Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.( Télécharger le fichier original )par Jean Mosesy HOBIARIJAONA Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016 |
III.III. DISCOURS SOCIAUXDisons que l'homme moderne est « dupe »l, dupé par la société et le système, des dupeurs bien oeuvrés de l'homme qui est celui qui se dupe. Puisque le mal n'est pas temporellement « moderne » comme l'on a le plus souvent tendance à le croire ; tel, quel'enfer c'est les autres. Tout ce qui est divergences d'extériorité n'existe que dans l'oubli de l'intériorité, n'étant réelles que pour manoeuvrer une déchéance de l'homme en monisme matériel d'extériorité. En effet, il y a paradoxe sur « barbarie » entre la société primitive, traditionnelle et féodale, et la société civilisé, démocratique et monarchique. L'on pourrait dire que la moitié du monde est au courant de ce qui apparait dans le monde, la moitié de la plus grande minorité est consciente de ce qui s'y passe réellement outre l'apparence. Et l'autre moitié se contente de ne rien savoir du monde en n'y existant plus qu'objectivement.Elle bouillit à cent degrés Celsius ou à quatre-vingt degrés Fahrenheit, comme l'eau ; se dissout à une certaine température ou au contact de quelque substance spécifique ou non [...]. Cette moitié se contente d'être là et se choisit, non pas comme totalité, mais réciproquement sans se connaitre : elle n'a ni responsabilité, ni correspondance subjective ; elle est systématiquement correspondante, et est par conséquent un groupe conséquentiel, impliquant un monde inhumain, sans liberté et sans conscience. En effet, l'homme a une fin sociale : « masculin » et « féminin » sont de la catégorie des genres, de simples aliénables statuts sociaux scientifiquement controuvés, à côté d'un male et d'une femelle, biens distinctes, soit une autre espèce étant une autre. Évoquant par là l'autorité de l'identité et de la personnalité : « qu'est-ce que l'homme ? » et « qui est-il ? » se posent : le règne, la classe, la catégorie, l'espèce, la famille, le sexe, etc. ou autre chose, intelligence, conscience, etc. ? La pédophilie, l'homosexualité, la xénophilie ou la xénogamie2,... ? L'une tout autant que l'autre sont simplement des «bêtises », se référant à un autre « bête », résolvant le
préposé « consentement » et instaurant une
bête 1 LAFLAMME, Simon (1983), « Sartre et la sociologie : la notion de totalisation », In Philosophiques, vol. 10, n° 1, DOI : 10.7202/203212ar, [PDF], pp.53-73. http :// id.erudit.org/iderudit/203212ar. [Références du 15 juin 2015, 12 :49:18]. 2 II s'agit des relations « sexuels » différées : avec soit un animal (sauvage ou domestique), soit avec autre objet (maison, voiture, etc.). Cf. mots grecs : « gamos », mariage ; « philos », ami(e) ; « xenos », étranger ou étrange. 76 affection ; une communauté qui se déverse, n'étant qu'une institution humaine qu'aurait établie une raison limitée, laisse tout être en diversion, même dans la famille [...] Qui y est l'homme C'est à ces questions que répondent les crises anthropologiques exposées par Sartre dans la Critique de la raison dialectique : une crise comme phénomène originel (de l'homme) et non naturelle d'origine (de l'inhumain), un rapport « homme-monde » plutôt que « Dieu-diable », une méchanceté originelle de l'homme Cette crise est le fondement du pour-autrui, une conséquence de l'Autre (être, peur, ego), l'historicité même de l'homme et de la société. III.III.1. ..eligion et Cultu.Comme Sartre le cite dans l'Existentialisme est un humanisme : Nous sommes sur un plan où il y a seulement des hommes. Dostoïevski avait écrit : "Si Dieu n'existait pas, tout serait permis". [...] C'est là le point de départ de l'existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n'existe pas, et par conséquent l'homme est délaissé, parce qu'il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s'accrocher.) Pour Sartre, la culture est le sacré qui cultive.2 La Religion serait ainsi donc pour lui une maquette de culture périmée : « un désordre qui devint mon ordre particulier », dit-i1.3 Nous n'allons pas examiner l'état d'âme de Sartre, néanmoins. Il explicite la culture comme un produit de l'homme, comme son projet de lui et sa personne qu'il se rencontre, l'existence qui précède l'essence. En effet, l'athéisme sartrien n'est qu'une réduction phénoménologique de l'homme transcendantal : d'où c'est un existentialisme qui est un humanisme4, consistant donc à conduire l'homme à se connaître plutôt que de s'aventurer dans un vide transcendantal qu'est « le paradis » et « l'enfer » dont il ignore la réalité. D'abord, prévenons que la responsabilité est une chose, avant tout, « religieuse » dans le sens libre et propre de ce mot : une chose qui relie, une relique, un relief, et par conséquent, « une différence », une distinction, une diversification. En cela, les us et rites est aliénation dès lors qu'ils deviennent coutumiers5, et est culture au moment où ils deviennent 'Cf. http://www.forumdephilosophie.com/t2194-sartre-et-le-rapport-a-dieu#16913 2 SARTRE, Jean-Paul, Les Mots, ÉPINAC, ÉDITION LIBRE ET UNIVERSELLE (Initiative Claude GOHIN), 2014, p.43. 