniers mois, 17% frappées et 16%
bousculées ou empoignées brutalement. Les violences avec objets
ou armes sont rares, elles représentent 3 à 7% seulement des
cas.
En résumé, plus de 40% des femmes ont
déclarés avoir subi au moins une forme de violence physique
pouvant avoir des conséquences très graves sur leur santé.
Selon ELVICA, 94% des femmes ayant subi des violences physiques sont aussi
victimes d'autres types de maltraitance à savoir économiques,
psychologiques et sexuelles.
2- L'étude de la violence conjugale dans la zone du
Triangle du Nord de Madagascar
Selon Vero Andrianarisoa: «A peu près 70
femmes par mois contactent le Collectif des Droits de l'Enfant et de la Famille
(CDEF) à Mahajanga pour cause de violence conjugale, dont physiques,
psychologiques ou économiques ainsi que pour harcèlements et
viols, ce chiffre est alarmant».45
Dans la région Diana, les violences à l'encontre
des femmes gagnent du terrain et connaissent une augmentation significative.
Selon les statistiques fournies par le CECJ d'Antsiranana, «480 cas
ont été enregistrés en 2011-2012, dont les 75% sont des
victimes de violence. La plupart sont des jeunes femmes, des personnes
âgées de plus de 55ans, des
45 Article publié par Vero Andrianarisoa au
journal online, l'express de Madagascar, le Mardi 29janvier2013.
Martino Herbert RAZAFINDRADIA
étrangères et des personnes
handicapées, depuis son ouverture en 2011, le centre reçoit
quarantaine des femmes par jour dont la majorité se plaignent de
violence sexuelle»46.
3- L'analyse sur la violence conjugale dans le sud de
Madagascar
Le journaliste du Midi Madagascar Manitrisa a
publié dans son article: «les violences conjugales: le taux
élevé dans le Sud», que 53% des femmes endurent des
violences d'ordre physique et morale. Ces violences notamment sexuelles sont
quotidiennes chez certaines femmes. A Toliara, seules 10% des victimes osent
porter plainte le reste se contente de demander conseils seulement. Ainsi,
«L'an dernier, la direction régionale de la population a
indiqué que 26% des cas de violences conjugales sont d'ordre physique,
24% d'atteinte morale, 39% d'abandon de foyer et 11% de
viols».47
Dans cette ville, en particulier la violence conjugale
constitue l'une de violation des droits humains. Les formes de celle-ci sont
multiples, elles compromettent fortement la vie sociale, l'insertion
économique et culturelle des femmes. Elle révèle un des
aspects des principes qui régissent les relations entre les genres.
D'après l'enquête auprès de la TAZ et CECJ de Toliara
à la fin du mois de septembre 2013, on démontre que 79% des
femmes de 15 à 60 ans et 21% des hommes de 20 à 65 ans ont
déclaré avoir subi de violence conjugale.
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