CONCLUSION
L'assureur, du fait de son métier lié à
la gestion du risque, est préoccupé par sa solvabilité en
raison d'importants engagements qu'il contracte dans le temps. Il doit aussi
garantir son développement et se prémunir contre les
dérives de la sinistralité, le risque de ruine et de faillite. En
vue du financement optimal de sa solvabilité, la suffisance du niveau
des fonds propres et la pratique de la réassurance sont deux solutions
complémentaires offertes. Il est donc essentiel que l'assureur puisse
déterminer le niveau de fonds propres minimum pour son bon
fonctionnement. De même, il est primordial qu'il puisse disposer d'une
réassurance optimale, appropriée à son profil de
portefeuille et dans la limite de ses moyens.
Au vu des taux de cession des pays membres de la CIMA, les
sociétés d'assurance qui y exercent ont des besoins importants en
réassurance, en raison notamment de la faiblesse de leurs fonds propres.
La délocalisation des assurances de grands risques et la pratique de
fronting nuisent à leur vitalité. Une assurance qui se
délocalise hors d'un pays, une prime cédée hors d'un pays,
c'est un « gagne-pain » en moins pour les
sociétés d'assurance. Ce sont des capitaux en moins pour les
institutions financières nationales. C'est de l'argent en moins pour
l'Etat où se situe le risque à travers l'imposition. En
résumé, c'est un affaiblissement du développement
économique du pays. Cela peut justifier le relèvement du capital
social des compagnies d'assurance et de réassurance en zone CIMA ainsi
que l'avènement récent du cadre réglementaire de la
réassurance incitant davantage à la rétention de primes
d'assurance.
Par le biais d'une réassurance africaine à fort
niveau de technicité et avec une solidité financière
avérée, le type de risques et le niveau de risques
s'étendront au bénéfice des sociétés
d'assurances africaines, investisseurs institutionnels par excellence. La
délocalisation des assurances des grands risques et les pratiques de
fronting seront en conséquence bien moins importantes, ce qui peut
concourir au dynamisme de l'industrie des assurances en Afrique.
Le réassureur SCG-Ré est une institution de
réassurance de la zone CIMA et bénéficiant du soutien de
l'état gabonais. Elle a démarré son activité depuis
2012. Sur le plan local, elle participe au processus de rétention de
primes et au financement de projets multisectoriels. Dans le cadre de son
processus de développement, elle contribue à la vulgarisation de
l'assurance lors de séminaires et propose des capacités
supplémentaires d'assurances sous
IIA - 22ème Promotion DESS-A
Mémoire de fin de formation Novembre 2016
« L'apport d'un réassureur dans le
développement de l'industrie de l'assurance en zone CIMA : cas de la
SCG-Ré » page 95
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formes d'acceptations facultatives et conventionnelles. En
outre, des partenariats sont noués afin de constituer une synergie entre
réassureurs africains et élargir les capacités locales de
manière à retenir les primes d'assurance et relocaliser les
assurances des grands risques en Afrique en général, et en
particulier en zone CIMA
De nombreuses sources d'optimisation pour l'apport de la
SCG-Ré dans l'industrie de l'assurance sont à relever, notamment
l'augmentation des fonds propres, l'optimisation de la trésorerie et de
l'investissement par le biais de l'ALM. Sur le plan technique, une expertise en
souscription des risques de pointe, un apport actuariel en interne et
auprès des cédantes ainsi qu'une planification du programme de
rétrocession à moindre coût, adapté au profil de
portefeuille et aux opportunités d'affaires sont à envisager.
Phénomène transparent, ignoré du grand
public, la réassurance constitue néanmoins un enjeu
économique et financier non négligeable pour le
développement de l'Afrique. Près de cinquante ans après
les indépendances, en dépit d'une volonté d'agir
très tôt exprimée, les activités de
réassurance ne sont ni à un niveau embryonnaire ni à un
niveau de pleine maturation. Le développement de l'assurance en Afrique
passe donc nécessairement par l'essor de la réassurance dans le
Continent, en raison des caractéristiques de l'assurance africaine,
à savoir : une assurance, dommage principalement, élitiste,
focalisée sur les grandes entreprises privées et publics. Les
perspectives d'avenir de l'assurance en Afrique, apparaissent donc très
liées à l'évolution politico-économique dudit
continent et du reste du monde, à l'organisation structurelle des
marchés d'assurance africains et à la capacité
d'innovation des professionnels de ce secteur.
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