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Essai sur la question de responsabilité humaine, de Jean-Paul Sartre.

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par Jean Mosesy HOBIARIJAONA
Toamasina, Madagascar - Maîtrise 2016
  

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III.III.2. Droit et Moral

Le Droit est " l'ensemble des règles qui régissent la conduite de l'homme en société, les rapports sociaux"2[...] ; "l'ensemble des règles imposées aux membres

1 Si l'homme est d'abord une nature destinée et prédéterminé en soi, et que sa conscience est la possibilité de ne pas être son en-soi, c'est qu'il est à l'envers et non à la négation du déterminisme, libre. Cette conscience comme potentialité de dépassement que le pour-soi est, comme subjectivité implique quatre mouvements ontologiques. D'abord le regard de l'autrui-objet que j'ai et le regard de l'autrui-sujet que je subis (Sartre, l'Être et le Néant, op.cit., p.314) ; puis la « honte » comme perte de subjectivité et dévoilement de soi (Ibid. p.319) ; ensuite la Tension ou la « querelle subjective » comme opposition pour-soi-pour-soi ou contradiction ontologique de l'homme social ; et enfin la subjectivation-objectivation cyclo-existentiel comme courage intersubjectif pour la liberté, une fierté de s'assumer ou la responsabilité, sinon une lutte des consciences dans le cas échéant. Ce parcours, de la contradiction (l'enfer) à la coexistence existentielle par correspondance, est ce que Sartre appelle « Résignation » dans la Critique de la raison dialectique ou bien « Raison » d'une autre part (Sartre, l'Âge de raison, p. 115). Ainsi, un pour-soi sans alter est un contre-homme, un contre-pour-soi.

2 LITTRÉ, Émile, Dictionnaire de la langue française, 1863 [en ligne]. http://littre.reverso.net[Consulté le 11 septembre 2015 à 14 :25 :05].

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d'une société pour que leurs rapports sociaux échappent à l'arbitraire et à la violence des individus et soient conformes à l'éthique dominante"' [...]2

Cependant, Sartre comme Habermas connaissent l'Impératif kantien au vu de cette question. Ce dernier conçoit la morale comme principe et le droit comme application : ainsi la dialectique individu-collectivité fondée sur la raison et l'histoire serait le fondement d'une justice véritable, sociale ou « universelle au vu de la catégorie généralisée », une nonne universelle.3 Néanmoins, chez Sartre, le droit c'est l'existence4, une chose prescriptible et non, une conscience, un monde subjectif où chaque sujet étant socio-ontologiquement égaux doit s'engager selon son existence pour son essences. La norme qui pourrait assurer la culture et les relations qu'on peut juger « humaines » ne se trouve donc pas dans des systèmes mais plutôt en l'homme relié lui-même à son histoire, à son existence. C'est cette norme qui peut résoudre les conflits et les catastrophes aujourd'hui vécus et amplifiés.

En effet, on connaît la position du Droit objectifs, combinant faits et lois et ne favorisant plus que la souche économique. Ce droit oppose tout de la morale au tout de la justice, prétextant d'une sanction positive que la morale, la société, et la politique n'interviennent pas. Différant le « bien et mal » du « permis et défendus », l'on interrompt la socialité du sujet et la rationalité sociale. Sur ces quelques passages, nous entendons simplement soulever une réflexion actualisée et notamment malagasy de cette question encore presque inopérante :

L'étude du droit pose des questions récurrentes, quant à l'égalité, la justice, la sûreté [...] Selon Aristote, la règle de droit "est meilleure que celle de n'importe quel individu" [...] Anatole France écrit quant à lui, en 1894: "La loi, dans un grand souci d'égalité, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain." [...]

Néanmoins, d'un point de vue éthique, le droit juridique en tant que tel essuya des critiques d'activiste célèbre, tel le Mahatma Gandhi, qui n'hésita pas à déclarer :

1 « Droit », In Dictionnaire de l'économie et des sciences sociales, Nathan, Paris, 1993.