3/bid., p.154. a Cf. Infra, Annexe #1, « l'existence existentielle de Jean-Paul SARTRE ». 5/bid., p. 208. Sartre y parle d'un « ...rite de passage... ». 77 expérimentaux ou subjectifs. D'où l'accès « athéiste » de l'existentialisme, face aux mouvements rituels tendant à réduire « l'image de Dieu » en image de pierre qui ne pourrait avoir aucune chance de croire. Cette relation est donc, d'abord, celle des hommes entre eux. À l'instar de l'ignorance de l'autre sexe, face à la violence sexuelle, à l'homosexualité (...) vu que d'un terme religieux, l'ignorance exprime une faute commise par manque de connaissance ou par négligence : connaitre « une ou mille » femme ne peut suffire, connaître « mille ou un » homme n'en est pas un moyen de résolution. Et même, connaitre « mille en un » et « une en mille » en serait un bon moyen, mais nécessitant encore un autre moyen plus moyennant dont la faculté d'existence. Il s'agit des trois souches existentielles : la subjectivité, la responsabilité, et la liberté ; et surtout d'une question de façon. On souligne l'importance de la relation interhumaine basée sur la reconnaissance libre. Cette religion du sexe qu'on observe est donc tout simplement fausse quant à ces violences qui se font actuellement convictions et rites sociaux : elle n'a ni culture, ni raison, ni science. En effet, beaucoup d'Organisations ont projeté et financé des mouvements formalistes pour faire valoir l'égalité entre « êtres humains » ; mais au regret des masculino-sexués, ces mouvements poussaient les femmes vers une différence plus ardue encore ; et aux étonnements des femmes, des hommes se sont efféminés pour appréhender cette « égalité de sexe », et tant d'autre phénomènes encore qui paraissent inexplicables lorsque personne ne veut en être un responsable. Il est là défaut de correspondance certes, entre « émetteur » et « interlocuteur », et nécessite ainsi donc une responsabilité conversationnelle et communicationnelle. N'est-ce pas cela le civisme et la culture propre à l'homme (à l'exception d'autres cultures animalières) ? De plus, il y a très grande confusion à traiter une égalité de sexe en une égalité de droit, d'où cette conséquentialité tout à fait irrégulière, puisque en réalité, le droit est un aspect de ce qui est trop corruptible dans la conscience humaine, et ce, au point de prendre la liberté pour chose vide et absolue, au détriment de l'existence. On pourrait énumérer bon nombre d'autres « ignorance », mais la plupart n'en serait que mauvaise foi plutôt qu'ignorance franche à dire. L'homme se refuse toujours de son en-soi en effet, de son passé, de son inertie, lorsqu'il prend conscience d'une existence potentielle ; et il devient par là son futur, son avenir, son pour-soi. Mais lorsque l'homme se choisit sans prendre conscience de son alter ego, il ne choisit que sa crise sociale (anthropologique, surtout) car tout homme devient alors 78 un désordre, un malaise, une nausée, un « être-manquant »1: c'est typique de l'indifférence. D'où le pour-soi fondement de la crise, fonde ensuite le pour-autrui pour une plénitude d'être, pour exister, pour s'acquérir l'être humain. Il s'agit d'un effet de la condamnation à être libre. L'avenir est donc le projet : un acte humain qui se perpétue de soi à soi, de soi à autrui, de génération en génération,... de conscience à conscience. Cette relation consiste donc à se dépasser pour exister : devenir ce qu'il est, un ego conscient (de l'alter et du monde), admettant l'inaliénabilité de sa réalité avec sa sociabilité, incluant tout être dans son être et expliquant son être à tout être. Cela vise l'instauration et la maintenance d'une sérénité qui tend toujours à correspondre à l'incohérence et à une incertaine stabilité conséquente du monde. Mais telle est la consistance religieuse et culturelle : perpétuer l'existence consciente. Finalement, l'homme n'est que son action, comme Sartre le dit dans L'Être et le Néant; son action définit sa situation ; mais sa situation n'est pas lui, c'est son monde, et alors ce qu'il se construit...quelle qu'en soit sa prétention consciencieuse. Le tout repose ainsi sur la conscience : un dépassement de la passivité pure. Accepter son passé, agir son présent, et espérer, sont bien les dimensions dialectiques de l'existence humaine valable. C'est ici qu'on peut constater dans ce cadre de l'existence « culture et religion », « droit et moral », et éducation. Ainsi que la conscience est un dépassement de l'ego absolu en soi, ce dépassement opère par l'être-dans-le-monde en vu d'une existence du pour-soi : il en faudrait donc une « norme » ou un ensemble de règles qui le dirige. Cette question de norme, ici social, partagera le rapport entre le droit et la morale. Est-ce contradiction, différence, complémentarité, tributarité, (...) ? |
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