CONCLUSION GENERALE
Face à cet état des choses, en vue de relancer
durablement et vigoureusement l'activité économique et susciter
l'actionnariat congolais, la BCC a entrepris de démarches visant
à faire aboutir à la création d'un marché financier
fort et stable en RD Congo.
Cette spécificité, en particulier, la question
de la liquidité et des risques nécessairement attachés aux
financements à moyen et long termes nécessite une
« meilleure articulation banques et marchés
financiers ».
Un regard neuf sur la question permet de voir comment les
principaux acteurs de l'intermédiation financière aujourd'hui
notamment les banques peuvent élargir leur mode d'intervention pour
mieux répondre aux besoins de financements longs.
Préalable à la technique de la titrisation, la
création d'un marché financier est, semble-t-il,
déjà imminente. Ceci pourrait favoriser la mobilisation des
ressources longues et l'intervention massive des banques congolaises, par le
truchement de la titrisation des créances en vue de hausser la part de
la sphère financière sur l'économie réelle.
La titrisation des prêts et créances bancaires
est un puissant outil de transformation de l'épargne et de canalisation
de cette épargne vers les investissements productifs. Elle peut
accroître l'épargne affectée au financement des
investissements des entreprises, déjà par l'amélioration
de la structure des émissions maintenant dominée par le secteur
public. De nombreux auteurs ont critiqué les distorsions entre
sphère économique réelle et sphère
financière. La titrisation des créances bancaires sur les
entreprises permettra de déplacer l'épargne des placements
improductifs et spéculateurs vers les emplois productifs.
La titrisation influence positivement l'investissement
productif de trois manières en apportant de nouveaux moyens, d'allouer
l'épargne, en réduisant le coût du capital et en facilitant
la diversification des risques. Ainsi elle affecte favorablement le taux de
croissance et améliore la liquidité des marchés
financiers.
La titrisation de l'économie congolaise présente
sans doute des opportunités et des contraintes. S'inscrivant dans le
cadre du financement direct des banques, hormis la création d'un
marché financier, la titrisation passe par une préalable
autorisation du cadre juridique du pays. Pour qu'elle attire les banques
étant que technique de refinancement par l'abandon du réescompte
(ce qui allège le poids que porte la Banque Centrale avec des multiples
interventions), elle doit être incluse dans le cadre d'une
véritable politique nationale tendant à diversifier la structure
financière de financement du pays aux fins de l'assouplissement
d'accès au crédit.
Eu égard de ce qui précède nous affirmons
notre hypothèse avancée dans la problématique dans le sens
que la mise en place de la titrisation des créances et prêts
bancaires en RD Congo est possible mais cette dernière demande beaucoup
de volonté dans les autorités politiques et monétaires du
pays comme nous l'avons survolé dans le chapitre trois à la
conclusion partielle.
La principale interrogation qu'on peut se poser donc dans une
situation comme la nôtre concerne le degré de comptabilité,
la fiscalité, la formation des agents spécialisés et de
l'adoption de la technique de titrisation de l'économie congolaise.
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