2Cf. http://fr.iurispedia.orq/Droit

3Cf. HABERMAS, Jürgen, Morale et Communication : Conscience morale et activité communicationnelle,

Persée, Paris, 1997.

' SARTRE, L'Âge de raison, Op.cit., p. 126.

Cf. SEEL, Gerhard, « La morale de Sartre. Une reconstruction » [En ligne]. In Le Portique, 15 juin 2008.

http://leportioue.revues.org/737 [Référence du 27 /08/ 2015 à 12 :11 :43].

5 « L'homme universel ne saurait penser autre chose que les valeurs universelles, il est affirmation pure et abstraite des droits imprescriptibles de l'homme ». Voir SARTRE, Situations II, Op.cit., p. 126.

6 Le droit objectif est l'ensemble des règles au vu de son objet qui est d'organiser une vie sociale. Il s'agit du droit systématique dont la philosophie change d'un pays historique à un autre: civil, public, privé, subjectif, etc.

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"Quenous devions obéir à toutes les lois, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, est une invention récente. (...) Pour des êtres humains qui veulent mener une belle vie morale, une loi doit être avant tout une loi juste. La politique moderne a fait de la loi un fétiche simplement parce que c'est la loi." [..11

On est donc en plein concept de Totalisation2 comme Questions de méthode, concept sur lequel Sartre base et fonde sa sociologie, usant de la raison dialectique (...) comme Simon Laflamme l'écritdans Philosophiques.

En effet, outre les écrits de Simon Laflamme, Gerhard Seel cite :

Comme Sartre l'a lui-même souligné, il convient de distinguer trois phases dans le développement de sa philosophie morale. La première est théorique, c'est celle de L'Être et le Néant et des Cahiers pour une morale. La seconde correspond à la Critique de la raison dialectique et à Détermination et liberté. Quant à la dernière, dont les grandes lignes sont parues dans les conversations avec Michel Sicard et Benny Levy, elle fut initiée en 1975 sous le titre de travail "Pouvoir et liberté" [..13.

Cette morale, qui en est trois selon lui, essaie de concevoir un humanisme authentique qui unifie le propre du néant humain et sa disposition existentielle d'universalité. Ce que Sartre appellera « Morale » ou morale idéaliste comporte L'Être et le Néant, L'existentialisme est un humanisme et les Cahiers pour une morale. Ce qu'il appellera « réalisme » pour une Détermination et Liberté comporte les conférences qu'il avait préparées, réunies sous le titre de Recherches pour une morale, et la Critique de la raison dialectique. Et le Pouvoir et liberté, comportant les entretiens avec Benny Lévy et l'entretien avec Michel Sicard qui restent des sujets de débats, précédent sa mort pour certains, et faisant de Sartre un croyant pour d'autres, affirme le réalisme de l'espoir. Ce qu'il faut retenir c'est que cette morale part de la question d'intériorité, va vers l'extériorité, et aboutit dans l'historicité. Ces trois parcours sont cachetés par la question de validité qui préoccupe également Jürgen Habermas4, en ce qui concerne les nonnes collectives et la liberté individuelle pour une paixperpétuelle.

1 Aristote, La politique, Livre 3, Ch. XVI n.b. ; ANATOLE, France, Le lys rouge (1894) ; et Ganesh Tendulkar, Mohandas Karamchand Gandhi, pp.24, 66; cités dans http://fr.iurispedia.org/Droit

2 CABESTAN, Philippe, Dictionnaire Sartre, Ellipses, Paris, 2009 [en ligne]. http://www.editions-ellipses.fr ; et LAFLAMME, Simon, Op.cit., p.53.

a Gerhard Seel, Op.cit.

a Chez Habermas (l'éthique de la discussion, universalisme déontologique ou cognitivisme, la pragmatique-transcendantale du langage, philosophie morale, etc.) : il s'agitd'une coexistence pacifique entre différences, fondée sur l'égalité, la reconnaissance, et la dialectique, toutes sociales, économiques, politiques, et pratiques.

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En attendant ce que rendront ces réflexions, il faut quand même agir pour les construire : d'où l'on aboutit ici à l'hypothèse de l'éducation pour une existence digne d'exister.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite