B/ L'apport de la théorie des ressources
La théorie de la ressource tire ses origines de
l'ouvrage de Penrose de 1959 : The theory of the growth of the firm.
La firme y est définie comme une «collection de ressources
productives». La typologie des ressources présentée par
Penrose (ressources physiques et ressources humaines) sera ensuite
affinée Barney (1991), qui distingue les ressources physiques, humaines
et organisationnelles, puis par Grant (1991), qui distingue les ressources
financières, physiques, humaines, technologiques, organisationnelles et
la réputation. Généralement, on définira les
ressources comme «les actifs tangibles ou intangibles
possédés ou contrôlés par la firme»
(Mahoney et Pandian, 1992).
Les «compétences» ou «capabilities»
sont une notion systémique, consistant en l'interaction de ressources
dans le but de les valoriser. Il existe donc une hiérarchie entre les
ressources et les compétences, qui sont également parfois
définies comme des routines organisationnelles (Nelson et Winter, 1982).
Les compétences sont qualifiées de stratégiques
lorsqu'elles sont à la base d'un avantage concurrentiel et qu'elles
présentent les caractéristiques suivantes : durabilité,
non transparence, transférabilité difficile et
réplicabilité difficile (Grant, 1991). La théorie de
ressource s'intéresse aux facteurs déclencheurs de
l'externalisation et de la notion de coeur de métier de l'entreprise.
Elle cherche à justifier le fait que certaines entreprises
dégagent des profits de façon durable.
L'apport de cette théorie à l'analyse de
l'externalisation réside dans la comparaison de la qualité des
ressources et des compétences internes par rapport à celles des
prestataires présents sur le marché. L'externalisation est une
décision stratégique qui peut être utilisée pour
« combler un vide » entre les compétences
souhaitées et les compétences réelles. Rappelons que les
compétences stratégiques ne sont pas concernées par
l'externalisation (Quinn et Hilmer, 1994).
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Impact de l'externalisation logistique sur le couple
coût-délai dans les entreprises camerounaises
L'approche de Penrose (1959) part du postulat qu'une
entreprise ne possède pas nécessairement toutes les ressources et
les compétences dont elle a besoin pour assurer son fonctionnement. Pour
pallier ce manque, trois possibilités s'offrent alors à elle
(Quinn et Hilmer, 1994 ; Tifrani, 2012) :
? Développer ces ressources et compétences en
interne ;
? Racheter une entreprise qui dispose de ces ressources et
compétences (croissance externe) ;
? Recours à l'externalisation.
L'externalisation représente un moyen d'accéder
à des ressources et des compétences dont on ne dispose pas en
interne. En fait, l'externalisation peut être entendue comme un
«transfert de ressource» vers un prestataire. Par ailleurs,
le recours à des prestataires ou des fournisseurs
spécialisés peut faciliter une réduction des coûts
et une amélioration de la qualité de produit ou de service
(Tifrani, 2012).
Si la théorie des coûts de transaction est
particulièrement utile pour traiter les aspects relationnels liés
à l'externalisation (notamment tout ce qui concerne les liens avec les
prestataires), la théorie de la ressource est beaucoup plus fine dans
son analyse interne.
L'externalisation réside dans la comparaison de la
qualité des ressources et des compétences internes par rapport
à celles des prestataires présents sur le marché.
L'externalisation est une décision stratégique qui peut
être utilisée pour « combler un vide » entre les
compétences souhaitées et les compétences réelles.
L'on peut donc se demander sur le chemin parcouru par le
phénomène d'externalisation au sein des entreprises.
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