Problématique de la mobilité urbaine et de l'insécurité routière à Dakar. Cas des accidents des usagers de deux roues-motorisées.( Télécharger le fichier original )par Stephen Elmer SANGALA Ecole Supérieure dà¢â‚¬â„¢Economie Appliquée (ESEA, ex-ENEA) de Dakar au Sénégal - Ingénieur des travaux de là¢â‚¬â„¢aménagement du territoire, Environnement et Gestion Urbaine 2014 |
INTRODUCTION GENERALEAvec la concentration de la population et des activités de plus en plus nombreuses dans des agglomérations à caractère urbain, la ville occupe de plus en plus des superficies importantes, et l'étalement urbain prend de l'ampleur. Aujourd'hui, près de la moitié de la population mondiale vit en zone urbaine (banque mondiale, 2005) ; et en 2025 ce chiffre dépassera 60%, soit cinq milliards de personnes. Située à l'extrême Ouest du Sénégal et du continent africain, la région de Dakar est une presqu'île de 550 km2, représentant ainsi seulement 0.3% de la superficie nationale. Elle est contiguë à la région de Thiès et entourée par l'océan Atlantique sur ses limites Nord, Ouest et sud. Dakar est compris entre les méridiens 17°10 et 17°32 (longitude Ouest) et les parallèles 14°53 et 14°35 (latitude Nord). Dakar, mieux que toutes les autres villes du pays se développe à un rythme extraordinaire.Depuis quelques années, la grande Région métropolitaine de Dakar connait une forte croissance de sa population comptant déjà plus de 2 956 023 habitants 20133(*) et il accueille au-delà de 100 mille nouveaux chaque année. Cette forte croissance se traduit par une densification plus importante (65 habitants au km2en 2013). Ainsi, Dakar regroupe 23% de la population totale. Une telle croissance et un tel paradoxe ne manque pas d'ajouter d'importante pression sur le réseau routier existant. Etant donné qu'il faut se déplacer pour réaliser les actions de la vie courante (travail, loisir, achat, visite, etc), on utilise des moyens de déplacements qui occupent aujourd'hui une place importante à la fois dans l'espace urbain mais aussi dans le temps. Par conséquent, le terme mobilité renvoie à un moyen de transport. Selon l'enquête Origine-Destination effectuée à Dakar, on note comme moyen de déplacements4(*) la marche à pied (MP), les véhicules particuliers (VP), les deux-roues (2R) ; les Taxis, clandos, les transports en commun (Dakar Dem Dikk, Tatas, le petit train de banlieue, les Ndiaga Ndiaye et cars rapides), etc. En dépit des politiques d'amélioration de la mobilité et des reformes entreprises, les systèmes de transport ont toujours des difficultés à satisfaire les populations. En revanche, dans certains secteurs, la circulation est tellement dense qu'elle constitue une entrave à la mobilité des biens et des personnes occasionnant des nombreuses congestions et pertes de temps considérables. Par exemple, de Patte d'oie à Diamniadio, il faut environ 1h en passant par la RN1. Compte tenu de la croissance de la population, et si aucune amélioration majeure n'est apportée au réseau, le temps de parcours augmentera de 50% d'ici une quinzaine d'année pour atteindre plus de 90%.5(*) Face à ces situations, les gens utilisent de plus en plus les deux-roues pour plus de mobilité. Synonyme de liberté et de déplacements rapides dans la ville de Dakar où la circulation est saturée, ils ne cessent de séduire beaucoup de jeunes. Les raisons qui sont à l'origine de ce choix au lieu d'une voiture sont la facilité de circuler et de stationner. Ainsi, par exemple, la durée de trajet de Parcelles Assainies au Plateau est de 30 minutes. Alors qu'avec une voiture, la durée est de 1h.Du coup, le nombre de ces engins ne cessent d'augmenter à Dakar, car ils limitent le temps passé dans les embouteillages. Par conséquent, nombreux sont ceux qui adoptent ce mode de transport individuel, soit pour se rendre sur leur lieu de travail, soit tout simplement pour circuler au plus vite. Cependant, de plus en plus, on constate que ces utilisateurs de deux-roues constituent une catégorie particulièrement vulnérable aux risques d'accidents de la circulation. Selon les statistiques de l'OMS en 2013, 1,24 millions de personnes trouvent la mort sur la route chaque année. Et ¼ de tués sont des usagers de2RM. C'est dans ce contexte que notre étude sur les problèmes d'insécurité routière des usagers de deux-roues motorisés à Dakar trouve son importance, car selon le Bulletin n°5 de l'OMS sur la sécurité routière 2005 prévoit les changements suivants entre 1990 et 2010 et stipule que les accidents de la circulation passeront au sixième rang des principales causes de décès à l'échelle mondiale. D'où notre intérêt de faire toute une analyse approfondie sur ce sujet afin de réduire les accidents de la route. Le travail de recherche s'articule autour de trois parties : Dans la première partie qui s'intitule cadre de référence, le problème est posé sous différents angles. Une revue globale fera le point de l'état actuel de la recherche. Ensuite, il s'agira d'éclairer les concepts essentiels dans cette perspective et enfin, poser les hypothèses et les indicateurs qui permettront de confirmer ou d'infirmer les hypothèses. La deuxième partie sera consacrée à la méthodologie. Elle consistera à une présentation du cadre de l'étude et offrira un aperçu exhaustif de la démarche adoptée pour aboutir aux résultats. La troisième et dernière partie comporte l'analyse des résultats et les recommandations. Elle débouchera sur des recommandations visant à proposer des solutions aux problèmes de vulnérabilité des usagers de deux-roues motorisées. * 3 Rapport de l'ANSD (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie) sur le RGPHAE (Recensement Général de la Population et de l'Habitat, de l'Agriculture et de l'Elevage) 2013. * 4Voir les modes de transport urbain utilisés à Dakar ; page 162 : annexe 6- photos 14. * 5 APIX, 2003. |
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